Chapitre 9

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Cela faisait maintenant une bonne semaine que Bastien subissait l'entraînement des apprentis chevaliers d'or. Le gamin semblait increvable et les paris allaient bon train sur qui allait craquer le premier, du maitre ou de l'élève. Toujours surveillé par Camus et Milo, Deathmask faisait le nécessaire pour s'attacher le petit. Mais pas trop tout de même, ce n'était pas dans sa nature, Saga aurait fini par avoir des doutes et par remarquer la contrariété, quoique fort bien dissimulée du Verseau, c'était un coup à perdre son jouet.

Bien que le Cancer ne cessait de pester auprès d'Aphrodite contre son crétin de disciple, le Poissons n'était pas dupe. Il savait que son ami s'était pris d'affection pour le gamin comme cela avait été le cas pour Meï, et malheur à qui s'en serait pris à lui. Certes en tant que maitre, il aurait reproché au petit de ne pas avoir su se défendre, mais l'agresseur ne s'en serait pas relever. D'ailleurs, le Suédois ne se privait pas de taquiner l'Italien à ce sujet.

Parmi les motifs de contrariétés du quatrième gardien à propos de Bastien, il y avait la manie du gosse à sucer son pouce.

- Essaie la moutarde, plaisanta le douzième gardien.
- Tu rigoles ! Ce petit con serait capable d'aimer ça ! Répliqua Deathmask.

Les deux chevaliers reportèrent leur attention vers l'arène où l'enfant courait, ou du moins essayait, depuis une bonne heure avec un sac à dos rempli de pierres. Une lueur sadique passa dans le regard du Cancer.

- J'ai une idée de génie pour dégoûter le mollusque.
- Et bien, c'est pas la modestie qui t'étouffe.
- Bastien tu peux arrêter, on va en ville.

Oubliant sa fatigue, l'apprenti laissa choir le sac et couru vers les gradins en hurlant de joie.

- Et le sac ? C'est moi qui vais le ramener ! Grogna le chevalier.
- Oh oui ! S'exclama joyeusement l'enfant qui n'avait pas saisi l'ironie de la réplique.

La main sur le visage, Deathmask secoua la tête en geignant.

- Je vais le tuer ! Je te jure, je vais le tuer. Puis il hurla, Bastien ramène ce putain de sac.

Ne résistant pas à l'envie d'en remettre une couche Aphrodite le frappa derrière la tête en grondant.

- Surveille ton langage père indigne !
- Un demeuré pareil ! Ça me ferait bien mal ! Bougonna le fautif avant de crier à son faux-fils et vrai-apprenti, bon alors ça vient ?
- Mais c'est crop lourd, bouda Bastien.
- Obéit ou ça va barder !
- Mais crop lourd, maugréa à nouveau l'enfant entraînant le sac derrière lui.
- Et tu es prié de le porter espèce de feignasse!
- Mais c'est... Commença le gamin alors que le sac, qui n'était pas prévu pour ce genre d'exercice, craqua.

Le sentant souvent allégé, Bastien le souleva pour voir le trou béant au font. Un sourire radieux aux lèvres, il lança à son maitre en montrant le sac.

- Bah là c'est pu lourd !

Puis les rejoignit en courant. Deathmask secouait à nouveau la tête, consterné. 

- Je vais le tuer ! C'est sûr, je vais le tuer !
- Mais non, mais non... Fit Aphrodite en lui tapotant amicalement l'épaule, sur un ton qui aurait pu passer pour compatissant s'il n'avait pas tant rit.

Arrivé près d'eux, Bastien donna le sac au Cancer pour embrasser son tonton Dim. L'italien le remit brutalement au Suédois et prit la main de l'enfant pour l'entraîner avec lui, non sans avoir lancé un regard assassin à son compagnon qui se tenait les côtes de rire. Deathmask entraîna Bastien dans la vieille ville à Athènes. Assis sous un porche se trouvait un vieillard appuyé sur sa canne. Pouce en bouche, l'enfant se cacha derrière son maitre effrayé par le visage hideux qu'offraient ses multiples rides et son sourire édenté.

Une grosse bêtise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant