Compliqué

Attention

Je tourne en rond depuis trop longtemps. J'ai besoin d'aide. J'ai envoyé un message à Alice et Rafaël. Raf' m'a répondu "Je viens te chercher" dans la minute. Je viens de me réveiller. Je suis toujours seule à la maison. Quand j'ai commencé à regarder autour de moi, j'ai reconnu le salon. J'étais en pyjama et la télé était en veille. J'avais du m'endormir la veille.

Je me lève, et pars en direction de la cuisine. J'ouvre les tiroirs un par un et les referme presque aussitôt : il n'y a jamais rien à manger dans cette maison. Papa ne fait jamais les courses car il mange pratiquement toujours en extérieur et que je ne suis pas censée venir souvent chez lui. Actuellement, il me pense chez ma mère. Je sais pertinemment que je devrais donner des explications à mes parents au moment venu, mais je n'ai pas encore la tête à penser à ça.

Soudain , j'entends quelqu'un toquer à ma porte d'entrée. Raf' est venu accompagné d'Alice. Elle me serre dans ses bras puis m'emmène dans la salle à manger. Tous les trois, nous nous sommes installés - moi en bout de table, Alice à ma gauche et Raf' à ma droite. Ils sont inquiets, ça se voit dans leurs yeux. Je les sens tous les deux mal à l'aise. Le silence pesant qui résonne dans la pièce ne fait qu'alourdir l'ambiance. C'est Alice qui, après un court soupir, se décide à prendre la parole en première :

" Explique toi. On est là, mais si tu ne dis rien je ne pourrai pas t'aider pour ma part. Et, à moins que Rafaël soit devin, ajoute-t-elle en jetant un coup d'œil dans sa direction, je ne pense pas qu'il réussira à te venir en aide."

Et elle a raison. Je dois lui expliquer mais je suis complètement perdue et incapable de dire quoi que soit. Dépassée. Voilà l'état d'esprit dans lequel je me trouve. Je suis totalement dépassée. Vu que je n'ai encore pas pris la parole, Raf' tente à son tour de me faire réagir :

" C'est tes parents, n'est-ce pas ?"

Je hoche la tête négativement en signe de réponse. Mon père est tellement adorable, ma réponse le défend en grande partie, mais je ne tiens pas à leur faire savoir ce que me fait subir ma mère, du moins pas maintenant. Je commence à fuir les regards insistants de mes amis et je sens bien que ça ne leur plaît pas.

" Parle nous s'il te plaît..."

La voix d'Alice s'est légèrement brisée, elle souffre pour moi comme je souffre pour elle. J'ai toujours détesté voir mes amis mal pour moi. Honteuse, je commence à baisser la tête.

" Alors ? Qu'est-ce qui ne va pas ?"

Même Raf' me fait mal au cœur. Lui qui d'habitude est toujours si souriant et joyeux se trouve en cet instant impassible. Cela ne sert strictement à rien de leur cacher la vérité. Et puis, c'est moi qui les ai appelés. Je ne peux pas mentir comme d'habitude. C'est complètement insensé.

" Tout, ais-je simplement répondu en les regardant tout à tour.
_ Tu as vu ton père récemment ?"

Alice sait, contrairement à Raf' que mon père n'habite pratiquement pas la maison. Ensemble, ils savent tout de moi. C'est sûrement pour ça que Raf' est allé chercher Alice avant de venir ici. Je me tourne vers Alice hésitante avant de lui répondre un vague oui de la tête.

" C'était quand ? Pas de réponse approximative, donne moi un jour précis.
_ J'en ai pas la moindre idée.
_ Pas hier ? Ni avant-hier ?
_ Alice, l'interrompis-je brusquement suivit d'une courte pause afin de ne pas me mettre à pleurer, écoute, je sais même pas quel jour on est, je suis complètement perdue alors non je peux pas te dire quand j'ai vu mon père pour la dernière fois...
_ Es-tu au moins capable de dire quelque chose de concret, ou non ?
_ J'en sais rien !"

J'ai levé la voix. Je n'aurai pas du. Et je le sais. Raf' semble désormais impuissant et Alice... Ma pauvre Alice... Elle se retient de pleurer à son tour. Ils sont sûrement les seules personnes au monde à m'aimer sincèrement, je me dois de réparer mon erreur. A contrecœur, j'évite encore de parler du sujet fatal et change de sujet :

" J'ai parlé à Thomas y a quelques jours...
_ Thomas ? Tu veux dire Thomas Morau ?
_ Oui Raf', ce Thomas là... Je sais Alice, que je coupe avant qu'elle intervienne, j'ai mis beaucoup trop de temps... Seulement ce n'est pas moi qui ai fait le premier pas... Je.. Il est venu me voir, on a parlé au lycée et le soir même sur Facebook...
_ Et tu m'as rien dit ? T'as gardé ça pour toi, me balance Alice en pleurant de joie et sans se priver de me donner un petit coup dans l'épaule, sale garce...
_ Pleure pas ma princesse..."

Je lui tends mes bras en souriant légèrement et elle s'y blottit sans tarder. Ce contact me fait tellement de bien. Mon pyjama a fini par être trempé car Alice n'a plus cessé de pleurer, elle était heureuse pour moi. J'ai levé la tête vers Rafaël, qui s'est levé pour s'adosser au mur et nous observe désormais l'air bienveillant. Je lui souris et il me réponds de la même façon en retour.

Seulement, intérieurement, c'est la panique en moi. J'ai failli manquer à ma parole. Les choses auraient pu prendre des tournures horribles. Je dois redoubler de prudence... Je n'ai pas le choix. J'observe mes deux amis qui semblent si heureux pour moi en cet instant tout en me demandant : « Combien de temps encore ce genre de réconciliation va t-elle durer entre nous ? »

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Bonjour les loulous ! 😊😚

J'espère que Léa ne vous fait pas peur et que vous ne trouvez pas qu'elle parle beaucoup pour rien dire 😂

Je tiens à préciser que les poèmes que Léa écrit sont vraiment de moi 😅❤ Ce chapitre est moins centré sur Thomas. J'ai remarqué que je ne parlais que très peu de Rafaël et Alice et je souhaitais que vous les rencontriez 😊❤ Ce sont des personnages très importants pour Léa !
J'espère néanmoins qu'il vous plaira tout autant ❤
N'oubliez pas les votes si vous aimez le chapitre ! 😊😉❤