Le temps d'un mois. (Justin Bieber fanfiction)

SEMAINE UNE - JOUR QUATRE (L)

Lanee

Une sonnerie. Une deuxième quelques minutes plus tard. C'est ce qui me réveille aux alentours de cinq heures du matin. J'ai envie de m'étrangler pour ne pas avoir pensé à mettre mon téléphone en silencieux.

De Justin :
Viens.

Je fronce les sourcils et me frotte les yeux en me redressant dans mon lit. C'est une blague ? On est en plein milieu de la nuit. Je soupire doucement. Jane n'a pas dormi avec moi, je crois qu'elle a rejoint Nathan. Je tire mon plaid sur mes épaules et sors de ma chambre sur la pointe des pieds en veillant à ne pas faire de bruit. Tout le monde dort, enfin, sauf Justin apparemment. Je m'approche de sa chambre sans pour autant allumer les lumières du couloir et ouvre doucement sa porte.

  Vous vous êtes déjà senti comme ça ? Mal à cause d'une personne qui a l'air indifférent avec vos sentiments ? Je me sens en permanence comme ça avec Justin. Il est tellement incompréhensible. Je ne comprends la plupart de ses décisions pourtant, je ne lui ai jamais dit que j'étais contre ou autre. J'ai l'impression qu'on est des étrangers en même temps d'être énormément proche. Vous savez, c'est comme avoir quelques choses chez vous. Une chose avec une valeur impressionnante sauf que celle-ci est enveloppée dans un papier, qui est lui-même dans un carton et ce carton se trouve dans une boite et ce n'est qu'un code à dix chiffres qui permet de l'ouvrir. C'est un peu comme ça avec Justin. On est tellement proche et loin en même temps. C'est simplement attractif. Comme une force qui nous relit en permanence. Attractif, physique aussi parce qu'on sait tous les deux aussi bien l'un que l'autre que l'on n'est pas indifférent.

Mon bas-ventre me lance légèrement. C'est le stress. Le stress de le voir. Je me demande ce qu'il veut et encore plus pourquoi il me demande de venir dans sa chambre à cinq heures du matin. Sa chambre est dans le noir complet.  

  « Justin ? » je chuchote en m'approchant du lit tout doucement pour ne pas me cogner. Le bleu sous mon œil me suffit amplement, je ne vais pas en rajouter.

« Avances La' » Je fronce les sourcils et trébuche contre le bord du lit. Bien évidemment. Justin rigole et attrape ma main en m'aidant à monter sur le lit. Je retire ma main sans pour autant parler et m'assoit en tailleur sur le bord de son lit. Je le sens trop près. Je me pose pleins de questions à la fois. Pourquoi il veut me parler ? Pourquoi si tard dans la nuit.

Je vois les formes de son visage qui sont éclairer par les rayons de la lune. Il n'a pas fermé ses volets. Je sais qu'il déteste dormir les volets fermés et la chambre dans le noir. Il me l'a dit un jour, avant. Allez savoir pourquoi.


« Ca va pas ? » Je demande, assez doucement au début. Je n'entends pas de réponse. C'est le silence complet. « Justin ? ».  

  On a tous ressenti un jour, au plus profond de nous, un sentiment de tristesse. Quelque chose qui part de rien allant jusqu'à l'infini s'intensifiant dix mille fois plus fort, une fois seul. Un sentiment d'éloignement, d'une personne ou de quelque chose de cher à nos yeux. L'éloignement de Justin est la cause de mon sentiment, diversifié par mille et une choses. Ses yeux marron fixant mon visage, millimètre par millimètre. On se regarde, attirés. On se regarde doucement, tout souriant, mais tristement. Vous avez déjà ressenti ça ? Votre estomac retourné à cause du regard d'une seule personne. Celle qui vous empêche de dormir, celle qui est là même quand il ne le faut pas. Quand vous essayez de ne pas être naïf à la même parole sans pour autant réussir. Justin est cette personne depuis un an. Jour après jour, message après message. Des semaines et des mois. Puis d'un coup, plus rien. Comme si le compte à rebours s'arrêtait. Un Stop en pleine face. C'est quelque chose qui arrive petit à petit, tout doucement, mais certainement. Mais après des semaines en pause, ça reprend. Même si on s'est dit pendant tous les jours précédents qu'on ne retomberait jamais dans ce cercle, on recommence. On cède. On lâche prise contre toute attente. Des messages mignons et quelques fois plus que ça. Des sourires à plusieurs reprises, de nouveaux regards, de nouveau touchés, sans rien pour autant. Quelque chose par ci, des fois par là. C'est le cycle qui se remet à tourner en boucle. Sans qu'il n'y est vraiment rien pour en sortir. Puis il s'arrête de nouveau. La pause est plus longue.

Puis c'est aujourd'hui qu'il repart à ses paroles. C'est aujourd'hui, que je craque une troisième fois.  

« Je suis fatigué de t'attendre comme ça. »

« De m'attendre ? »

  Il allume sa lampe de chevet, surement pour que l'on se voit un peu mieux.

« Oui. » Je ne comprends absolument pas ce qu'il veut me dire. Il reprend : « On est toujours là à coté sans se parler. On se lance des regards et toi-même, tu le sais. Ne le nies pas. On se regarde sans se parler, sans même prendre compte de toutes les choses que l'on s'est dites auparavant. » J'échappe un léger soupir.

« Tu ne répondais plus à mes messages. Je n'ai simplement pas insisté plus que ça. »

Il me regarde et met quelques secondes avant de répondre.

« Je voulais te parler. » Je ne sais plus quoi dire, mais il enchaîne assez vite. « On peut recommencer, doucement. » J'hausse les épaules, timidement. Je ne sais pas. Je ne sais plus si ça en vaut vraiment le coup. Si même le fait d'essayer aboutira à quelque chose. Tout est tellement approximatif.  

  « Je ne sais pas. » Il hoche légèrement la tête et regarde en face de lui. « Écoute, je vais dormir. » Il tourne sa tête vers moi, je me lève et me dirige vers la porte de sa chambre. « On verra. On essaie, si t'en a envie. On essaie. » Et puis je sors de sa chambre pour rejoindre la mienne. Je ne sais pas si ce que j'ai dit est vraiment une bonne idée. Je n'ai pas vraiment réfléchi, mais à quoi bon ? Je sais pertinemment qu'il ne se passera rien. Je m'engouffre dans les plus grandes erreurs de ma vie. Ce sera comme la première fois, comme la deuxième. On peut mettre tout sur la faute de l'attraction. On peut tout mettre sur la faute de l'autre personne, mais on est deux. On est deux dans le cercle et aucune sortie. Aucune issu, sauf si une personne arrive par là. Comme ce qui arrivera.