Chapitre 8

23 4 0
                                    

Je me rappelai quelques détails de la fête d'hier soir, mais...sans plus.

Le dernier souvenir qui me revenait en tête était l'idée fabuleuse que j'avais eu de me bourrer la gueule pour supporter une autre de mes idées géniales : me remettre avec Matthias.

Ok, j'exagère, mon ex est sexy, très même. Mais le fait qu'il m'enlace, m'embrasse m'avait refilé la nausée hier soir.

J'avais aucune idée de l'endroit où je pouvais être actuellement. Seulement, ça sentait la cigarette et je hais cette odeur.

J'ouvris les yeux : ma tête reposait sur un torse. Matthias.

(Kate): -Hum, Mat', éteins ta clope.

(?): -Bonjour, je vais bien. Merci d'avoir posé la question.

Cette voix eut comme l'effet d'un choc électrique sur moi : je la connaissais et ce n'était pas celle de Matthias.

Je me relevai brusquement pour faire face à mon interlocuteur, mais ma tête vacillait, mes jambes tremblaient...

(Kate): -Julian ?

(Julian): -Oui...

(Kate): -Mais qu'est-ce que...?

(Julian): -Rallonge-toi.

(Kate): -Mais...?

(Julian): -J'ai dit : rallonge-toi.

Je fis ce qu'il dit : plus par nécessité qu'autre chose.

(Kate): -Est-ce que...?

Il m'interrompit.

(Julian): -Non.

Je dus avoir l'air surprise car il continua.

(Julian): -Si la question était "Avons-nous couché ensemble?", la réponse est non. En revanche, je ne garantie rien pour l'autre garçon.

(Kate): -Matthias ?

(Julian): -Ouais, je parle de celui-là. Et aillez au moins la décence de vous trouver une autre chambre que la mienne la prochaine fois.

Il se leva et sortit sans m'accorder ne serait-ce qu'un regard.

                                                   *  *  *  *  *

Une demi-heure plus tard, j'étais debout, fraiche, habillée, maquillée, et j'avais eu le temps de réfléchir.

Je discuterai avec Julian plus tard. Pour l'instant, on devait passer à la phase B du plan et j'avais besoin de Kevin.

Il fallait, en effet, accélérer les choses. Plus Julian et Kevin passaient du temps avec mes amis, plus ils risquaient de découvrir que je les connaissais depuis bien plus longtemps que une semaine.

Or, après cette opération, je ne nouerais plus aucun contact avec mon ancienne vie et je ne voulais plus que personne ne me lie à eux.

J'avais peur qu'ILS me retrouvent et c'était le seul moyen de l'éviter.

Sur cette pensée morose, je partis à la recherche de Kevin. Je le trouvai en train de jouer à Call of Duty dans le salon : je ne savais même pas que j'avais une Xbox...

Bref, j'avais aucune chance d'attirer son attention. A moins...que je coupe le courant.

Je me rappelai avoir déjà eu un problème avec le courant : Florent, le majordome, m'avait expliqué que des fois un fusible sautait. Il fallait alors relever le levier sur le compteur électrique situé à côté de l'entrée pour remettre l'électricité. Il suffirait alors de le baisser pour faire la même chose dans le sens inverse.

Kevin ne me prêta aucune attention alors que je passai devant lui pour rejoindre l'entrée. Une fois arrivée, je baissai le levier.

(Kevin): -Putaaaaaain.

Réaction positive : ça avait marché.

Je fis demi-tour jusqu'au salon et fis mine d'avoir l'air surprise.

(Kate): -Qu'est-ce qui t'arrive ?

(Kevin): -J'étais le meilleur fragueur du deathmatch quand cette *$#|^@ de console s'est éteinte !

J'actionnai le bouton de la lumière du salon : évidemment sans résultat.

(Kate): -Coupure de courant, ça arrive. Je m'en occupe dans un instant mais d'abord il faut qu'on parle. Je veux que cette aprem, tu parles avec Matthias et que tu lui racontes que si tu es là, c'est que ton père a arrêté de vous entretenir ton frère et toi sur la demande de ta belle-mère et que du coup, c'est moi qui vous file du fric. Tu lui dis que ça te gêne de dépendre de ta cousine, etc...

(Kevin): -Je l'appelle et je lui dis qu'on doit parler ?

(Kate): -Non, je vais l'appeler et lui dire qu'on se rejoint tous au Starbucks sur les Champs. Je viendrai pas, comme ça tu n'auras qu'à t'isoler avec lui et lui en parler...

(Kevin): -Et tu crois qu'il va me mêler à ces histoires de pétrole ?! Il me connait à peine !

(Kate): -Oui, mais lui aussi, il a une belle-mère tyrannique qui essaye de lui couper les vivres !

(Kevin): -Compassion ? Rôdé le plan !

(Kate): -J'essaye, j'essaye ! Bon, je te remet le courant et puis, j'ai des trucs à faire donc, on se revoit plus tard. Ciao

(Kevin): -A+!

En effet, j'avais des choses à faire: The SNOw en savait très long sur moi, et ce n'était pas réciproque.

Mais j'avais décidé que ça allait changé. J'allai faire ce que je savais le mieux faire : faire jouer mes relations.

The SnoWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant