Trois

64 10 2
                                    

Ça doit faire dix fois que je regarde ma montre, mais l'heure n'avance pas. J'ai beau essayer de trouver toutes les occupations possibles, l'heure est comme figée ou mise aux ralentis.

Heureusement pour le premier jour, ils nous laissent finir à quatorze heures.
Treize heures douze. Treize heures quatorze. Treize heures vingt-deux.
Je n'en peux plus de ces minutes interminables! Je préférerais entamer directement le programme plutôt que de parler inutilement d'avenir ou bien même de baccalauréat. Dans ma filière, ES-soit économie et sociale- eh bien je dois être forte dans toutes les matières. Par exemple, en S il faut être fort dans les matières scientifiques. Moi c'est à peu près toutes les matières sauf le français et les sciences. J'ai fortement hésité en fin de seconde à partir dans la première littéraire car j'adore lire et écrire mais au vu de ma moyenne, mes professeurs m'ont conseillé de partir en ES.

J'observe la carte du monde accroché sur ma droite. Qu'est-ce que j'aimerait tout visiter. J'adore voyager! Grâce à ma famille, je suis déjà allée dans pas mal de pays, et pour cela je leur serais éternellement reconnaissante. Mes yeux tombent juste en dessous de la carte, sur un garçon ravagé par l'acné faisant visiter à son doigt l'intérieur de son nez. Beurck. Je soupire et me reconcentre à triturer le coin de ma feuille. Je n'aime pas les gens. Je cale ma tête sur ma main et essaie de me concentrer sur les paroles de ma professeur.

J'observais par la fenêtre quand quelque chose est tombé sur mon pied.
Je baissa alors les yeux pour regarder. J'attrape le jolie stylo et regarde autour de moi pour voir à qui il appartient. Waouw ce stylo doit valoir une fortune! Il est marron et au dos, est gravé une inscription dorée, Calvin. Je le contemple un cours instant puis reviens à la réalité et cherche un signe probable de la personne qui l'a fais tomber.
Pas de manifestation. Je le pose sur ma table puis continue d'observer la carte.
DRING DRING DRING DRING

Je range mes affaires et sors de la salle. Je tourne dans un couloir désert pour éviter le monde, et me cale sur un mur. Quand je me relève une fois mon lacet de vans fais, je sursaute une fois de plus en me retrouvant à quelques millimètres d'un visage inconnu.
-Pardon, je suis désolé je voulais pas te faire peur.
S'empresse un garçon de reculer pour ne pas m'effrayer à nouveau. Il lève les mains en l'air et me sourit. Je ne l'ai jamais vu ici, il est peut être nouveau?
-Ça va. Répondais-je en attrapant mon sac à dos pour le glisser sur mon épaule.
Je regarde ce beau garçon au yeux bleu, gênée. J'attends quelques instants mal à l'aise en observant les autres lycéens passés pour sortir. Visiblement, ce couloirs n'est pas désert.
Quatorze heure six.
-Ah oui, pardon je voulais juste te demander mon stylo. Dit-il en passant une main dans ses cheveux. Je l'ai fait tomber et il a réussi à glisser jusqu'à toi. J'étais trop loin pour te le demander.
Il n'a pas l'air gêné le moin du monde. Il a plutôt un regard sur. Tout le contraire de moi.
-Oh! Oui. Le stylo. D'accord.
J'ouvre mon sac et le pose sur une de mes jambes. Je farfouille à la recherche de ma trousse et perds l'équilibre. Ça-y-est je vais tomber devant un beau garçon le premier jour, la honte. Mais au lieu de ça, je sens une main me maintenir l'épaule. Je lève les yeux vers lui puis les rabaisse aussi tôt. Je sens mes joues s'empourprées alors j'accélère ma recherche.
-Le voilà.
-Merci. Répond-il en souriant.
J'ai l'impression que mon coeur va transpercé ma poitrine d'une seconde a l'autre. Il se tourne et observe un groupe de garçon passer au loin en ricanant. Il fronce légèrement les sourcils puis se racle la gorge en observant le mur à côté de moi.
-Bon bah salut. Fini-il par lâcher.
Je replace une de mes mèches et lui sourit timidement. J'observe ses yeux bleu océans, sa mâchoire carrée, ses beau cheveux châtains. Je l'ai déjà vu quelque part. J'en suis certaine.
-Bye.
Je le regarde partir, incapable de bouger. Waouh. Sa veste noir et son jean bleu disparaissent a l'embouchure du couloir.
Quatorze heures quatorze.
Je suis super en retard.

Insociable [EN PAUSE, REPRISE CET ÉTÉ]Where stories live. Discover now