Jour 7

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Pour moi se fut la première nuit difficile. Dans la tente il fait très froid. Nous avons posé une couverture de survie sur le sol, mais cela ne suffit pas à enrayer la vague de froid. Je me réveille régulièrement. Quand je me mets sur le côté, le bras sur lequel je m'appuie semble toucher le sol et lorsque je me mets sur le dos, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Je ne peux tendre mes jambes car, frérot, le bout de mon sac de couchage a gelé. Lorsque je plonge mes pieds un peu trop loin, un frisson me parcours le corps. Embué dans mon sommeil, rêves et réalité se mêlent je ne sais plus très bien où je suis. Cette nuit, c'est Anne Charlotte qui dort avec Nicolas et moi. Elle a un sac 15°. Je ne sais pas combien il fait ici, mais putain il fait froid. Anne Charlotte grelotte. Son souffle est bruyant et saccadé. Elle est en boule dans son manteau. J'ai peur pour elle. Je détache la polaire qui entoure mon oreiller et tache de lui poser sur le dos, pour la réchauffer. Puis j'essaye de me rendormir. Je me réveille toujours aussi souvent. J'essaye alors de me changer les idées, de me sortir des ténèbres de la nuit, du froid et de l'angoisse. Je repense alors tour à tour aux paysages de la veille, aux vastes montagnes, à ce petit pin perdu dans la plaine. Je repense aux randonneurs croisés et au bear spray retrouvé. Je repense à l'Ours puis à la femme au Rocher.

« Je suis un aventurier me dis-je » puis je me rendors pour de bon.

Je me réveil finalement à 9h, je suffoque de chaleur. La soleil s'est levé et tape contre la tente. Je sors rapidement, j'ai besoin d'aller aux toilettes. J'avais envie depuis longtemps, mais je n'arrivais pas à me décider à me lever jusque-là. Se lever pendant la nuit, c'est affronter le froid et l'obscurité. C'est aussi réveiller les autres. Lorsque je me lève donc, il n'y a plus qu'Anne Charlotte avec moi. Les autres sont partis vers le lac pour prendre en photo le lever de soleil. Je crois qu'ils se sont levés un peu trop tard malgré tout. Je range les matelas pendant qu'ils préparent le petit dej. Je ne suis pas bien réveillé. Visiblement Lisa et Gaspard ont très mal dormis dans la tente, du coup nous blaguons : « Alors Gaspard, qu'as-tu fait à Lisa pendant la nuit pour l'empêcher de dormir ??? » La veille, Anne Charlotte était dans la tente de Gaspard et n'avait pas bien dormi non plus. Les hypothèses vont bon train ! Je ne t'en ferai pas la liste journal, mais sache que dans ses hypothèses, les mots « endurance », « sexualité », « sévices », « défloraison », « outrage », « gourdin » ont été attendus...

 Les hypothèses vont bon train ! Je ne t'en ferai pas la liste journal, mais sache que dans ses hypothèses, les mots « endurance », « sexualité », « sévices », « défloraison », « outrage », « gourdin » ont été attendus

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Nous prenons un petit déjeuner rapide. Le café que prépare Anne Charlotte est très bon. Je mange du mix cacahuète. Il y a dans celui-ci des petits chocolats enrobés de sucre. Quand j'en pioche, je me régale. Anne Charlotte essaye alors de me les voler. J'attrape tous mes chocolats, et m'en vais en courant, me poser sur un rocher (que j'appelle pour l'occasion le Rocher de l'immunité), pour manger mes chocolats tel un spermophile !

 J'attrape tous mes chocolats, et m'en vais en courant, me poser sur un rocher (que j'appelle pour l'occasion le Rocher de l'immunité), pour manger mes chocolats tel un spermophile !

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