Puis-je te détruire ?

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La perfection, une vie sereine, un vécu sans misère. Peu importait les événements dans mon quotidien, tout était toujours parfait. La vie m'avait épargnée de tous ses problèmes et de tous ses dilemmes. La beauté m'avait bénite de sa grâce la plus pure, comme la chance d'une vie rêvée.

J'étais habituée à ce que tous les regards se tournent vers moi. J'étais l'idéal d'un avenir parfait. J'étais l'idéal féminin que toutes les femmes jalousaient. Pourtant personne ne pouvait s'empêcher de m'adorer. J'étais l'empathie et l'écoute tant désirée. Les hommes vénéraient ma beauté, les femmes chantaient les louanges de ma générosité. Seulement il arriva un jour où tout bascula.

J'étais habituée à ce que tous les regards se tournent vers moi, mais pas le sien. Ses yeux étaient pétrifiants, me paralysant sur place de terreur. Lui était mon âme contraire. La perfection le fuyait, la beauté le craignait. Seul la misère et la douleur semblait entourer son être. Il était sombre, il était dangereux. Il était mon exact opposé. Et pourtant il ne semblait pas s'en préoccuper.

Et un jour tout changea. Il décida de changer. La perfection voulut le poursuivre, la chance restait collée à sa peau. Telle une sangsue, la beauté s'accrochait désespérément à lui. Mais ces mots devinrent bien faibles pour le décrire. Cet homme était devenu un dieu vivant.

Depuis lors, tous les regards étaient tournés vers lui. Les hommes l'idolâtraient pour sa gentillesse et sa bonté innée. Les femmes le désiraient pour sa beauté et son écoute inconditionnée. Et moi ? Qui voulut bien m'aider ?

J'étais ignorée, j'étais délaissée. Pour la première fois de ma vie, je pleurais. Je connaissais la douleur.

Un homme que tous avait pris l'habitude d'ignorer et d'éviter devenait en une fraction de seconde une personne plus impressionnante que moi.

Et alors que le désespoir semblait m'effleurer tendrement, une main s'était posée sur mon épaule avant de descendre s'emparer de mes mains. Il était là, devant moi. Son regard avait repris cette expression terrifiante. Voilà comment était son véritable visage.

Et tout en me regardant aussi intensément, cet homme s'approcha de mon oreille, un sourire manipulateur et triomphant sur le visage. « Puis-je te détruire ? » m'avait-il alors demandé.

Mes larmes ne cessèrent alors de couler lorsque je compris que mon cœur s'affolait pour mon exact opposé. Un opposé qui à présent glissait sa main dans mes cheveux pour m'attirer à lui. « Si l'amour est une douleur, alors tu as su t'emparer de mon cœur », me murmura-t-il avant de sécher mes larmes de ses mains.

Oui, tous les regards étaient tournés vers moi. Mais un homme avait décidé de changer avec pour seul souhait de me posséder. Éloigner les regards de moi pour mieux m'approcher. Je fus dès lors la princesse prisonnière d'un dieu infernal. Je fus la Perséphone d'un dieu grec terrifiant et dangereux.


Dulcis PromissisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant