Le temps d'un mois. (Justin Bieber fanfiction)

SEMAINE DEUX - JOUR UN (L)

Lanee

  « Je savais que tu n'étais pas sincère parfois, mais pas au point de me prendre pour une idiote !

- Je ne t'ai pas pris pour une idiote.

- T'es un menteur Justin ! Tu penses que t'as vie est à chier parce que t'as petite amie est décédé et je sais. Je sais que ce n'est pas facile à vivre, crois-moi, cette sensation de se dire qu'on n'a plus rien. On pense que tout est fini, que le monde ne tourne plus, que les oiseaux ont arrêté de voler. On pense qu'on est seul au monde, qu'il pleut chaque minute qui passe. On pense au négatif, aux choses qui nous poussent à penser que tout est mauvais, on imagine des milliers de scénarios ou l'on aurait pu changer le cours des choses parce que c'est le même refrain qui se répète sans cesse. On n'arrête pas de se remémorer les évènements passés, encore et encore. On se dit que tout ce qui se passe, c'est de notre faute. Qu'on l'ait s'en doute mériter. Qu'on a s'en doute fait une petite chose de travers comme se réveiller trois minutes plus tard qu'il ne l'aurait fallu. Pourtant, le ciel ne nous tombera pas sur la tête et les oiseaux continueront de chanter, de voler. La vie continuera son cours sans s'arrêter de tourner pour nous laisser le temps de digérer ce qu'il s'est passé. La mort de quelqu'un, c'est un énorme tremblement de terre qui renversent des millions de petites choses dans notre esprit, c'est la terre qui se fend sous nos pieds et le monde qui s'écroule, un trou noir qui nous englouti tout entier. On aura toujours quelque chose à se reprocher, ne pas lui avoir assez dit « je t'aime », l'avoir engueulé alors que ce n'était pas de sa faute, ne pas l'avoir cru, ne pas l'avoir assez regardé, ne pas lui avoir préparé sa tasse de chocolat chaud un seul matin pendant une année entière. On pourra se reprocher des milliers de choses et si on n'essaie pas de passer à autre chose, on sera sans cesse obligé de vivre dans le passé. Quand on fera un pas en avant, c'est deux pas en arrière qui suivront parce que c'est un cycle. Sans arrêt. Il n'y a pas de bouton pause pour souffler, mais tu sais, tu n'as pas besoin de courir. Marche et respire. Je n'ai jamais vécu ta situation, ni même une semblable, mais on a tous perdu un être cher à nos yeux, cette sensation qui nous tord les tripes alors que tout aller pour le mieux quelques jours avant. Ce sentiment d'être seul désormais, mais Justin... Il faut que tu passes à autre chose. Tu t'étoufferas de vivre dans le passé. Tu n'arriveras plus à respirer, tu restes sous l'eau trop longtemps. Tu as encore ta fille. Tu as encore Sasha » Il ne dit rien. Ne réponds pas, regard dans le vide. Je froisse la photo que je viens de trouver dans sa chambre alors que je ne comptais rien dire sur le fait que sa copine me ressemble. Pourtant, quand je l'ai aperçu, dans son tiroir, sous une tonne d'affaires plus inutile les unes que les autres, j'ai compris.  

  « Parfois, c'est bien de laisser les choses ou elles sont. D'évoluer mentalement, psychologiquement. De ne plus penser à des événements qui se sont passés, il y a des mois, des années. On a le droit d'y penser de temps en temps, mais pas pour nous faire du mal et c'est ce qu'il se passe avec toi. T'as un album entier de ta copine dans ton téléphone, tu restes près de moi pour essayer de combler le manque qui se creuse dans ton cœur, mais je suis un humain, Justin. Je ne sais pas si tu te rends compte. Tu es tellement mal que tu imagines que c'est moi, t'as copine. Tu te fais une nouvelle image en pensant que la douleur va s'atténuer, mais c'est bien pire que ça. Tu tombes et je ne serais pas là pour te rattraper quand tu toucheras le sol. » Je lui lance la photo maintenant en boule à la figure et sors de chez lui en claquant la porte.

Le vent me fouette le visage et me peine à avancer. Il glace mes joues, mes mains et mon cou. Je suis pieds nu, sans manteau. Il fait presque moins dix degrés dehors, j'ai l'impression que je vais mourir frigorifier. Je tire mon téléphone de ma poche et tapote dessus comme je peux pour déclencher les bips d'appel. Quelques sonneries plus tard, j'entends la voix d'Isaak résonner dans le combiné.

« Lanee ? » Ma voix est bloquée dans ma gorge et ne veut pas sortir. J'échappe quelques sanglots qui se font surement entendre puisque je sens de l'agitation au téléphone.

« Lanee ? Ou t'es ?