Le Peuple Du Temps

Chapitre 7

Les yeux bleus sombres d'Ewran d'habitude inexpressifs, reflétaient un sentiment de compassion ou peut-être de pitié.
Ses phalanges étaient devenues blanches à force de serrer avec vigueur, le poignard qui trônait sur le haut de ma cuisse.
Le bandage improvisé qui contenait quelques plantes vertes que je ne su identifier était posé à quelques centimètres de moi.
La douleur n'était pas quelque chose que nous avions l'habitude affronter tous les jours.
Rien que le fait de m'avoir pris ce poignard m'avait fait m'évanouir.
Est-ce que je survivrais longtemps dans les Highlands, qui sont reconnus pour être hostiles et dangereux ?

Mon binôme fouilla dans les poches de son uniforme mais il en ressorti les mains vides.
Il me toucha le bras pour attirer mon attention, et prononça cette phrase d'un air résigné.

-《 Je n'ai rien pris pour que tu puisse mordre dedans, alors mord mon épaule. 》

Mes yeux s'écarquillèrent sous le coup de l'annonce de sa proposition quelque peu spéciale.

-《 Pourquoi ? 》
Demandai-je, gênée.

Ewran saisit mes jambes et me tira sur lui avant que je n'ai eu le temps de protester.

-《 Tu vas sûrement avoir extrêmement mal, je veux pas que tes cris ameutes les deux autres binômes et qu'ils nous tombent dessus dans un moment de faiblesse. 》Disait-il d'une voix qui trahissait son impatiente à mon égard.

Je sentais son souffle chaud contre mon cou.
Ses joues étaient sûrement rosies par la course-poursuite contre nos assaillants dans la colline boisée.
Il avait une légère entaille derrière l'oreille droite.
Son teint naturellement blafard avait pris quelques couleurs sûrement à cause de son changement de sa condition physique.
Ewran m'écrasa contre son épais torse.
D'étranges frissons me parcoururent le corps des pieds à la tête.
Quelle étrange sensation.......

Je ne pouvais me résoudre à le morde, c'était vraiment trop étrange.
Il tira légèrement sur la lame plantée dans ma cuisse.
Quelques larmes perlèrent aux coins de mes yeux.

-《 Tu es prête ? 》

J'acquiesçai d'un mouvement de la tête sans oser le regarder.
Je calai mon menton sur le plat de son épaule, m'attendant au pire.
Mon binôme retira d'un coup sec la moitié du poignard.
Je ne pus réprimer un petit cri et ewran me réprimanda d'un regard noir.
Sous la douleur, j'ouvris la bouche et mordis son épaule.
Comme le disent si bien les humains, il ne faut jamais dire jamais.
Je sentais peu à peu le poignard sortir de mon corps.
Je mordus plus violament l'épaule de mon binôme.
Son sang coula le long de son torse.
Il ne flancha pas.
À ce moment là, personne n'aurait pu déceler la moindre forme de douleur émanant de lui.
En toute honnêteté, son absence totale de réaction m'arrangeait bien.
Une seule personne terrassée de douleur, cela suffisait amplement.
Le pointe du couteau enfin retiré, je me dégageai de l'épaule sanguinolent d'Ewran.
La trace de dents que j'avais laissé me faisait peine à voir.
Le 27ème prit le bandage à côté de lui et l'enroula fermement sur la plaie béante.
Un silence tombât sur la pièce.
Mon binôme se leva et alla se positionner de façon à pouvoir apercevoir la ruelle à travers l'unique fenêtre.
Au fur et à mesure que le temps passait, le ciel se dégradait dans des teintes toujours plus sombres.

-《 La nuit va être longue. L'épreuve ne s'arrêtera pas tant qu'un des trois duos ne se démarque des autres. 》
Annonça-t-il en se retournant vers moi.

Il fallait qu'on mette hors jeux les autres participants, le plus vite possible.

-《 Ça ne sert à rien de rester cachés, on doit sortir et tenter de les retrouver. 》 Disais-je en me relevant tout en saisissant mon arc.

Nous marchions vers la fin de la petite ruelle quand des bribes d'une conversations vinrent à nous.

-《 Tu es sûr que tu as entendu le cri par ici ? 》Disait une voix féminine empreinte d'ironie.

-《 Bien sûr, ne remet pas mes dires en question ! 》 Répondit un garçon d'une voix hautain.

Ewran me fit signe de me tenir prête.

-《 Ne me parle pas sur ce ton.
Je te rappelle que j'ai t'ai sauvé toute à l'heure de Céleste. 》

Céleste.......ce n'était pas l'ancienne binome d'Ewran ?
Sûrement.
Les deux jeunes gens continuaient de énumérer leurs exploits.
Mon arc était tendu à l'extrême.
Ewran se faufila sur le mûr opposé et se plaqua dessus.
Mes longs cheuveux blancs retombaient sur mes bras, ils reflétaient la lumière d'une laterne posée à quelques mètres de là.
Je repugnais à blesser autruis mais je n'avais pas mon mot à dire.
Mon compagnon d'arme commença le décompte avec ses doigts, avant l'attaque.
10..9..8..7..6..5..4..3..2..1..!!

À partir de ce moment là, tout se passa très vite.
Sortant de l'ombre, nous attaquâmes nos ennemis de toutes les forces dont nous disposions.
L'effet de surprise dont nous disposions nous aida grandement.
Notre duo d'adversaires se retourna au même moment dans une parfaite synchronisation.
Le jeune disciple se rua sur Ewran, massue à la main.
Il la leva au dessus de sa tête en poussant un cri de guerre pour l'intimider.
Ou en tout cas, qui ce voulait intimidant....

Malheureusement pour son adversaire, Ewran était plus rapide et plus agile que lui.
Mon binôme lui fit quelques blessures à l'aide de ses épées sur le torse et les bras pour le maintenir à une distance convenable.
Il le désarma ensuite d'un coup sec sur le poignet.
Ce ne fut qu'a ce moment là que je remarquai l'asbence de la jeune fille.
Je fouillais des yeux le reste de la rue.
C'était-elle enfuie ?

Non !!!
La disciple se trouvait sur le toit de la petite maison d'en face.
Le jeune fille possaidait, elle aussi, un arc gris acier.
Une seule différence, il était armé et visé Ewran.
Elle ne m'avait pas encore vue.
Pendant le combat, mon compagnon d'arme s'était considérablement éloigné de moi.
Je ne pouvais pas le rejoindre à temps.
Il n'y avait qu'une seule solution, lui tirer dessus.
Je repositionnai ma flèche et fît gonfler la corde.
Je la mis au centre de mon viseur et lâcha la corde.
La flèche qui émettait un léger sifflement, s'arrêta quand un cri de douleur retentit.

J'avais mal pour elle.
Ewran se retourna vers moi à la recherche d'une nouvelle blessure.

-《 Je ne suis pas blessée mais on ne peut pas en dire autant de mon adversaire.
Elle était montée sur le toit de cette maison et t'avait en ligne de mire. 》

Le jeune disciple tombât à ses pieds, serrant sa main ensanglantée contre le coeur.
Un sourire malsain se dessina sur les lèvres de mon coéquipier.
Il leva son épée et l'abattatit sur le jeune homme.