Chapitre 4 - Enfermés.

43 3 1
                                    


Point de vue intérieur de Kurama.

Je sens encore cette main contre ma bouche et son toucher est différent de celle de Kyousuke-dono. Je ne sais pas encore à qui est cette main, malgré le fait que la voix que j'ai entendu ne me soit pas étrangère ... d'ailleurs, même si mes lèvres sont enfin libres, je n'apprécie pas tellement le fait que nous soyons ainsi collés l'un à l'autre.

« Il est passé où ?
- J-je sais p...
- Vous avez pas bientôt fini avec vos hallucinations ? »

Ça ... c'est ... ! Je veux voir ce qu'il se passe en dehors de ce placard ...

« Mais ! Tu l'as pas vu, Minamisawa-kun ?!
- Non, je ne l'ai pas vu ! Et je ne le reverrais jamais ! Si vous pouviez, vous aussi, réaliser cette vérité à la con, je vous en serais reconnaissant. »

Je pose ma main contre cette paroi que je ne vois pas, un peu précipitamment, ce qui produit un son que je ne connaissais pas. Mais c'était son nom de famille ! Minamisawa ! Minamisawa ... Comment s'appelait-il ? Non, le plus important était de savoir s'il parle de moi, ce qui m'a tout l'air d'être le cas. Si c'est cela, alors je suis là. Il faut que je sorte pour — ...

« Chuuuut ... ! »

Je m'immobilise en entendant la personne qui est avec moi. Je ne bouge plus. C'est vrai. S'ils me croient mort, je suis comme un esprit vengeur à leurs yeux ... mais je ne suis pas ça. Je ne suis pas un esprit vengeur ni un quelconque Ayakashi ... Je voudrais tellement qu'il puisse me voir, là, maintenant ...

« Kyaah ! Ca vient du casier ! »

Un « boum » similaire au mien mais beaucoup plus puissant retentit. J'en ai un sursaut et, si je pouvais, je me recroquevillerais.

« Arrêtez de paranoïer ! »

Je ne peux pas sortir. Je ne peux pas sortir. Je ne peux pas sortir, je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas ... mais ... mais ... c'est la première fois que je l'entends parler ainsi. C'est la première fois qu'il a l'air si énervé. Est-ce que ... est-ce qu'il serait heureux de me voir, si je sortais, maintenant ? Cela effacerait-il sa colère ? Il n'est plus comme avant ... ou a-t-il toujours été ainsi ?

Je fixe cette obscurité qui me fait face, je fixe ce point noir, invisible, qui me permet de réfléchir, et je tends l'oreille pour entendre sa voix. Je n'entends plus personne dans les couloirs, mais je l'entends encore grogner ou ... je ne sais pas ce qu'il fait. Je ne sais pas ce qu'il fait mais ça me fait mal. Je crois qu'il pleure ?
Un autre « boum » me fait sursauter.

« 'fait chier ... ! »

Il retient autant ses larmes que je retiens les miennes. Entendre mon fidèle serviteur, mon ami si précieux, dans un état pareil ... c'est déchirant. Comment ai-je fais pour le supporter quelques heures plus tôt ? Pourquoi n'ai-je pas su être aussi touché lorsqu'il pleurait déjà ma mort alors que j'étais vivant, tout à l'heure ?

« Kurama ...
- Atsushi ... ! »

Je me couvre moi-même la bouche. Même si je voulais lui parler, la personne derrière moi ne veut pas et je ne sais pas de quoi est-ce qu'elle – ou il – est capable de faire. Par contre, ce que je sais, c'est qu'un malaise s'est installé et qu'il ne dit plus rien. J'entends des pas qui s'éloignent un tout petit peu de mon emplacement.

« Aaaa ... A ... Aaa ... AtsuSHI ! »

J'écarquille les yeux en entendant ceci. Je ne sais pas par quelle prouesse cela est accomplit, mais la personne avec qui je suis enfermé a échangé nos places pour sortir et me laisser. J'ai rapidement pu apercevoir son visage.

« Qu'est-ce que tu fais là, Hamano ? Et c'était quoi, ce faux truc ?
- Hm ? De quoi tu parles ? J'ai cru que le Démon était arrivé, je me suis caché ! C'était pas une invasion de Zombies ?
- Te fiche pas de moi, s'teuplaît ... »

J'entends un rire qui m'est, lui aussi, familier. Hamano ... ? Je vais devoir remercier cet homme.

« Depuis quand est-ce que tu m'appelles par mon prénom ?
- Moi ? J'ai juste éternué, le monde ne tourne pas autour de toi ! »

Je l'entends rire nerveusement. Bien sûr que ce n'est pas crédible.

« Ne me refais plus jamais de blagues aussi ridicules. Et préviens, lorsque tu es dans un casier, aussi.
- S'il y a une invasion de Zombies, je ---
- Tu sais très bien que ce n'est pas une invasion ! »

Que sont les Zombies ? S'il est sorti, je peux sortir aussi ?

« Ohhh, Minamisawa-sempai, ne fais pas ton rabat-joie ! Aussi privé qu'était ce moment entre toi et ce casier, comprends bien que la vie n'atteint pas les objets inanimés ! »

Je l'entends soupirer, certainement exaspéré. Je veux sortir. Comment est-ce qu'on ouvre ce truc ?

« Oublies et viens manger ... »

Je donne un bon coup dans cette maudite obscurité. Cette chose donne enfin sur de la lumière. Je m'avance et je peux enfin voir Atsushi.

Un visage décomposé.
Un sourire figé.

Un craquèlement se créer.

  ○ • ○ • ○ 

Je ne vais pas vous spoiler le prochain chapitre, mais vous voyez bien que c'est surtout là que les choses se corsent.
Aussi, vous avez bien remarqué que ce Chapitre était sous la narration de Kurama Norihito ... J'espère que ça ne vous déplaît pas. Ca m'a semblé plus naturel de le raconter sous un " Je " de Kurama, peut-être que je le ferais aussi dans le prochain chapitre mais pour l'instant, je ne sais pas. 

N'hésitez toujours pas à me dire ce que vous en pensez, ça fait toujours plaisir ;3

Juste du noir et des cendres.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant