Ryan me déposa devant le bar aux alentours de 19 h. Le trajet avait été silencieux, l'intervention de l'inconnu aux yeux bleus avait jeté un froid sur notre entrevue. Mon ami n'avait fait aucun commentaire à ce sujet, mais j'avais perçu la perplexité dans son regard lorsque j'avais affirmé ne pas connaitre cet homme. Il avait beau n'avoir rien demandé, je savais que les questions avaient fusé dans son crâne à l'instant même où le vampire avait tourné les talons pour s'en aller sans plus d'explication. J'aurais aimé qu'il n'assiste pas à une telle rencontre, que le vampire ne le voit pas. Je ne savais pas ce que la créature me voulait, mais si elle n'était pas bien intentionnée, elle pourrait avoir l'idée de se servir de lui comme appât. Cette pensée me révulsait et faisait naitre en moi une crainte qui serrait mon cœur dans ma poitrine.
C'était précisément pour cette raison que je tentais de prendre mes distances avec lui, car il n'aurait aucun moyen de se défendre s'il était pris pour cible et l'imaginer perdre la vie entre les crocs ou les griffes d'une créature faisait s'embraser le sang qui circulait dans mes veines. Je préférais mourir plutôt qu'il soit mis en danger par ma faute, et ça, c'était une faiblesse que bon nombre de mes ennemis pourraient utiliser contre moi.
— Tu pourrais prendre ta soirée, dit-il alors que, perdue dans mes pensées, j'observais l'entrée du Teddy's d'un air absent.
Me forçant à sortir de ma torpeur, je secouai la tête et défis ma ceinture. Ryan m'observait, ses yeux azur suivaient le moindre de mes mouvements, ils étudièrent mes mains lorsque celles-ci attrapèrent l'anse de mon sac posé à mes pieds, mon ami fronça les sourcils.
— Pourquoi voudrais-tu que je prenne ma soirée ? répondis-je en esquissant un sourire que j'espérais rassurant.
— Tu n'as pas l'air en forme, insista-t-il. Je t'ai rarement vu aussi... pâle. Tu avais l'air absente aujourd'hui.
J'eus envie de le serrer dans mes bras. L'inquiétude que je lisais dans ses traits, celle qu'il s'efforçait tant bien que mal de dissimuler, me brisait le cœur. Il était un si bon ami pour moi, si soucieux et bienveillant... Je n'étais certainement pas à la hauteur. Tous mes secrets m'empêchaient de l'être et cela m'attristait véritablement. Mais au lieu de fondre sur Ryan pour l'enfermer dans une étreinte solide, je lui souris à nouveau.
— Voyons, j'ai toujours été très pâle ! Pourquoi crois-tu qu'Al ne cesse de m'appeler Casper ? Je suis crevée, oui, mais comme tout le monde à l'approche du weekend ! La semaine a été rude.
Il serra les lèvres.
— Tu sais... si ce job est juste une façon pour toi de gagner du fric, sache que le pognon ne sera jamais un problème, tu peux tout arrêter, je serai là.
Je soupirai.
— Si tu me proposes du blé, je te cogne, Wallace !
— Je sais que tu ne me demanderas jamais rien, affirma-t-il, mais je veux que tu saches que je serai toujours là, et que tu n'es forcée à rien. Si un jour tu ne supportes plus ce boulot dans ce...
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Alpha : La guerre des Loups
Lupi mannariEtre une chasseuse, ça craint. On ne peux pas vivre notre vie comme on l'entend, on a pas le temps de sortir, de se faire des amis. Ça craint, surtout lorsque votre grand-père, patriarche alcoolique et taciturne, vous téléphone à deux heures du mati...