Chapitre 10

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Bien que commençant à y être habitué, et motivé par tout ce qu'il voulait raconter à son tonton Dim, Bastien dû quand même reprendre son souffle dans la maison du Capricorne. Il savait bien qu'il ne devait pas s'y arrêter, sinon le vilain monsieur pas beau le découperait en rondelles de mollusque. Du moins, c'était ce que son papa-Masque-qu'il-devait-appeler-maître-et-surtout-pas-papa-deux lui avait dit. Tonton Dim avait dit qu'il exagérait mais n'avait pas vraiment démenti. Le petit aurait bien demandé à son vrai papa Camus ou même à tonton Milo, mais son papa deux lui avait aussi dit qu'il ne devait pas leur parler à cause de la grosse bêtise qui mettrait très en colère le grand-chose. Donc Bastien ne savait toujours pas s'il allait vraiment finir en rondelles de mollusque en s'arrêtant dans ce temple.

Néanmoins, pour l'heure, il s'en fichait complètement, puisqu'il se trouvait devant la chose qui le fascinait au plus haut point depuis son arrivée, après bien sûr les têtes qu'il n'avait pas le droit de rendre plus jolies, la magie qui n'en était pas, les armures brillantes qui bougeaient toutes seules et à présent l'homme volant qui disait ne pas voler. Bref, Bastien avait enfin l'occasion de contempler de plus près l'immense statue du dixième temple.

Il fallait bien reconnaître que cette statue rendait le gamin très perplexe. Elle représentait deux personnages chacun avec un casque. L'un en jupe courte était agenouillé devant un autre en robe longue qui lui tendait une épée. L'index dans la bouche, il tournait autour en se demandant qui ça pouvait bien être. Une voix derrière lui le fit sursauter.

- Qui es-tu ? Et que fais-tu ici ?

L'enfant se retourna et leva la tête vers le chevalier en étouffant un cri. C'était le meussieu tout moche du capicone qui lui faisait face, il en était sûr.

- Si vous plait meussieu capicone me découpez pas en rondelles de mollusse j'ai rien fait ! Et pi... Je suis pas bon à manger...
- Tu es l'apprenti de Deathmask ?
- Oui fit Bastien en hochant la tête.
- Il paraît que tu es aussi son fils ?
- Oui, répondit-il de même que précédemment
- Tu ne lui ressembles pas.
- Oui.
- Non tu ne lui ressemble pas du tout.
- Oui.
- Comment t'appelles-tu ?
- Oui.
- Je te demande ton nom.
- Oui.

Une fois de plus, craignant de trahir son vrai papa et impressionné par son interlocuteur, Bastien était passé en mode "tu réponds par oui ou par non bloqué sur le oui" Bien que plus patient que certains de ses compagnons d'armes, Shura, doté de bon sens (à moins que ce ne fut son expérience avec un mini futur Lion toujours collé au basque de son meilleur ami) préféra ne pas insister. Pendant qu'il tentait de localiser Deathmask dans le sanctuaire pour qu'il vienne récupérer son bien, le gamin, lui, avait reporté son attention sur la statue. Enhardi par le silence et surtout par le fait d'être toujours entier, il demanda.

- Qui c'est les dames ? c'est des chevaliers ? elles ont un casque pace que c'est des chevaliers ? pourquoi elles ont pas de masque ?
- Qu'est-ce que tu racontes ? interrogea l'Espagnol en se retournant.

Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'il vit l'enfant pointer du doigt la statue.

- Des dames ! Des chevaliers ! s'étrangla-t-il devant l'ignorance du futur Cancer. Ton maître ne t'apprend donc rien ?
- Si ! il m'apprend à être le plus fort mollusse de l'univers tout en entier, fit fièrement Bastien.

L'enfant ne comprit pas un mot de l'exclamation offusquée et peu convenable dans la bouche du noble chevalier puisqu'en espagnol, mais trouvant la sonorité jolie, il en déduit que le maître des lieux approuvait. Avec un grand sourire, il remercia poliment comme le lui avait appris son tonton Dim, ce qui eut pour effet de désespérer encore plus le porteur d'Excalibur.

- Alors c'est qui les dames ? insista-t-il tenant absolument à lever le voile de ce mystère là.
- Ce ne sont pas des dames. Sache que tu es en présence d'une représentation de la Déesse Athéna offrant l'épée sacrée, Excalibur, à son plus fidèle chevalier pour le récompenser de sa bravoure et de son dévouement, expliqua Shura d'un ton professoral.
- Un chevalier dame elle a un jupe.
- C'est un homme.
- Mais non elle a une jupe. pourquoi elle a pas de masque ? ne se démonta pas le gamin.
- Parce que c'est un homme ! Répliqua Shura à deux doigts de perdre patience.
- Dis mossieu Capicone ? l'épée c'est une arme ?
- Bien sûr que c'est une arme ! s'exclama le chevalier choqué de la visible ignorance de l'apprenti avant de demander de nouveau. Mais qu'est-ce que ton maître t'apprend bon sang !
- A roter fort ! fit fièrement Bastien.

Une grosse bêtise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant