Insociable [EN PAUSE, REPRISE CET ÉTÉ]

Cinq

L'odeur de la ville a laissé place à l'odeur de l'océan. Je balaye la plage du regard puis me dirige finalement vers l'eau. Il n'y a personne appart un couple de personnes âgées et moi.

Je me promène au bord de l'eau sous la chaleur étouffante, et je noie mon regard dans les profondeurs de l'océan.
Je me recule un court instant sur le bord et remonte mon pantalon. L'eau est encore chaude de cet été, et je regrette de ne pas avoir pris mon maillot de bain.
L'été à Nice est la pire période de l'année selon moi. Enfin elle pourrait être géniale, si il n'y avait pas autant de touristes. Ce n'est pas une surprise si je dis que je n'aime pas les gens, mais autant d'un coup c'est carrément horrible. Alors l'été je laisse ma place aux touristes et pars le plus loin possible.

Malgré le soleil qui m'éblouit, je parviens à discerner une silhouette près du club océan. Un garçon vu ses cheveux courts, grand. Je reste quelque seconde sur place le temps qu'il approche et le repère.
Calvin. Le garçon de se matin.
Mon coeur commence à bondir dans ma poitrine. Qu'est ce que je fais? Je fais comme si je ne l'avais pas vu puis fais genre « ah t'es là! Quelle coïncidence »
Et si il me posait des questions sur moi? Qu'est ce que j'aurais a dire? Oh non je ne veux pas le voir.
Je fais demis-tour précipitamment puis part en sens inverse.
J'accélère le pas puis m'autorise à respirer quelques mètres plus loin. Quelques personnes sont arrivées sur la plage et jouent avec des enfants au sable. Moi je pars escalader mes rochers pour retrouver mon coin à moi.

Quelques minutes plus tard et quelques rochers escaladés je m'essayait sur mon banc. Bien sûr, ce n'était pas le mien. Mais j'y passais énormément de temps. C'était dans un lieu assez difficile d'accès, mais qui avait une vue improbable de l'océan et des hauteurs de la ville. Je pouvais tout dominer de haut, voir ce qu'il se passe dans ma grande ville au son des vagues qui s'écrasent en bas. Et cerise sur le gâteau, une magnifique fontaine faisait couler son eau juste derrière. Cet endroit était magique. La seule trace de population dans ce lieu était le manoir derrière, qui était inhabité depuis des années. Enfin je ne sais pas. Mais en tout cas je n'avais jamais vu les propriétaires. Cet endroit était un réconfort pour moi, comme une deuxième maison. Où personne ne viendrai jamais m'embêter.

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Mon esprit vagabondait en me posant mille et une questions auxquels je pense n'avoir jamais de réponse. Le vent se mis à tourner, les nuages commençaient peut à peut à arriver. C'était le signe qu'il était l'heure de rentrer, de revenir à la réalité. Je cala le marque page dans mon bouquin puis releva la tête et pris une dernière bouffée d'air iodée en observant l'océan. Je rangea mes affaires dans mon sac à dos noir et le glissa sur mes épaules.
Je repartais en direction des rochers, mon porte clé « always » qui frappait contre la paroi rocheuse. Je n'avais même plus peur de l'abimé. Il avait survécu a bien plus d'épreuves que moi et avec certainement moins d'égratignures.

Flash-back

« -Promets-moi que ça va bien se passer. Soufflais-je tristement.
Elle balaya ses mèches bouclées rebelles de son front puis posa ses deux mains sur mes joues, m'obligeant à la regarder droit dans les yeux. Elle me faisait une fois de plus un sourire qui aurait pu réconforter n'importe qui. Mais pas moi. J'étais toujours autant sceptique au sujet de son opération, convaincue qu'elle n'en avait pas besoin.
-Tout vas bien se passer crois moi petite soeur. Elle me prit dans ses bras et serra très fort. Le silence vide de l'hôpital me trouais le coeur.
Pourquoi personne ne parlait?
Elle me relâcha et un frisson me parcourue le corps.
-Tu n'es pas obligé tu sais, lui rabâchais-je comme toujours dans le but de la convaincre. En vain.
-Agathe dans moins d'une heure je me ferais opérer et dès demain matin, je me réveillerai avec un nouveau coeur. Je n'aurais plus de problèmes! Tu ne trouves pas ça génial?
-Bien sur que si. Mais tu es beaucoup trop optimiste. Tu sais que ces opérations sont dangereuses. Et tu n'en as pas besoin! Qu'est ce que je ferais sans toi moi?
-Et toi trop pessimiste! Grinchonna-t-elle. Et je te l'ai déjà dis milles fois, tout se passera bien. Et je serais toujours avec toi c'est promis.
D'ailleurs j'ai quelque chose à t'offrir.
Elle se lève et farfouille dans son sac posé sur la chaise au fond de la pièce. Les murs blancs étaient à vomir, et l'odeur encore pire. Je haïssais l'hôpital.
-Tiens. Non! Pas touche! Dis-elle en refermant le papier. Tu l'ouvrira demain matin. Avant que je rentre à la maison.
Je pris le papier dans mes mains et la regarda en souriant.
-D'accord .  Répondis-je en le rangeant dans ma poche.
-Il est l'heure. Affirma une infirmière en rentrant dans la pièce. Tu es prête?
Ma soeur ne pu cacher son excitation et sautilla sur place.
-Plus que prête. Réponda-t-elle du tac au tac.
Elle me pris une dernière fois dans ses bras et me répétas en boucle que tout irai bien. Malgré son air serein, je ne pouvais m'empêcher de mal le sentir.
-À demain. Elle lança en me souriant de toute ses dents. Je t'aime.
J'essayais de lui faire un sourire des plus encourageant, pour qu'elle voit que je suis fière du courage qu'elle possède.
-Je t'aime. Lui répondis-je une fois la porte refermée. »