- Azélia ne pleure plus, s'il te plaît.
Je n'ai plus envie de me battre, plus envie de m'accrocher à la vie. Je n'ai plus aucun espoir, plus aucune envie. Je ne sais plus être moi et je ne me reconnais plus. Qui suis-je?
Dans deux jours exactement je vais avoir 18 ans. A seulement deux jours de ma majorité je souhaite mourir. 18 ans, l'âge de la maturité où l'on devient responsable. Certaine à mon âge ont un copain, un travail ou bien même un bébé, parfois les trois. Moi, au lieu de tout cela, je veux mourir où bien même être malade. Une vraie maladie qui me tuerait à petit feu afin que ce ne soit plus moi la responsable de ma lente morte. Oui, me déresponsabiliser, encore une fois comme la petite fille qui craint d'être battue une nouvelle fois par son propre père.
C'est un gâchis et c'est égoïste de souhaiter sa propre mort je le sais mais ce n'est pas ma faute. C'est la faute de mes mains, de mes jambes, de ma tête et de ma bouche qui ne m'appartienne même pas et s'éloignent toujours un peu plus de mon idéal de vie. Cet idéal pour qui les gens se battent jour après jour. Mais moi, encore une fois, je n'en ai plus la force, plus le courage. Même les gens malade l'ont. Cette envie de vivre pour pouvoir réaliser ses propres rêves... Mais ça non plus je ne sait pas ce que c'est.
C'est pour ça que je ne suis ni morte, ni vivante. Juste perdue entre les deux, à la dérive et c'est donc pour cela que je voudrais être malade. Pour pouvoir enfin dire que je ne suis pas fautive.
-Non, ce n'est pas ma faute si je suis morte. Je souris.
-Azé arrête ça, il pleut, rentre. Il m'attrape le bras.
-Lâche moi!Je tente de le pousser loin de moi mais il ne bouge pas d'un poil. J'essaye de me remettre sur pied par moi-même mais sent vite ma tête me faire souffrir. Je ne tente plus aucun geste et me rassois dans cette flaque d'eau qui ne me dérange pas. J'aime la pluie, j'aime cette sensation de légèreté.
-Laisse moi t'aider, s'il te plaît.
Pourquoi ce garçon ne me laisse pas seule? Je ne veux pas de sa pitié et encore moins qu'il se fasse du soucis pour moi. Sans arrêter de me suppliez, il plonge son regard noisette dans le mien et ne s'en détache pas. L'eau continu de couler à flot sur nos visage et je ne peux m'empêcher de le trouver beau à cet instant précis. Ses cheveux bruns trempés qui ne fait que ressortir son teint halé ainsi que ses lèvres rosés où quelques gouttes d'eau y perlent. Son visage si doux qui ne montre aucune colère. Comment peut-il s'intéresser à ma petite personne?
En tout cas je connais le malheur et je ne lui donnerai pas.
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General Fiction-Regardez ma vie, regardez moi, je ne suis pas faîte pour cette endroit.