L'envie de se sauver

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C'était un jour de pluie comme les autres, dans la capitale de l'Angleterre, Londres. J'étais dans le salon du rez-de-chaussée, en train de boire le thé car encore une fois ma mère jugeait que je ne respectais pas assez les "traditions". J'habitais dans un quartier aisé dans la banlieue. Ma mère refusait de me laisser aller en ville car elle pensait qu'à quinze ans on ne pouvait pas se permettre d'aller là où l'on voulait. À croire qu'elle voulait que je n'ai pas de vie. Que je sois prisonnière de cette maison où règne la solitude.

Ma mère arrive, s'installe sur le fauteuil que l'on possède depuis des générations. Et elle se lance dans une discussion qui n'a pas lieu d'être. Elle me demande comment se passe ma vie. Je ne lui réponds pas. Car je n'ai pas de vie. Pas d'amis. Pas de caractère. Je ne suis rien. Puis elle commence à perdre patience :
- Je t'ai posé une simple question, pourquoi ne réponds-tu pas ?
- Vous avez déjà la réponse. lui dis-je d'une voix froide.
- Bien, alors je suppose que tu vas bien.
- C'est ça... dis-je en soupirant.
Et je me sauve en courant en direction de ma chambre. Ne voit-elle pas que je la hais ? Que j'aimerais ne plus jamais la revoir ? Non, elle ne le voit pas. Car elle se fiche de moi. Comme tout le monde. Il n'y a qu'un seul être qui puisse me comprendre : ma chouette, qui se nomme Solitude. Elle me représente. Elle voit que je ne suis pas une fille comme les autres : sociale, belle, amusante... Mais, lorsqu'elle me regarde, elle doit se dire que je suis une pauvre fille sans avenir.

Et elle a bien raison.

Seule dans le désespoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant