Chapitre 15

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Vous allez me dire que Nice-Paris n'est pas un vol très long.

Et bien, imaginez que vous le faites en compagnie de deux garçons qui sont fâchés et qui boudent. Dans ce cas-là, je crois qu'un vol Paris-Dubaï m'aurait semblé plus court.

A Paris, nous avions pris un taxi jusqu'à mon appartement. De là, Sebastian, un extracteur de The SNOw était venu nous chercher.

Une fois entrés dans le véhicule, il démarra et commença à m'expliquer ce qui allait se passer.

(Sebastian): -Alors, les jeunes ? Bien, cette opération ? Bon, j'ai discuté avec le directeur : Kevin et Julian, vous êtes dispensés de Rapport d'Opération... Par contre, Kate, tu vas venir le faire avec moi étant donné que c'est ta première fois. Ensuite, Julian viendra te chercher pour t'accompagner à ta chambre et il t'expliquera certaines choses.

(Kevin): -Une seconde, pourquoi Julian et pas moi ?

Sebastian releva les yeux pour regarder Kevin dans le rétroviseur.

(Sebastian): -J'ai croisé Alexandra : elle veut te parler. J'ai pas trop suivi vos histoires, mais j'imagine que tu n'auras pas le temps de t'occuper d'une orientation.

Kevin avait l'air choqué mais ce fut Julian qui s'exprima le premier.

(Julian): -Alexandra est rentrée ? Putaaaaaaaain ! :souriremachiavélique:

(Kevin): -Oh, ça va, toi !

Le reste du trajet se fit en silence : Julian, un sourire ironique sur le visage et Kevin, l'air perdu, les yeux dans le vague.

                                                   *  *  *  *  *

Le bâtiment, dans lequel nous venions d'entrer, était vu de l'extérieur une école.

Aux yeux des habitants du quartier c'était un internat de redressement : c'était la raison pour laquelle aucun d'eux n'avait tenté d'y inscrire ses enfants.

Bref, la couverture parfaite pour The SNOw.

Toutes ces informations, je les devais à Illéna Alevratos.

Sebastian m'avait conduite dans une salle avec des écrans et des canapés, pour me faire taper ce qu'il appelait le RO : autrement dit, le Rapport d'Opération.

Il m'expliqua alors, qu'il serait mon extracteur à chaque opération et que donc le directeur lui avait confier tous les détails de ma situation. Il me précisa que je pouvais réellement être franche avec lui sur ce qui s'était passé les dernières semaines.

Alors, je lui racontai tout.

                                                   *  *  *  *  *

Pendant que j'énonçai les évènements des dernières semaines, Sebastian prenait note sur un MacBook Pro de tout ce que je disais.

Alors que je finissais en évoquant l'enveloppe qui contenait toutes les informations remise par Ethan, Julian fit irruption dans la pièce.

(Sebastian): -Et où est l'enveloppe ?

Il n'avait pas l'air de se préoccuper de l'arrivée de Julian et restait comme obnubilé par la dernière information que je lui avais donné.

(Kate): -Je la donnerai moi-même au directeur : question de sûreté. C'est pas que je doute de vous, c'est juste que je veux parler à M. Wilson.

Sebastian eut l'air légèrement ébranlé par la nouvelle pendant un instant. Puis, à nouveau, il reprit l'air décontracté qui lui allait si bien et qui semblait le caractériser.

Il retourna alors son attention sur Julian, comme s'il venait à peine de s'apercevoir de sa présence.

(Sebastian): -Ah, Julian ! Pile à l'heure pour montrer à Kate sa chambre !

Julian sourit et m'invita d'un geste de la main à le suivre. Je saluai Sebastian, mais il ne me répondit qu'à moitié, de nouveau absorbé par son ordinateur.

Julian me traina dans un dédale de couloirs et comme la dernière fois, avec Kevin, je n'avais absolument aucun repère : j'étais perdue.

Julian, en revanche, semblait à l'aise : il était chez lui.

On alterna couloirs/ascenseurs pendant une bonne dizaine de minutes avant de s'arrêter devant une porte.

Cette porte était identique à toutes les autres et comme toutes les autres, elle disposait à sa gauche d'un capteur magnétique. Julian y fit glisser un pass, qu'il me tendit en suite, et la porte s'ouvrit.

(Julian): -Ton pass personnel pour ta chambre avec salle de bain, toilettes, mini-frigo, placard, lit double et écran plat, comme tous les autres résidents.

Julian me sourit et me fit signe d'entrer. Alors que j'observai la chambre, il commença à me parler.

(Julian): -Ce soir, au parc de l'école, il y a une genre de soirée nocturne...tu peux venir si tu veux...

(Kate): -Avec plaisir !

(Julian): -Ok, bah, je viendrai te chercher vers 18h. Et tes vêtements normaux doivent être dans ton placard. Je dois y aller, A+.

Dès qu'il passa la porte, j'étudiai plus minutieusement, ce qui allait être ma chambre. Elle était petite et neutre : il n' avait pas de décorations. C'est en poussant un peu plus loin mon entreprise que je m'aperçus qu'il y avait une enveloppe sur le lit.

Je la pris. Au toucher et à l'allure, je devinai sa provenance. Je soupirai avant de l'ouvrir et de la lire.

« Chère Kate (?),

Je crois que je vais vous appeler ainsi, pour des questions d'anonymat, n'est-ce pas ?

Les conditions que vous nous avez imposé sont respectées et j'ai entendu dire que pour l'instant, vous avez eu la sagesse de vous pliez aux miennes, ce dont je vous félicite.

La chambre, qui a été mise à votre disposition étant trop petite pour contenir vos biens personnels, nous avons pris la liberté d'ajouter une porte dans votre placard qui conduit à une pièce que vous pourrez aménager selon vos désirs.

En ce qui concerne la commande que vous avez passé : elle sera bientôt livrée dans votre chambre.

Dans les prochains jours, vous serez soumise à un certains nombre de tests et je vous ordonne de vous donner à fond pour que l'organisation puisse évaluer vos réelles compétences. De manière, à ce que l'équipe puisse vous assigner des futures opérations à votre niveau, qui seront bien sur moins 'familières'.

Sincères salutations, le Directeur. »

Connard.

C'est tout ce que je pouvais penser. Non, mais honnêtement : 'je vous ordonne', il se prenait pour qui ?

Un détail ne m'avait pas échappé : le 'D' de directeur et l'absence de nom. Au moment où j'avais ouvert la lettre, je savais que ce n'était pas M. Wilson, le directeur de la division internationale, qui m'avait écrit.

Non, lui, il m'aurait simplement convoqué dans son bureau.

C'était LE Directeur de The SNOw. Julian et Kevin en avait déjà parlé : ils ne savaient pas qui il était et ne l'avaient jamais vu. La seule chose qu'ils savaient, c'était que il y avait un nouveau Directeur, quelques semaines plus tôt.

Seulement moi, je savais qui il était.

The SnoWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant