chapitre 5

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Aujourd'hui, le restaurant est fermé. Ça m'arrange un peu, comme ça, je n'aurais pas à essayer d'éviter Peeta. Ses remarques sarcastiques, son ton hautain et condescendant ne me manqueront pas.

Quand je suis rentrée dans l'appartement hier soir, Gale, devant sa console, ne m'a pas adressé un mot, ni quand il s'est couché, ni même ce matin d'ailleurs. Ça devrait me miner, pourtant, ça me permet de ne pas entamer ma journée avec ses leçons sur la façon de gérer le restaurant. Je pars donc courir pas vraiment sur les nerfs pour une fois. J'essaie de faire comme Madge m'a conseillé et tente donc de ne pas penser à l'état lamentable du restaurant. Je cours le long de la plage en me focalisant sur ma respiration, je n'ai pas pris de musique, j'ai plutôt envie d'entendre les bruits alentours. J'ai une certaine appréhension de croiser Peeta malgré tout, c'est sur mon circuit habituel que je l'ai vu la première fois, mais non, personne à l'horizon quand je bifurque vers la route : il n'est pas venu surfer ce matin. J'ai une drôle de sensation dans mon estomac sur le chemin du retour : j'ai dû forcer plus que je ne le pensais. Je remarque en arrivant au restaurant que la voiture de Gale n'est plus là, il est parti dans son coin. Je hausse les épaules – un peu indécise sur la sensation que je ressens : je ne suis ni déçue, ni surprise en fait, je crois que... je m'en fous. Je soupire en me massant la nuque avant de remonter les escaliers vers notre appartement.

Au lieu de prendre ma douche habituelle, il me vient l'envie de me faire couler un bain : je n'en ai pas pris depuis des années si mes souvenirs sont exacts. Même si le restaurant ferme une fois par semaine, je crois bien que je n'ai plus pris le temps de me poser depuis des lustres en fait, depuis que j'ai repris l'affaire. Les jours off je les passe habituellement le tête dans les comptes. Je dois reconnaître ça à Madge, ça fait du bien de prendre son temps parfois. Je me prélasse donc plus que de raison dans les bulles mousseuses. Je finis par sortir quand l'eau devient tiédasse, enfile un vieux pantalon et un pull, et coiffe négligemment mes cheveux dans une tresse approximative avant de m'allonger dans le canapé dans le but de regarder la télé... mais c'était sans compter sur mon manque de sommeil, je m'endors une bonne partie de ma journée de détente en fait ! Je suis sortie de ma torpeur par mon cher et tendre qui m'observe dormir en souriant, assis de l'autre côté du sofa.

_ Tu es paisible quand tu dors, c'est tellement rare.

Je fronce les sourcils et me redresse un peu. Je me sens un peu désorientée, je n'ai plus dormi comme ça depuis tellement longtemps. Gale ne cesse de me couver du regard, cette insistance m'agace un peu. Tandis qu'il s'apprête à m'embrasser, je le repousse un peu plus abruptement que je ne le voulais. Je le sens qui se tend en se reculant un peu. J'appuie ma main sur mon front pour essayer de me donner une contenance – et essayer de me réveiller un peu aussi par la même occasion. Le visage de Gale se transforme en un masque de souffrance, il ouvre la bouche pour redémarrer notre sempiternelle dispute alors je fais la seule chose qui me vienne à l'esprit pour le faire taire : je plaque ma bouche sur la sienne. Il m'attire aussitôt vers lui, je me retrouve à califourchon sur ses genoux, sa langue s'enfonçant dans ma bouche. Je ferme les yeux et me concentre sur son odeur boisée. Je me laisse complètement aller au creux de ses bras, espérant qu'ils réchauffent le froid que je ressens parfois dans le creux de mon estomac. Gale grogne et se met à fourrager sur ma nuque avec sa langue, ses mains se baladant dans mon dos à la recherche de mon soutien-gorge. Je sens mes poils dans ma nuque se hérisser alors que ses doigts froids glissent sous mon pull et glissent sur ma peau vers ma poitrine. Je fronce les sourcils et essaie de me concentrer sur ce qu'il est en train de me faire, pourtant, mon esprit ne cesse de divaguer vers des choses futiles. Je retourne m'emparer de sa bouche pour reprendre le contrôle de mes pensées. Les mains de Gale se mettent à titiller mes mamelons et à les triturer : j'ai l'impression qu'il sous-pèse des melons... Je me mets à pouffer. Gale quitte mes lèvres et me dévisage.

THE AFFAIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant