Chapitre 3:

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Les jours passèrent. Je m'habituais à ce nouveau style de vie, qui ne me changeais finalement pas beaucoup puisque je ne connais que lui. Je pus enfin rentrer « chez moi ». Je ne m'attendais pas à une telle chambre : bleue, lit double, remplie de photos de moi aux côtés d'inconnus. Il y avait également une télé et de nombreux jeux-vidéos. Etant donné que je ne savais que faire dans cet environnement, j'en piochai un et commençai à jouer. Et à perdre. Malgré ce qu'on m'a dit à ce sujet, je trouvai ce passe-temps ennuyeux et ça ne me plus pas. J'ai donc rapidement arrêté de jouer afin d'enlever ces photos accrochées au mur qui me troublaient et me chagrinaient. Je les mis dans le premier tiroir de mon bureau.

Le lendemain, je fus « de retour » au lycée. De nombreuses personnes vinrent me parler, me demander de mes nouvelles. Pourtant, à la fin de la journée, je me retrouvais seul, abandonné, moi qui était soi-disant « populaire ». Mes anciens amis m'ayant tous dit que j'avais beaucoup changé et que je n'étais plus le même. Mais comment puis-je être une personne dont je ne me rappelle même plus de l'existence ? Ais-je vraiment été l'ami de ces gens superficiels qui ne font que fumer ou aller en boite ? J'ai l'impression que ma vie est un toboggan : la métaphore peut être enfantine mais après être arrivé au sommet de la pente, j'en suis redescendu tout en bas à mon plus grand désespoir. Le soir, en rentrant chez moi, j'adressa un triste sourire à « ma mère » et rejoignit directement « ma chambre ». J'ai l'impression d'être un imposteur. D'avoir volé l'identité d'une personne que je ne connais pas et de vivre dans le mensonge.

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