Chapitre 3

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Je me sentis tout à coup extrêmement ridicule.

Imaginez la situation: moi, vêtue uniquement d'un pull blanc qui descendait mi-cuisse, en position de défense.

Le côté d'être à moitié nue devant un mec me dérangeait pas le moins du monde, c'était plutôt le fait d'avoir été surprise dans cette position qui me gênait.

J'observai plus consciencieusement l'inconnu. Il avait mon âge, je dirai, avec une marge d'erreur de un an peut-être. Grand, assez musclé, blond aux yeux gris... Bref, assez beau pour que n'importe quelle fille tombe dans le panneau.

S'il savait que dans ma vie, j'avais vu plus de beaux garçons que je n'avais pris de repas, son sourire charmeur et confiant s'évanouirait dans l'instant.

Je lui souris à mon tour et ce fut à lui de paraître mal à l'aise.

Il passa une main dans ses cheveux pour reprendre contenance et m'aborda :

(Inconnu) -"Salut...On m'a dit que si je trouvais une jolie fille, je devais l'emmener chez le directeur."

Mais j'avais atterri où ?! Grande question.

Le côté positif, c'est qu'il parlait français et que c'était une langue que j'avais apprise : passion pour la mode oblige !

(Personnage principal) -"Je vais pas y aller comme ça !"

Je crois que le geste que j'avais eu autour de moi-même était éloquent: il fallait que je change, me douche... Il faut dire qu'être 'it girl' depuis l'enfance, influence sur mes priorités.

Il se dirigea vers un mur et appuya sur un bouton: un morceau du mur coulissa laissant apparaître une salle de bain.

L'inconnu se retourna pour observer ma réaction et esquissa un sourire :

(Inconnu) -"Après vous..."

(P.P.) -"Seulement moi, tu veux dire !"

Je commençais à me rapprocher de la salle de bain, mais il parcourut la distance qui nous séparait et me tendit sa main :

(Inconnu) -"Kevin, je m'appelle Kevin."

Lui rendant sa poignée de main, je répondis :

(P.P.) -"Bond, moi c'est James Bond."

J'entrai dans la salle de bain et je fermai la porte derrière moi.

Bon, OK, j'ai paniqué, je l'avoue.

Pourquoi ? Je ne pouvais pas lui donner mon nom, enfin, je sais pas, peut-être.

Chassant les regrets qui commençaient à s'emparer de moi, je regardai autour de moi : c'était la plus petite salle de bain que j'avais jamais vu.

Puis, je failli pousser un cri de surprise : ma valise.

Oui, j'ai bien dit MA valise.

Elle était au fond à droite de la pièce. Et j'en étais sûre : cette valise, c'était un modèle unique dessiné et réalisé sur ma demande chez Louis Vuitton.

Or, actuellement, elle devait se trouver à Miami cette valise, dans la grande villa de ma mère.

Je m'approchai : aucun signe d'une quelconque fouille, même à l'intérieur. Puis, je soupirai. Au fond, même s'ils avaient pris quelque chose, je ne m'en serais même pas aperçu.

Je décidai de me doucher rapidement, et de me consacrer à la lourde tâche de savoir comment j'allais m'habiller.

J'avais observé le style de Kevin : c'était un petit bourge avec un genre swag, skatteur.

Je regardais ce que j'avais : exit les Jimmy Choo, les Louboutins... J'avais des Vans, ô miracle. Je bénis rapidement mon prof de skate à Malibu, qui m'avait obligée à les acheter. Un short en jeans Fendi et un débardeur Marc Jacobs devraient pas trop attirer l'attention.

Je me fis un bun et sans me maquiller, je sortis.

Kevin avait disparu.

Je m'approchai donc, de la porte de ma chambre et sans bruit je l'ouvris.

Ah, il était dehors, enfin dans ce couloir. Assis par terre, Blackberry en main, il leva les yeux vers moi et lança :

(Kevin) -"Enfin...Mlle Bond est prête."

Je me contentai de lui sourire d'une manière mauvaise. Il rigola et s'exclama :

(Kevin) -"Allons-y !"

Il se leva et commença à marcher, je le suivi à travers de nombreux couloirs jusqu'à un ascenseur. On descendait au -4. Je remarquai au passage, qu'il y avait -26 étages : étrange...

L'ascenseur s'ouvrit sur un couloir et Kevin me conduisit jusqu'au bout de celui-ci.

Il y avait une porte et Kevin semblait me faire signe de l'ouvrir.

(P.P.) -"Et toi ?"

(Kevin) -"Je n'entre pas."

C'était pas rassurant mais je finis par ouvrir la porte sous son regard.

Un bureau, assez vaste, des murs blancs. Mais le plus important, n'était certainement pas la nature de cette pièce mais plutôt, qui s'y trouvait.

Un homme, une femme, chacun vers la trentaine, je dirais.

L'homme fut le premier à prendre la parole, un ton confiant, le sourire aux lèvres, comme s'il avait attendu ce moment...longtemps.

-(L'homme) -"Bonjour mademoiselle. Et ne vous méprenez pas sur l'emploi de cette tournure impersonnelle : je sais qui vous êtes."

Il tourna l'écran de son ordinateur, posé sur le bureau, il y avait une photo...une photo de ma mère.

The SnoWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant