Abi avala sa salive. Du coin de l'œil, elle vit le petit chaton, à la porte, qui se frottait contre le chambranle.
Avec précaution, elle se redressa, longea la poubelle sur roulette, et pénétra à son tour dans l'entrée de l'immeuble.
Sous ses pas, des morceaux de verre craquaient, explosant dans le silence sinistre de cette fin d'après midi.
Lentement, la jeune femme avança, hésitant sur l'endroit où se cacher. Il y avait une loge, proche de l'entrée, qui permettait de surveiller l'extérieur. Elle poussa la porte qui grinça sur ses gonds. C'était également un endroit sans issu. Si elle se faisait piéger dans cette pièce, elle n'avait aucune chance de s'échapper.
Elle dépassa la loge, longea la cage d'escalier, pour vérifier ce qu'il y avait derrière.
Une porte.
Elle tourna doucement la poignet, mais c'était fermé à clé.
Elle abandonna l'endroit et revint sur ses pas, jetant un coup par la porte pour vérifier si quelqu'un venait.
Silence.
Elle décida alors de prendre les escaliers, et monta en évitant les cartons et les papiers qui jonchaient les marches.
L'arme était lourde dans sa main, et une désagréable sensation de chaleur courut le long de son dos. Son manteau lui parut plus chaud qu'à son habitude et d'une main moite, elle descendit la fermeture éclair pour évacuer le feu qui courait dans ses veines.
Le premier étage était composé d'appartements. Elle tenta d'ouvrir les premières portes qui se présentaient à elle, mais elles étaient toutes fermées à clé. Pestant contre sa malchance, elle revint en arrière et fit le tour du palier. Au bout du couloir, une fenêtre donnait sur la rue. Elle jeta prudemment un coup d'œil, mais il n'y avait toujours personne.
Elle resta là de longues minutes, à observer les alentours.
La ville semblait de nouveau déserte. Elle hésita à sortir. Il fallait qu'elle rentre au camp, mais valait-il mieux attendre la nuit ?
Elle n'était pas rassurée à l'idée de sortir dans le noir.
Le silence était pesant.
Que s'était-il passé ?
Avaient-ils été attaqué par un autre groupe qui essayait de survivre également ?
Les pensées fusaient dans la tête d'Abi, faisant monter l'angoisse dans son corps. Sa respiration était saccadée, des gouttelettes de sueur s'étaient formées sur ses tempes, son cœur menaçait d'exploser.
Les minutes passèrent, longues et paisibles. Plus rien ne venait troubler le silence extérieur.
Elle sursauta et sauta en arrière quand un moineau vint se poser sur le rebord de la fenêtre, puis elle se mit à rire.
Finalement, tout n'avait pas totalement changé.
Prenant une grande inspiration pour se calmer, elle rangea l'arme dans son dos, mais arrêta son geste en entendant du bruit.
Dans la rue, une des boîtes de conserve qu'elle avait abandonné devant la boutique, roula sur le bitume, et finit sa course contre le rebord d'un trottoir. Rien d'autre ne bougea pendant un long moment.
C'était comme dans ces films d'horreur où l'on sait qu'il va se passer quelque chose de terrible, mais sans savoir à quel moment.
Une ombre finit par apparaître à l'angle du bâtiment, la faisant sursauter. Avec un hoquet d'effroi, elle se plaqua contre le mur.
Un bruit de pas se rapprocha.
En proie à la panique, elle s'engouffra dans l'appartement le plus proche, dont la porte n'était pas close.
Une cachette. Il lui fallait une cachette !
Elle regarda tout autour d'elle, mais il n'y avait rien qui puisse la protéger. Un canapé trop petit, une table à claire voie, trois autres meubles inutiles.
Désespérée, elle traversa le salon pour se retrouver dans une cuisine dévastée. Cet appartement avait visiblement été pillé. Tous les meubles avaient été vidé, et les ustensiles et la vaisselle cassée jonchaient le sol.
La porte de la loge grinça, et elle se figea, ravalant un cri de peur.
Quelqu'un arrivait.
Son regard alla frénétiquement des meubles vides, à la table. Elle cherchait dans tous les coins un endroit où se cacher. Il y avait un petit espace entre le frigo et le mur, mais même là, on la verrait immédiatement.
En désespoir de cause, elle se faufila sans bruit derrière la porte, et commença à prier.
VOUS LISEZ
Que tombent les feuilles... [EN PAUSE]
Science FictionLa fin du monde est là. Les catastrophes naturelles ont décimé une partie de la population mondiale. Puis une attaque venue d'on ne sait où s'abat sur la Terre. Le monde n'est plus ce qu'il est. Partout, les quelques survivants essaient de se regrou...