Epilogue

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Six mois plus tard.


Le temps passe tranquillement, le vert du verger prend peu à peu feu avec les feuilles des arbres qui deviennent oranges et rouges. Il a des jours ensoleillés et des orages et le premier froid de l'hiver dans l'air, de petites lignes de gel rampant sur les vitres de la ferme de style néocolonial héritée par Harry de son défunt oncle.

Ils ne pensaient peut-être pas en être là, cette froide nuit d'avril, mais pour Louis et Harry la vie continue.

Le soleil s'infiltre timidement à travers les rideaux vaporeux de la fenêtre de leur chambre, comme s'il n'osait pas les déranger. Louis plisse les yeux à cause de la lumière, enfouissant son visage dans le cou de l'homme qui dort à côté de lui, voulant encore dormir un peu.

« Lou, » la voix de Harry est lente et rauque, le matelas bouge lorsqu'il se retourne dans l'étreinte de Louis. « Il va falloir qu'on se lève. »

Louis hoche la tête, mais il n'a pas du tout l'intention de bouger. Pourquoi ferait-il cela ? Il est au chaud et en sécurité avec les bras enveloppés étroitement autour de son amoureux. Ce qu'il a appris dans la vie, c'est que chaque seconde est précieuse, et il a l'intention d'en savourer le plus grand nombre possible.

Depuis leur voyage du destin sur le Titanic, les mois ont passés sans encombre, ce qui donne l'impression que la catastrophe était il y a des années. Bien que certains matins, quand Louis se réveille en appelant Harry, ça aurait tout aussi bien pu se passer la veille. Peu importe combien le temps passe, il ne parvient pas à oublier les sons de la mort ; les corps gelés et pâles tenus par des bouées de sauvetage ; les visages de tout ceux qu'il n'a pas réussi à sauver.

Harry le réconforte toujours, le tenant contre lui et lui promettant qu'ils sont désormais en sécurité. Il se bat contre ses propres démons, Louis n'est pas encore tout à fait capable de se pardonner d'avoir survécu quand tant d'autres ont péri. C'est la raison pour laquelle il consacre beaucoup de temps à la lecture des journaux, gardant soigneusement chaque article qu'il trouve en rapport avec une victime ou un survivant du Titanic. Même dans ce court laps de temps, quelques avis de décès ont trouvé leur chemin dans le tas, et d'autres viendront surement durant les années qui passent. Harry lit chacun d'entre eux, voulant se souvenir de leurs histoires comme s'il pouvait prolonger leur vie en le faisant.

Octobre en Nouvelle-Angleterre est sec et frais, et Louis retrousse ses orteils froids entre les jambes de Harry pour les réchauffer. C'est devenu sa routine de se réveiller à côté du bouclé, embrasser ses joues et ses paupières jusqu'à ce qu'il se réveille pour qu'ils s'aventurent dans une nouvelle journée ensemble. Leur maison se trouve au bord de leur petit verger de pommiers, juste assez grand pour avoir été un passe-temps pour son oncle une fois que son entreprise n'avait plus besoin d'attention constante. N'ayant jamais été marié ou eu des enfants, Charles avait gracieusement voulu la léguer à Harry - bien qu'il aurait surement reconsidéré cela s'il avait su avec qui il la partagerait.

Fidèle à sa parole, Louis insiste pour payer sa part. Son entreprise de couture est en plein essor, et pas seulement en raison du patronage fréquent de Harry. Il rentre souvent à la maison avec les doigts endoloris et un dos douloureux, mais Harry l'attend toujours avec une tasse de thé et un baiser, et ça rend les journées interminables plus agréables.

Puis il y a des matins comme celui-ci, leurs corps enveloppés si étroitement ensemble, qu'ils sont comme les brins d'une même corde. Louis rougit à la pensée de la façon dont ils vont si bien ensemble, quelque chose auquel il s'habitue lentement. Harry était si patient avec lui, il attendait qu'il soit prêt, puis il lui parlait entre chaque étape exquise avec des louanges déversées de ses lèvres gonflées.

Paint The Sky With Stars [Titanic AU]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant