Chapitre 16

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Je regardai ma montre : 18h00. J'avais bien galéré pendant une heure, pour me trouver quelque chose de 'casual' à me mettre.

Dans 'ma pièce secrète', dont l'entrée était dans le placard, tout avait été aménagé de sorte à former un grand dressing et mes affaires avaient été disposées. Évidemment, j'aurai quelques changements à apporter mais le concept me plaisait.

Pour la soirée, j'avais opté pour un short en jeans, un chemisier et une veste en cuir.

Par mesure de précaution, j'avais bannis les talons et mis des Uggs à la place. Après tout, c'était le soir et même si on était en été, cela ne paraitrait pas bizarre.

J'entendis alors des coups contre la porte de ma chambre : Julian, probablement. Je pris un de mes téléphones et je lui ouvris.

(Julian): -Ah, te voilà !

Je ris. Il avait dit ça comme si cela faisait une demi-heure qu'il patientait devant la porte.

Julian fronça les sourcils.

(Julian): -Euh, qu'est-ce qu'il y a ?

(Kate): -Rien, rien. On y va ?

(Julian): -Euh, ok...

                                                 *  *  *  *  *

Le chemin se faisait en silence. Je le sentais nerveux.

Depuis cette après-midi où il m'avait emmené faire du surf, on s'était rapproché. Seulement cette complicité semblait prendre fin depuis notre arrivée à The SNOw.

Il marchait raide devant moi et semblait m'éviter du regard.

Lorsqu'on entra dans l'ascenseur, il appuya sur le bouton du Rez-de-Chaussée et sans un regard, il sortit son téléphone sur lequel il commença à pianoter.

C'était plus que je pouvais en supporter : son comportement m'irritait profondément. Et je trouvais cela injuste parce que je ne lui avais rien fait.

J'attendis que les portes de l'ascenseur se referment et que celui commence à s'élever avant d'appuyer sur le bouton d'arrêt.

Sentant que l'ascenseur venait de s'immobiliser, Julian leva les yeux de son écran, l'air intrigué.

(Julian): -Mais qu'est-ce qui te prend ?

(Kate): -Je t'en prie, toi d'abord.

Mon ton ironique déstabilisa un instant Julian, avant qu'il ne se ressaisisse.

(Julian): -De quoi tu parles ?

(Kate): -Ne fais pas comme si tu savais pas : tu me parles à peine, tu m'évites du regard... Je peux savoir ce qui se passe ?

(Julian): -Tu ne ré-appuieras pas sur ce fichu bouton tant que je ne t'aurais pas dit ?

Légèrement ébranlée par son regard, je secoua la tête.

(Julian): -Très bien. Disons que cela fait six mois que je n'ai aucune nouvelle de mon frère et je pensais qu'en rentrant à The SNOw...j'aurais de ces nouvelles. C'est bon maintenant ? Tu peux appuyer sur ce fichu bouton ?

Son ton cinglant me fit frissonner... Maintenant, je me sentais mal de m'être mêler de ça.

(Kate): -Je suis désolée...

Il détourna son regard de moi et ne sachant que faire, j'appuyai sur le bouton.

                                                   *  *  *  *  *

Lorsque nous sortîmes du bâtiment, Julian contourna l'école pour rejoindre le parc privé qui se trouvait derrière.

Je le suivais avec une certaine appréhension : je savais qu'il était plus difficile de berner des garçons que des filles quant à son origine social.

Un regard entre deux filles et chacune savait exactement à qui elle avait affaire.

Dans le parc, on pouvait voir divers petits feux de camps, et autour de chaque feu, quelques adolescents discutaient, mangeaient, riaient...

Soudain, Julian se retourna et me sourit.

(Julian): -Ça va ? Pas trop stressée ?

Je secouai négativement la tête tout en continuant d'observer les ados autour des feux.

(Julian): -Allez, viens, je vais te présenter ma bande.

Il passa son bras sur mes épaules et naturellement, je commençai à jouer avec sa main droite qui dépassait au-dessus de mon épaule gauche.

On commença à avancer lentement vers les feux de camps, sa main dans la mienne, quand il s'arrêta pour se mettre en face de moi.

(Julian): -Avant que tu rencontres mes amis, je voulais te dire quelque chose.

Je levai mes yeux vers les siens, troublée par ce qu'il venait de dire. On venait à peine de se disputer et il voulait déjà me faire des confidences. Il me faisait un peu peur : il passait de l'amour à la haine et de la haine à l'amour en moins de dix minutes. Ces émotions étaient peu stables et je dois avouer que malheureusement, j'étais un peu comme lui.

(Kate): -Oui ?

(Julian): -Je...

The SnoWOù les histoires vivent. Découvrez maintenant