"J'ai une seule vie, mais dans une seule je peux en vivre mille et une" Simon Abkarian (Le dernier jour du jeûne, Astrig)
« Hé camarade !
Le destin a mis du temps avant de pointer le bout de son nez, mais il a fini par trouver son chemin. Alors me voici, trois ans plus tard, à t'écrire une lettre. Tu seras sans doute intrigué de savoir comment j'ai trouvé ton adresse. En fait, j'ai fait une très belle rencontre en Espagne, l'année dernière, en Andalousie plus précisément. Nous avons décidé de traverser le pays ensemble, et donc nous avons beaucoup parlé. Il m'a expliqué qu'il avait toujours rêvé de venir ici, et qu'il avait prévu d'y aller avec un ami, qui a disparu du jour au lendemain sans aucune explication. Alors, mes neurones ont fortement commencé à cogiter, et je me suis souvenue que tu m'avais toi aussi parlé de l'Andalousie, et puis mon ami avait le même prénom que le tien, Seb. A partir de là, ce n'était pas très compliqué de se rendre compte qu'il s'agissait de la même personne. Cependant, il n'avait plus eu de contact avec toi depuis que tu étais parti, alors il ne savait pas où tu pouvais bien être à ce moment là. Il avait tout de même le numéro de téléphone de ta mère, qui nous a appris que tu vivais maintenant avec ta sœur, mais qu'elle n'avait plus de nouvelles de vous depuis un moment. Elle nous a donné l'adresse, et je me suis retrouvée avec un bout de papier dont je ne savais pas trop quoi faire.
Est-ce que je devais venir te voir ? T'écrire ? Ne rien faire ? Tu étais parti si vite, comme si tu fuyais quelque chose, et j'avais peur que ce ne soit moi. Puis je me suis souvenu de cette alchimie qu'il y avait eu entre nous, c'était impossible que tu n'aies pas ressenti la même chose. Nous étions faits pour nous rencontrer, pas forcément nous marier et avoir des enfants, loin de là, mais de toute manière si je ne me fais pas d'illusions tu dois savoir ce que je veux dire. Peut-être que nous ne nous sommes pas rencontrés au bon moment, ou que c'était fait exprès, qu'en sais-je.
Toujours est-il que j'ai fini pas prendre un stylo et te l'écrire, cette putain de lettre. C'est donc avec la boule au ventre que je termine ma missive, en espérant que tu me répondes, que je ne me sois pas monté la tête. »
ॐ
Bonsoir! Comme promis, voici le chapitre 12. Que pensez-vous de cette lettre? De la suite?
Promis, ce ne sera pas une histoire "cucu-la-praline" (je ne supporte pas)!
Photographie de l'en-tête par Robert Mapplethorpe.
VOUS LISEZ
Les choses muettes
Tâm linhParfois, on est envahit par la sensation qu'un "ailleurs" nous attend, quelque part au beau milieu d'une forêt, ou bien dans les lumières d'une métropole. C'est ce que Pierre, un jeune homme de 20 ans, a ressenti ce matin-là. Alors, après avoir sort...