L'abandon

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   J'arrête de me débattre. Je me sens toute bizarre. Je n'ai jamais eu autant d'émotions en une journée. Alors que c'est la vie de plusieurs gens pendant que moi, je reste dans ma chambre à regarder les oiseaux libres, voler sans qu'on ne leur reproche la moindre chose.

   Il vise James. Je ne vais pas le laisser faire. J'ai besoin de réponses. Alors si je le laisse mourir, je mourrai moi aussi à coup sûr. Et je n'aurais même pas eu le temps de lui demander ce qu'il savait. Je n'ai pas de temps à perdre. L'homme qui me tient a son bras juste sous mon menton. Je pourrai le mordre. Mais si je le fais, l'autre s'en prendrai à moi. Il faut que je trouve un plan. Allez, réfléchi. Je le mords, je lui fais un coup de pieds dans le tibia et, si j'ai le temps, je prends le pistolet. Tu peux le faire, Jane.

   Je m'exécute. Tout se déroule bien jusqu'à l'étape du pistolet. J'essaie de lui prendre des mains mais je n'y arrive pas. C'est comme impossible. Je me prends un coup de point dans le ventre par celui qui me détenait. Je suis repoussée contre le mur. Je ressens l'horrible douleur qui circule en moi. La douleur d'avoir était frappé par plus grand que soit. Pourquoi je me suis mise dans cette affaire ? Ce n'est pas le moment. Mais je ferme les paupières en voyant James muni d'un pistolet.

   Je me réveille. Je suis dans une couverture bien au chaud dans une petite pièce. Il n'y a personne. Où suis-je ? Suis-je encore en vie ? J'en ai bien l'impression. Je me redresse en regardant autour de moi. Je suis dans une chambre sombre. Pas un bruit. Seulement celui de ma respiration à grande vitesse. Il n'y a rien sur les murs, juste du papier peint blanc-beige. Cet ambiance me rappelle ma maison. Quelqu'un entre. Je ne le connais pas. C'est un jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux bleus comme moi. Il s'assoit à côté de mon lit sans rien dire. Il commence :

- Je suis vraiment désolé de t'avoir entraîné là-dedans

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- Je suis vraiment désolé de t'avoir entraîné là-dedans. Je ne voulais pas te faire de mal... Comment t'appelles-tu ?

- Je suis Jane Shepherdson. répondis-je à mi-voix.

   Il ne dit plus un mot depuis que je lui est répondu. Je me rappelle. C'est lui, le clown. L'homme qui lui voulait du mal l'a appelé "Shepherdson". Je poursuis la discussion :

- As-tu un rapport avec les Shepherdson ?

- Tu dois vite partir. Rentrer chez toi.

- Je ne peux pas. J'ai décidé de partir alors je suis partie. Et ça pour toujours.

- Tu es en danger en ville !

   Je le voit prendre le téléphone et il entre un numéro. Il appelle un orphelinat ? La police ? Trente minutes après, le chauffeur de ma mère vient me chercher. Je refuse immédiatement mais il me dit que c'est par ordre de ma mère. Ce soir, je vais mourir pas par un coup de pistolet mais par les mains nues de ma mère. Elle m'étranglera jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer.

   Je suis devant chez moi, cet horrible maison. Je rentre dans le salon. Ma mère y est assise. Ou devrais-je dire, cette femme. Je m'approche sans rien dire. Elle m'arrête d'un geste de la main.

- Comment était ta vadrouille ?

- Bien plus intéressante que de rester ici.

- Pourquoi as-tu fais ça ?

- Tu n'as toujours pas compris ? Je vous déteste, vous entendez ? Je te hais !

- Comment peux-tu dire ça à ta propre mère ? Bien puisque c'est ainsi, ça ne te dérangerait pas que je te demande de quitter la maison, puisque tu sais te débrouiller toute seule ?

- C'est ce que je voulais faire depuis le début. Je vais chercher mes affaires et...

- Non, tu sors les mains vides. Puisque tout ce que je t'ai donné ne t'as servi à rien, je vais tout garder, quand dis-tu ?

- Très bien, adieu !

   Et je pars en claquant la porte puis je cours. J'éclate en sanglots. Je ne suis qu'une égoïste, qui ne pense qu'à elle même. Je n'en peux plus. A présent, je vais être seule dans le désespoir.

Seule dans le désespoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant