Catacombes

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Aiden

Ma poitrine était brûlante et asséchée. Je fus projeté en arrière par la douleur et plusieurs de mes camarades prirent peur mais continuèrent de viser les personnes armées. Les civils qui avaient été là avaient déguerpi : on avait carte blanche pour une éventuelle fusillade.

La douleur me plaqua au sol et m'ôta tout mon souffle. J'avais déjà ressenti ça, mais en vraiment moins fort.
Quand j'entendis la voix de Salem.

"AIDEN !!!!"

Je crus que c'était un rêve éveillé. Sa voix, sa voix..
Celle que j'aimais et qui m'aimait en retour.
La seule personne à avoir convaincu cupidon de me tirer une flèche.
C'est fou comme l'amour peut nous faire souffrir ou nous apaiser.
J'étais recroquevillé sur le sol, les bras m'entourant, essayant de déchirer a tout prix mon uniforme pour apaiser ma douleur.
Des bras me prirent, des voix résonnèrent.
Puis, je vis flou, le visage de Salem m'apparut.
Je l'appelai, je clamai son nom, et elle s'accroupit à côté de moi en me caressant les cheveux et en souriant tristement.
Mes oreilles sifflaient, des bruits sourds semblables à des coups de feu. A moins que ce n'est été de vrais coups de feu..
Puis Salem se releva et partit, je vis Victor s'effondrer a côté de moi, paralysé. J'étais horrifié et désespéré.
Soudain le sort n'eut plus d'effet et mes sens me revinrent. Et je me levai, indemne, cherchant désespérément la jeune fille qui hantait mes nuits des yeux. Mes compagnons policiers ne devaient rien comprendre, cependant ils tiraient sur les assaillants et en avaient abattus plus d'un. Dorothy était protégée des coups de feu par une sorte de champ de force, et chaque balle qui le traversait se transformait en flaque d'acier qui tombait à terre.
Elle lançait des sorts à tout va. Je pensais et espérais que ses pouvoirs s'affaibliraient, mais lorsque je la vis gravir les marches de la gendarmerie, je me rendis à l'évidence et avançait vers elle.

"Arrêtez ce massacre ! Vous m'aurez s'il le faut !"

Dorothy sembla amusée par mon éventuel sacrifice et sa tête bascula en arrière pour que sa bouche émette un rire grave et aux sonorités démoniaques.

"Pourquoi te voudrais-je ? Tu n'es qu'un moins que rien qui souffre au devant de la scène pour prouver que par amour tu verrais tes souffrances s'atténuer ! Tu fais souffrir ma descendante en tentant de l'entourer de tes bras recouverts d'épines, tu représentes tout le contraire de ce que Salem mérite !"

Une détonation se fit sur l'arrière du champ de force, ce qui projeta la tricentenaire vers moi.
Salem se tenait là, aussi belle que dans l'image que j'avais eu d'elle.
Elle courut vers moi et contre toute attente, en arrivant vers moi, se jeta dans mes bras en m'embrassant et en me pressant contre elle.
Je lui rendis son baiser et m'écartai d'elle pour articuler :

"Je t'ai attendu si longtemps.."

Elle m'embrassa à nouveau (rappel de contexte : conflit mortel entre deux clans, et nous on s'embrassait), et je sentis son sourire lorsqu'elle répliqua, la tête blottie contre mon épaule :

"Mon beau, ça fait deux mois seulement.."

Je compris cela comme une réplique légèrement agressive avant qu'elle n'ajoute en me regardant dans les yeux :

"Ça fait deux mois seulement et j'ai l'impression d'avoir été séparé de toi des siècles, et je t'aime chaque jour un peu plus."

Des sueurs froides parcoururent mon cou et mon dos, et je pris mon arme en fronçant les sourcils :

"Il faut déjà éliminer tous les petits copains de Dorothy, je pense."

Elle m'expliqua que tous ces gens armés étaient des Éphémères, et je vis Lili surgir derrière l'un d'entre eux pour poser sa main sur son crâne. Deux secondes et demie plus tard, l'Ephémère tombait au sol, aussitôt flétri comme un raison sec.

SalemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant