Mauvaise clownerie

92 18 2
                                    

Il y a un clown. Je les déteste. Il ont toujours un grand sourire qui fait peur. Je n'en n'ai jamais vu en vrai mais, lorsque j'étais petite, pour mon anniversaire, mon précepteur m'avait offert une marionnette qui était un clown. J'en ai la frousse depuis.

   Le clown semble faire un spectacle. Il prend des volontaires. Il veut montrer un numéro mais personne ne veut être dedans donc il dit qu'il va décider seul du participant. Il parle, et il parle encore... Puis il me montre du doigt :
- Voici notre participante !
- Je ne crois pas que ça soit nécessaire... dis-je paniquée.
-Ne t'inquiète pas, ma petite. Je te demande juste de bien vouloir t'asseoir sur cette chaise. Est-ce possible ?
- Oui... s'échappe de ma gorge.

   J'arrive à sentir son haleine. Il pue le cigare et l'alcool. Est-il bien payer ? Je ne crois pas. Je décide donc de faire ce qu'il me demande car je ne veux pas qu'il finisse à la rue (même si il y est déjà). Je m'assois sur sa chaise qui est faite pour un enfant. Il me dit d'attendre un instant et rentre dans sa camionnette. Il en ressort avec un oeil au beurre noir, un bleu sur la joue mais il tient un seau d'eau. J'aimerais bien voir ce qu'il y a à l'intérieur pour qu'il en ressorte dans cet état. Il crie : À la une, à la deux et à la trois !

   Je me retrouve complètement mouillée et choquée. Comment a-t-il osé ? J'ai à la fois envie de m'énerver et de rire. Le clown crie : Ha ha ton visage est aussi rouge que mon nez !

   Il commence à rire seul mais moi aussi je m'y mets. Pourtant, ce n'est pas drôle. Peut-être que j'ai envie de rigoler pour tout. Cela fait très longtemps que je n'ai pas ris autant. Je me lève et commence à éternuer. Je crois que j'ai attrapé un rhume. Je n'ai jamais eu de rhume. Je crois même qu'aucune maladie n'a pu m'atteindre pendant ces longues années...

   Le clown va gonfler un ballon pour un enfant. J'en profite pour aller dans sa loge d'où il est sorti blessé. Je rentre discrètement dedans et je vois trois hommes. L'homme à la salopette ! Je le retrouve dans la loge du clown assis sur une petite chaise en velours rose. Il y a aussi un homme à la tête d'un mafieux. Et un jeune homme qui semble avoir la vingtaine.

   J'ai la bouche grande ouverte.

Pourquoi sont-ils ici ?
Pourquoi font-ils du mal à ce pauvre clown qui n'a probablement rien demandé ?

   Je veux en avoir le cœur net. Mais le monsieur à la tête de mafieux me demande :
- Qui est-tu et que fais-tu ici ?
- Je... me suis trompée de loge... dis-je d'un ton surjoué. Je dois y aller... Au revoir !
- Non reste ici. Tu peut être un très bon otage.

   Avant même que j'ai pu répliquer, l'homme à la salopette m'attrape sous les bras. Le jeune homme sors un pistolet et le pointe sous mon menton. Je me débat mais je n'y arrive plus.

Pourquoi me font-ils ça ?
Que leur ai-je fait ?

Je n'en sais rien. Et je serai peut-être morte avant que je le sache. En fait, peut-être pas. Le clown revient de son spectacle en fredonnant. Dès qu'il est rentré, il sursaute en nous voyant.
- Rebonjour mon petit. Tu me donne l'argent ou bien : bye bye la p'tite !
- Lâchez-moi ! dis-je en signe de détresse.
- Vous n'avez pas le droit ! répliqua le clown en enlevant sa perruque. Cette fille n'a rien fait de mal ! Prenez plutôt moi !
- Puisque tu insistes... Je vais en finir avec toi, James
Shepherdson !

   Mon nom ? Pourquoi porte-t-il mon nom ?

Seule dans le désespoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant