Sombres pensées...

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   Après cet horrible bruit, j'ouvre grand les yeux, je me redresse et vois mon frère, qui tombe brièvement. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. William l'a assommé ? J'espère qu'il va bien...

   Je détends mes épaules mais William commence à ricaner. Comme si il avait gagné. Il me dit, toujours avec arrogance :
- Tu pensais vraiment que j'allais l'épargner ? Je ne suis pas comme tu le croies. Je suis peut-être, petit et volage, mais je n'ai pas de cœur, car jamais personne ne m'a éprouvé de la tendresse.

- Tu penses peut-être que moi j'ai eu une vie parfaite ?

- Dans tout les cas, ta vie n'aura pas était trop longue, tout comme celle de ton frère...

- Que veux-tu dire ?

   Je baisse la tête et vois enfin mon frère avec du sang sortant de la bouche. Je comprends enfin : je n'ai plus de frère. Il est mort, à cause de cet être sans cœur. Je fonds en larmes et il rit encore plus fort. La seule et unique personne que j'aimais m'a quittée pour l'autre monde sans même me dire au revoir. C'était mon frère, mais je ne l'ai connu seulement deux jours et encore...

Après la tristesse, la colère... Après la colère, le deuil...

   Je m'enrage et cours vers William. Je vais le tuer ! Pas avec la même fourberie dont il a fait preuve, celle où il pourra se défendre. Je lui saute dessus et je lui mets des coups de poings tellement fort que je suis pratiquement sûre qu'il est paralysé de la tête aux pieds. Je prends vite le couteau qu'il avait sur son bureau. Je suis sur le point de lui trancher la gorge. Du sang coule de sa gorge qui est à peine abîmée. Il a le menton déformé par la ruade de coups qu'il a subit. Je le vois, cet homme qui n'a ni chaud ni froid, qui pourrait tuer des milliards de personnes sans pour autant culpabiliser. Celui qui a détruit mon seul espoir de trouver enfin une belle vie. Il a le regard apeuré, je vois bien qu'il sait qu'il va y passer, que lui aussi tombera en enfer, comme tous ces criminels.

   Non. Je ne veux pas être une meurtrière, je ne veux pas être comme lui : être un monstre. Porter ce fardeau en moi serait très difficile. Je lâche le couteau dès que je me rends compte de l'acte que j'allais commettre. Je me lève, ne le regardant plus droit dans les yeux, je poursuis mon chemin vers la solitude. Elle m'appelle, c'est mon destin.

La solitude n'est pas un sentiment qui survient lorsque vous êtes seul. Elle survient quand jamais personne ne vous a vraiment aimé.

Seule dans le désespoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant