Seule dans le désespoir

Si seulement...

   Je suis réveillée par mon frère qui faisait plein de bruit dans la cuisine. Je me lève difficilement de mon lit après cette nuit mouvementée et je constate que James prépare son sac. Mais pour aller où ? Dans tout les cas, je viendrai avec lui. Je ne veux pas encore me retrouver à marcher en plein clair de lune avec une peur de me faire attaquer. Je lui demande à quoi il se prépare. Il semble surpris puis me regarde, toujours avec le même air même si il se détend un peu.                       - Tu es enfin réveillée ! Il est une heure de l'après-midi...                                                                                    J'ouvre grand les yeux en signe de surprise. Dans mon ancienne maison, ma mère me faisait coucher assez tôt mais je veillais tard la nuit en faisant mes petites lectures dans mon lit avec l'aide de ma lampe de chevet. Mais je m'endormais souvent dans l'un de mes livres écrit par Shakespeare. Donc finalement, je me levai tôt, surtout le lundi lorsque j'étais obligée de faire mon escrime à six heures du matin.

   Mon frère commence a rire tout en continuant de faire son sac. Je met enfin la question dans la discussion. Il me répond étrangement mais rapidement :                                                                   - Je... Nous devons aller faire des courses ! Autrement, tu resteras le ventre vide tout comme moi.

   Je hoche la tête et approuve ce qu'il dit. Je cours dans la chambre pour m'habiller le plus vite possible . Je mets mes chaussures et crie vers la cuisine : "Je suis prête !". Il arrive dans l'entrée, ouvre la porte et me fait signe de sortir. Je me remets droite et commence à sautiller comme une petite fille a qui on donne une sucette. J'entends légèrement James rire en silence puis je grogne et il se met à rire aux éclats. Vint enfin le moment où je lui demande dans quel magasin nous allons. Il me réponds que nous allons à Selfridges. Je le regarde d'un air incrédule et lui dis:
- Tu plaisantes ? Seuls les riches peuvent y accéder sans se faire renvoyer ! Et puis, tu n'as pas l'argent...                                                  
- Ne t'en fais pas, hier soir, William devait me donner de l'argent car j'avais gagné un pari.                                  
- Donc tu décides d'utiliser ces finances pour t'acheter des objets de luxe, c'est ça ?

   Il ne me répond pas et commence à marcher plus vite. C'est vrai que ma question était inutile mais c'est sorti tout seul. Perdue dans mes pensées, je réalise que James est déjà loin devant moi. Je me précipitai vers lui en lui criant de m'attendre. Le croyant fâché, je commence à m'inquiéter et lui demande ce qui ne va pas. Il s'arrête et reste immobile un instant avant de se retourner brutalement en braillant de manière excessive faisant sursauter tout les bourgeois de la rue. Je tressaille sous le choc avant de voir James rire aux éclats me faisant rire à mon tour.

   Ce jour-là, je ne me doutais pas que m'approcher de la route signerai ma disparition.