CHAPITRE 3

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I used to have the dreadful feeling to conceal our sun

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I used to have the dreadful feeling to conceal our sun. I saw your heart get colder, while I was stupid to believe that I had nothing to do with it.

YoonGi est partit depuis longtemps. Il ne sait pas s'il éprouve du regret ou non, il a l'impression d'être contrôlé par des mots, des pensées et des actes qui ne sont pas les siens.

Axelle n'a à peine eu le temps d'apercevoir ses épaules rieuses. Les autres l'ignorent, certains l'observent, parfois même, elle lit de la pitié dans leurs yeux. Ils ne sont que de simples spectateurs, mais ils ne sont, en aucun cas, différents des coupables. Cette société regorge de ces spectateurs, nous le sommes tous. Nous sommes tous des perdant perdus.

Axelle se lève et entame la route vers chez elle, recolorée par la boue. La route lui parait si longue, la pluie s'accentue. Elle ne se précipite pas, au contraire, elle s'arrête quelques instants.

Elle aime la pluie et ne se préoccupe pas de l'état dans lequel elle sera, elle préfère les larmes du ciel à son toit. Elle laisse tomber son crâne en arrière pour regarder les nuages épais et gris. Elle cherche juste à savoir si elle trouve l'étalée, normalement bleue, mieux ainsi ou bien recouverte de ces nuages cachant sa beauté.

Elle verse quelques perles salées, se mélangeant avec les perles douces. Le ciel l'a toujours fascinée. Elle le dit représenter le cœur des gens. Le cœur découvert de ses nuages, au crépuscule fanant les rêves, la nuit abandonnant ces rêves, ce qui remplace notre cœur à découvert petit à petit par la masse grise qu'elle voit à présent.

Et un jour, le cœur revient, cela prend plus ou moins de temps mais un jour, à force de prier, il revient. Axelle, supplie chaque jour pour qu'il revienne... Elle se trouve anormal, sa vie, elle-même, elle se soucie toujours du lendemain et de ses actes.

Elle demande à son cœur de revenir une énième fois avant de reprendre sa marche. Elle veut juste une vie banale et de l'espoir, avoir des rêves.

« L'oiseau cherche à se dégager de l'œuf. L'œuf est le monde. Celui qui veut naître doit détruire un monde. L'oiseau prend son vol vers Dieu. Ce dieu se nomme Abraxas. », Elle n'a pas le sentiment que l'oiseau s'envole.

Elle arrive devant sa maison, elle déverrouille la porte et l'ouvre le plus lentement possible. La crainte de tomber sur ses parents s'envenime et son instinct voit juste. Sa mère, assise sur le divan du salon, la regarde d'un air hautain et agacé.

« Où es-tu allée pour être dans cette tenue ? » S'exclame-t-elle.

Axelle ne trouve rien de plus que de rester immobile. Elle devient, face à celle qui l'a mis au monde, paralysée. Elle ne sait quoi répondre.

La pluie dehors a cessée, les perles d'eau qui glisse sur les vitres, se confondant avec les phares des voitures passantes. Elle sait que cela se graverait dans sa mémoire.

« Alors, j'attends ! De toute façon qui aimerait avoir à faire avec une muette et peureuse comme toi. » Crie sa mère.

Ce dont elle parle, Axelle ne veux rien savoir. Elle n'a pas apprécié ses propos injustes et cruels, elle ne le supporte plus et repart précipitamment vers l'extérieur. Sans prendre la peine de s'être changée, elle parcoure les rues.

Elle se dit juste faire une simple crise d'adolescence afin de se persuader d'aller bien. Elle se ment à elle-même, essayant de s'adapter, elle pense que cela est bien de son âge et ça l'est.

Elle accoure vers l'endroit de son inspiration, de la tranquillité, de sa réflexion... Là-bas, l'air du vent est calme et supportable, il n'y a personne pour la déranger.

Elle ne tarde pas à s'affaler sur l'herbe à son arrivée. Ses écouteurs déroulés, prenant place dans ses oreilles. Elle choisit une chanson particulière, qui a le don de la transporter vers des univers inconnus.

Quand cette musique démarre, elle se dit vouloir faire cela aussi, procurer autant d'émotions et de sensations différentes dans quelque chose de si petit et pourtant important. C'est une communication, une parole, un résonnement à travers une chose qui vous passionne, la seule chose avec laquelle vous pouvez vous exprimer.

Sans la musique, Axelle ne serait plus de ce monde... Le chant, la danse, l'écriture, c'est ce pourquoi elle respire. Elle n'est pas la fille prisonnière de sa bulle et du jugement, qui a peur des autres, elle se sent plus libéré juste par le biais de son imagination.

Elle ferme les yeux, dans le noir, sous ses paupières elle aperçoit une fois de plus le papillon bleu. Il volette dans son champ de vision, elle ne trouve toujours pas pourquoi il est là ou ce qu'il signifie.

Le lit de feuilles mortes fragiles craquelle à chacun de ses petits mouvements. Elle prend plaisir à écouter sa musique, à sentir l'air frais sur sa peau, à contempler ce petit papillon.

Son plaisir disparaît brusquement emportant avec la petite bête qui se baladait sous ses yeux clos lorsqu'une présence humaine s'approche. Elle ne cherche pas ouvrir les yeux. Elle sent un doux et simple geste décaler une mèche tombant sur son visage pour la placer derrière son oreille.

Cette main est chaude, les contacts physiques la dérangent habituellement mais celui-là est doux et chaleureux. Elle ne veut pas s'en séparer. Étrangement, elle trouve que cette aura n'émane pas de mal ou de violence comme elle en a l'habitude.

Elle se réveille à contre cœur. Ses prunelles s'ouvrent vers la nature mourante de l'automne. Un visage se dessine doucement devant elle avant de reconnaître un garçon. Il tente de la décrypter dans la pénombre, comme si, il tentait d'éclaircir l'obscurité de la nuit pour mieux la voir.

Axelle essaye d'entrevoir qui se cache sous ces airs gentils. Elle ondule ses cils afin de conclure ses derniers traits, comme une peinture, elle se voit peindre son portrait étape par étape. Elle finit son coup de pinceau final, hallucinée.

Elle décolle son épaule de l'herbe fraîche brusquement, prise de peur. Sa gorge s'assèche, se noue, son souffle s'accélère.

« Que fais-tu ici ? » Ose-t-elle lâcher, en déglutissant.

« Rien, je t'ai juste vu par terre, je te croyais morte, je ne t'avais pas reconnue. » Répond YoonGi toujours aussi froid.

Son prénom ne revient toujours pas à Axelle, il est trop dur et unique pour elle. Il a cette capacité de ne jamais être inquiet, ou du moins c'est ce qu'elle décrit chez lui. Mais YoonGi, sous son expression et ses paroles froides, cache aussi des angoisses et beaucoup plus qu'on ne le croit.

Il se justifie de tous les arguments possibles, ses enchaînements de mots se font plus rapides.

Il se redresse, les jambes droites. Gêné de la situation, se sentant déstabilisé, il commence à fuir à pas de loup. Axelle, après cette aventure, le sent toujours plus étrange. Prise d'une impulsion, elle se met à courir la courte distance qui les sépare.

« Attend un peu. »

Son cœur s'accélère à l'entente de ses paroles incontrôlées.

YoonGi s'arrête sans même se tourner vers elle, Il tarde à continuer sa route.

« Que t'ont-ils dit sur moi ? » Demande-t-elle d'une voix basse et timide.

Il s'éternise encore, il ne bouge plus, à peine s'il respire. Une tension nait doucement. C'est un miracle, elle se sent comme coincée entre deux mondes parallèles.

BLUE BUTTERFLY | M.YgOù les histoires vivent. Découvrez maintenant