Je suis Salem.
Ce serait idiot de dire que je suis exceptionnelle, que j'ai vécu des choses "qui n'arrivent qu'aux autres !", que j'ai été durant toute ma vie secrète. Que ma vie est palpitante et pleine de sensations fortes, que je n'aime pas livr...
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Ce serait si simple si, sur les chemins de la vie, on devait juste choisir entre trahison et fidélité. Bien souvent on se retrouve contraint de choisir entre deux fidélités inconciliables.
Les désorientés, Aamin Maalouf.
Salem
Des larmes roulèrent sur mes joues en voyant Aiden se tordre en deux, essayant de respirer. Mais ma poitrine me brûlait une nouvelle fois.
Un craquement sourd se fit alors entendre, les yeux d'Aiden virèrent au blanc, comme s'il était possédé.
"Je suis désolée, je suis désolée..."
Je murmurais des excuses qui ne servaient a rien. Aiden allait mourir après l'atroce souffrance physique et mentale. J'étais comme mes ancêtres, je torturais un homme car il vivait. Car il avait osé vivre.
Dorothy me regardait comme si j'étais un chien qui se traînait à ses pieds. Je fermai les yeux, les yeux qu'Aiden avait guéris. Un monstre. Comme mes ancêtres.
Une sorcière.
J'écumai de rage. Je ne pouvais pas agir, je pouvais juste arrêter les souffrances d'Aiden. Mais Dorothy me tuerait.
Je pouvais obéir aux ordres et réincarner l'un des mages serviteurs de mon ancêtre dans le corps. Mais cela aurait fait disparaître la conscience du policier. J'eus alors une idée.
Je feuilletai rapidement le manuscrit et tombai sur la page qui m'intéressait :
"Puisse tes pensées les plus claires se mouvoir en l'ombre d'être innocent", murmurai je rapidement.
Dorothy écarquillantes yeux d'épouvante, et quelques secondes plus tard, ricana :
"Tu ne peux pas exécuter ce sortilège, jeune sotte !!
-C'est ce qu'on verra", dis-je pendant qu'une silhouette noire quittait et se détachait du corps d'Aiden.
Elle se colla ensuite contre un mur et je pus distinguer sa forme : c'était un félin. Celui ci fêla et je reconnus son cri : le puma.
Aiden avait donc la sensibilité d'un puma. Cela le sauverait.
Le félin gronda, Dorothy s'exclama :
"Tu ne sais pas ce que tu fais, Salem !!! Je pourrais balayer ce gros chat d'un sortilège !!
-Dorothy, c'est un puma."
L'ombre se jeta sur Dorothy et la fit tomber.
J'en profitai pour regarder Aiden : ses yeux étaient fermés et il ne convulsait plus. J'entendis les cris de Dorothy, mais je ne m'occupai pas d'elle, me mis a genoux et posa la tête d'Aiden sur eux.
