chapitre 2.

308 21 4
                                    

Après une énième nuit où trouver le sommeil est difficile, je décide aux premières lueurs de l'aube, à sortir du lit pour m'aérer un peu. J'essaie de m'extirper des bras de Gale qui a une nouvelle fois décider de m'étouffer avec ses tentacules, et me lève en silence. Je retiens mon souffle quelques secondes quand je le sens remuer derrière moi pour finalement se retourner dans un ronflement sonore. Soulagée de voir qu'il dort encore, je farfouille rapidement dans ma commode pour attraper ma tenue de sport – courir sur la plage me permettra de chasser mes soucis quelques minutes j'espère.

Je me dépêche d'enfiler mon débardeur, mon short et de lacer mes baskets, je sors ensuite à pas de loup de chez moi. Le silence qui règne dehors est apaisant. Les oiseaux commencent à peine à chanter, j'entends même les derniers hululements d'une chouette au loin. La chair de poule recouvre mes bras tandis que je commence à courir vers la plage en contre bas du chemin : un brise frisquette souffle encore à cette heure matinale, le soleil n'est pas complètement levé : le ciel commence à se teinter de rose pâle. Les arbres commencent à reverdir en ce début de printemps, je peux commencer à sentir la vie reprendre dans les bois qui bordent la plage et la maison. C'est vraiment un environnement que j'adore : c'est pour cette raison que je ne veux absolument pas le quitter !

Je secoue la tête pour chasser ses vilaines pensées et enfonce mes écouteurs dans mes oreilles pour, je l'espère, réussir à enfin penser à autre chose au moins une fois dans la journée. La musique des Fall Out Boys envahit mon esprit tandis que je m'efforce d'allonger mes foulées pour ne pas me fatiguer trop vite. L'air salé envahit mes poumons, j'inspire un grand coup pour continuer à me détendre. Je me concentre uniquement sur les battements de mon cœur et sur le rythme de la musique quand mon regard vagabonde vers la mer. Et là, en plissant les yeux, j'aperçois une silhouette dans l'eau. Je m'arrête malgré moi : qui peut bien se baigner dans la mer si tôt le matin en cette période de l'année ? Il doit faire à peine 12°C ce matin, et je n'imagine même pas la température de l'eau ! La silhouette se rapproche de la plage : je mets ma main en visière, ma curiosité piquée, pour essayer de la voir malgré le soleil qui commence à se lever en arrière plan. Je ne sais même pas pourquoi d'ailleurs cela m'intrigue tant. La silhouette commence à se faire plus nette : à la carrure je parierais sur un homme, assez bien bâti je dois le reconnaître, de loin ainsi, il paraît plutôt musclé. Il secoue la tête : des gouttes d'eau s'échappent de ses boucles blondes. Son visage est plutôt flou. Mes yeux descendent malgré moi vers ses épaules, puis son torse et sa ceinture abdominale quand je sens mes joues s'échauffaient sous la surprise, il est... totalement nu ! Mon Dieu, je hausse les sourcils de surprise et tourne vivement le visage en me remettant à courir, en espérant que l'inconnu n'ait pas remarqué que je l'observais ! Je plaque ma main sur ma bouche et accélère l'allure pour tenter de m'éloigner le plus rapidement possible, totalement déboussolée !

Je n'arrive pas à chasser le spectacle auquel je viens d'assister de mon esprit, et un sourire se dessine lentement mais sûrement sur mes lèvres. Je ne sais absolument pas pourquoi d'ailleurs. Finalement, alors que le soleil commence à s'élever dans le ciel, je reviens sur mes pas à un rythme plus tranquille, sur le bord de la route cette fois. Sur le bas côté, je remarque un jeune homme aux boucles blondes qui est en train de sortir une planche de surf de l'arrière de son pick up déglingué. Torse nu, un bermuda de bains tombant sur ses hanches, il m'observe arriver en souriant. Je lui jette un rapide coup d'œil courroucé – je déteste quand on me dévisage comme ça – quand je remarque qu'il s'adresse un moi. A contre cœur, je m'arrête à sa hauteur et enlève mes écouteurs.

_ Quoi ?!, je lui demande un tantinet agressive.

Je tente de maîtriser mon souffle et sens la sueur faire coller mon débardeur sur mon dos et ma poitrine. Je pose mes poings sur mes hanches et le regarde durement tout en essayant de reprendre mon souffle.

THE AFFAIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant