Prologue

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Il est probablement parti. Je peux enfin respirer. Une forte odeur de bois flotte dans l'air. Cachée entre des tonneaux, j'attends. La lumière du hangar est crue. Il ne doit pas être bien loin. Je ralentis ma respiration, celle-ci faisant des petits nuages de vapeur qui me prouvent que la sensation de froid n'est pas seulement intérieure. Il faut que je trouve une solution ! Un plan pour pouvoir m'échapper ! Appeler de l'aide ! Avant que lui ne réagisse. Alors que mes tremblements se calment, une voix s'exclame :

-Je sais que tu es là, mon cœur. Tu ne pourras pas te cacher éternellement !

Ces dernières paroles me font frissonner et je me mords la langue pour retenir un hurlement. Je l'entends marcher. Il s'éloigner de quelques pas. Il veut jouer avec moi, mais si j'arrête de jouer, il me laissera sûrement tranquille. Avec le peu de courage qu'il me reste, je sors de ma cachette. Immédiatement un sourire cruel apparaît sur son visage. Ses yeux caramel pétillent comme des soleils. Après un court instant, je murmure :

-Je...j'...j'arrête, j'arrête.

J'essaie de me montrer convaincue et forte mais ma voix me trahit. Son sourire s'évanouit, une once de colère passe dans ses yeux, mais il se reprend très vite, si vite, que je pense avoir rêvé. Pendant qu'il me dévore du regard, je distingue la porte principale du hangar derrière lui, elle est légèrement entre ouverte. L'espoir renaît même s'il me bloque le passage. Je me déplace de manière à me retrouver dos à la porte. Il me regarde et je vois son horrible sourire malsain s'élargir. Je viens de recommencer à jouer, à son petit jeu, sans même m'en rendre compte.

Je dois sortir, au péril de ma vie !

Dans un élan de désespoir, je me retourne et cours vers la porte. 30 mètres, 20 mètres, 10 mètres, 5 mètres... Une puissante douleur dans l'arrière de ma cuisse me jette à terre. Ma respiration s'accélère. La douleur irradie alors que des larmes silencieuses coulent le long de mes joues. Mes doigts touchent ma cuisse. Je sens un liquide chaud et visqueux : du sang. Un cri de surprise m'échappe ! Je viens de sentir quelque chose de froid et dur : du métal, ou plutôt la lame d'un couteau. Je réfléchis à toute vitesse. Il a lancé son couteau, il est donc désarmé ! Je ne peux plus courir, heureusement mes bras sont encore valides. Dans un cri de douleur, je retire la lame de ma cuisse. Ma vue commence à se brouiller, je perds trop de sang, vite ! Du coin de l'œil, je vois son horrible sourire illuminer son visage. Rassemblant le peu de force qui me reste, je me retourne et jette le couteau ; mon lancé est pitoyable. Le couteau rebondit mollement à ses pieds. Son sourire mange la moitié de son visage. Il est aux anges, alors que je me prépare à vivre l'enfer. Puis, c'est le noir. Je perds connaissance.

Evadée - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant