Chapitre 4:

24 4 9
                                    

Quelques jours passèrent, j'efforçais de m'habituer à ce mode de vie. Enfin, je le faisais davantage pour ma mère que pour moi. Ça doit être tellement dur pour elle, de voir son fils dans cet état, en fauteuil roulant, amnésique. Chaque jour, ce sourire artificiel s'affichait sur mon visage dès que je la voyais. Malgré tout, je remarquai qu'au fil du temps, je m'accrochais à cette gentille dame. C'est la seule qui ne m'a jamais laissé tomber. De son côté, elle essayait, sans grand résultat, de dissimuler sa tristesse et me montrait de nombreux albums photos au cas où un détail pouvait me faire recouvrer la mémoire et un sourire sincère.

Au lycée, je restais toujours seul. Je n'avais pas d'ami. Les profs étaient assez compréhensifs mais tout de même exigeants. Un certain jour, un garçon vint me voir. Il se mit à me parler :

-Hey, je suis Nicolas, mais tu peux m'appeler Nick.

-Enchanté, je suis Paul.

-Je sais, j'ai beaucoup entendu parlé de toi.

-En bien ou en mal ?

-Ni l'un, ni l'autre, les gens disent que tu as changé.

-Je ne sais pas quoi te répondre puisque je ne me souviens pas de qui j'étais avant de changer.

-Ne t'inquiète pas, moi je ne pourrais jamais te dire ça.

-Ah bon ? Pourquoi ?

-Tout simplement parce que je suis nouveau. Je n'ai jamais connu le Paul d'avant, mais j'aime bien le Paul de maintenant !

-Merci, c'est gentil. Mais, j'ai une question, je peux ?

-Bien sûr, je t'écoute.

-Pourquoi viens-tu me parler alors que tout le monde me fuis ?

-Ha nous arrivons au vive du sujet. Ça me semble assez précipité de t'en parler maintenant, alors je te propose de retourner en cours et d'en parler sérieusement demain. Ok ?

-Ok dis-je en souriant. Enfin un type sympa dans ce lycée. Ma situation n'est peut-être pas aussi désespérée que je ne le croyais. Par contre, je n'ai aucune idée de ce qu'il va m'annoncer.

C'est donc avec un sourire sincère cette fois, que je pus rentrer chez moi.

AmnésiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant