Nous rentrons tous les bras chargés de piles de livres dans la maison d'Éden.
Sa mère nous regarde bouche -bée de surprise.- Bonjour madame ! Je lance
- Je t'en prie ma belle, appelle moi Mary!
Elle lance un petit clin d'œil à son fils qui lui sourit étonné de la voir si joyeuse.
Jacob se faufile, lui fait un petit signe de la main, faisant tomber un bouquin. Il le ramasse en râlant. J'éclate de rire. Éden sourit, amusé. Sa mère pousse un petit gloussement. Il se redresse nous toise en haussant un sourcil. Il sourit de toutes ses dents et nous demande:
- Le spectacle est terminé! On peut y aller?
Éden secoue la tête en riant, passe un bras autour de moi en montant les escaliers menant à sa chambre.
Jacob s'écroule sur le lit, éparpillant ses livres tout autour de lui sous nos regards amusés. Je prends la main de mon garçon aux yeux si spéciaux et nous nous asseyons sur un mini canapé.
Le visage d'Eden s'engouffre dans mes longs cheveux, il pose un baiser sur mon cou et descends doucement. Mon demi -frère toussote posant un regard insistant dans notre direction. Nous nous tournons vers lui. Il grimace puis glousse.
- Beurk... il ricane.
Je me tourne, avant de lui sauter dessus et le câline en rigolant. Il tente de s'échapper, je resserre ma prise. II finit par se laisser aller en éclatant de rire. Éden nous regarde en souriant, allongé sur le matelas, sa tête accoudée dans sa main.
Nous passons la soirée le nez plongé dans un livre alternant entre internet et la lecture. Au bout d'un moment Jacob se lève, imprime un document et perplexe le pose sur la table ronde du salons, les mains aux deux extrémités. Son visage est sérieux, concentré.
Je le rejoins sans comprendre. Il a étalé une carte des États-Unis, il attrape un stylo et marque d'un gros point plusieurs villes.
Boston, Phoenix, New york, Dallas, Atlanta... La carte est transformée à présent, en un alignement de points. Lorsqu'il semble avoir terminé, il redresse la tête, plonge ses yeux bleus dans les miens.
- Soeurette, voilà toutes les villes par où papa est passé...
- Mais comment le sais-tu ?
- J'ai tracé le numéro, il correspondait parfaitement avec un portable que j'ai trouvé chez lui dans un placard peu après sa disparition, la porte était entre-ouverte. J'ai fouillé le portable avec attention puis j'ai remarqué que le service de localisation était activé.
- Tu es un génie ! je m'écrie
- Ah enfin quelqu'un qui reconnait mon talent ! dit-il en tapant des mains.
-Va savoir pourquoi les filles me traitent de petit con... Il ajoute en se grattant la tête.
J'éclate de rire pour la troisième fois de la soirée (oui j'ai compté ).
Il m'adresse un clin d'oeil, et embarrassé pense à voix haute.
- Mais, il a disparu dans aucune de ses villes, il n'a plus son portable donc ...
- Oui ? je réplique inquiète de se qui va nous révéler.
-Le lieu de sa disparition n'apparait pas. Il vit tel un nomade, il peut être n'importe où.
Une idée me traverse l'esprit.
- Et si c'était les chiffres que j'ai reçu ?
Il claque des doigts en m'adressant un signe.
- C'est ça !
Il se lève et fonce sur l'ordinateur avant de pianoter à toute vitesse sur le clavier.
- J'ai trouvé !
- Mais ce n'est pas une maison ?
- Tu ne comprends pas?
- Non! j'aboie dubitatif.
- C'est une cave, notre père est enfermé dans une sorte de sous-sol.
- Quoi ? Mais pourquoi quelqu'un lui voudrait du mal ?
- De vieilles histoires... dit-il sans lâcher l'écran des yeux.
- Explique -toi !
Il pivote et se tourne vers moi.
- Un soir il était totalement ivre, un homme l'a cherché cette nuit là, les coups sont partit. Puis, sans contrôler sa force il a bousculé son adversaire, qui a trébuché en arrière. Il est mort sur le coup. Coup du lapin. Classique d'un accident. Cet homme appartenait à une organisation très sécrète il a tenté de recruter papa mais celui-ci a refusé en l'humiliant en publique. Alors il a juré de se venger. Il a sûrement fait passer le message avant sa mort...
Les pièces de puzzles s'assemblent. Tout est lié. Il était suivit, traqué, il ne voulait pas de cette vie pour moi. Il ne m'a pas abandonné, il m'a offert une vie meilleure, une chance de réussir. D'être heureuse sans un père alcoolique et violent. Un jour, Jacob m'a raconté un souvenir d'une dispute entre eux . Je m'en souviens parfaitement:
-Tu ne peut pas encore partir ! hurlait celui-ci toisant son père avachi sur une chaise une bouteille à la main.
Il se lève en faisant des grands gestes:
- Si je dois partir, la mère de Luna me harcèle. Elle ne veut plus d'elle mais ne veut pas me laisser la garder. Elle m'enlèvera sa garde, cette garce.
- Comment ose-tu l'appeler comme ça ? se mit à hurler mon frère.
Un verre se brise à quelques mètres de lui. Dans un grand fracas, une bouteille se fracasse en mille morceaux sur le mur, mon frère se jette au sol les mains devant le visage pour se protéger des éclats de verre. Plusieurs égratignures recouvrent son visage.
- Calme-toi papa tu es bourré !
Il sort de la maison à grande foulées, laissant son père seul dans la cuisine.
Jacob est resté toute la nuit dehors assit la tête entre les jambes, seul, livré à lui-même ...
Il n'est pas revenu pendant 3 jours. Son père a finit par s'excuser. Jake ne voulait rien entendre. Il devait sortir de cette vie, et vite...
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Je t'ai rêvé
Ficção AdolescenteJe fais des rêves étranges... Des fragments différents apparaissent chaque nuit. Et ces mots qui restent gravés dans ma mémoire: - Tu sais qui je suis ... Tout va bientôt changer... Suis - je en train de perdre la tête ?