[Aventures] La tentation du diable

12. Forever alone

Était-ce comme ça qu'elle allait finir? Seule? C'était la première pensée qui traversa son esprit lorsqu'elle se réveilla. Elle ne voulait pas, elle ne voulait pas finir comme ces vielles mégères dont le seul but sur terre est de colporter des rumeurs. Elle ne voulait pas finir comme son père, qui depuis des années avait perdu le sourire. Elle ne voulait pas devenir une de ces personnes passables qu'on oublierai un jour après leur enterrement, comme s'ils n'avaient jamais existé. Enoch aurait pu l'aider à devenir cette personne remarquable, il était si charismatique, il savait marquer les esprits... Enoch...Il avait enfin obtenu ce qu'il voulait, c'en était fini de cette histoire, elle le craignait. Si Maria connaissait des insultes autres que " chiabrena" et "boursemolle" elle l'insulterait de bon cœur. Elle devait reprendre sa vie en main! Mais comment? À son souvenir sa seule amie avait toujours été sa sœur, elle n'avait jamais vraiment discuté avec les autres enfants. Malgré toute l'assurance qu'elle semblait dégager elle restait une fille très timide, apeurée à l'idée d'être jugée et rejetée. "Il n'y a pas cinquante moyens" se dit elle. Elle devait sortir, parler, vivre. Maria se leva promptement du banc, déterminée à réussir. Elle se précipita dans sa chambre et fouilla son armoire. Elle n'avait que des robes pauvres, qui ne l'aideraient certainement pas dans sa quête. À force de fouiller Maria tomba sur la robe. La robe pourpre et beige, ornée de quelques arabesques dorées qu'elle avait portée pour Enoch. Elle la prit délicatement par le haut des manches et la souleva hors de l'armoire. Lentement elle l'examina, son cœur s'emplit de regrets, de tristesse et de rage. Ses yeux devinrent troubles, ses lèvres tremblèrent. Elle sera l'étoffe sans délicatesse entre ses poings. Elle prit de grandes inspirations et peu à peu s'apaisa. Ses regrets devinrent confiance, sa tristesse devint motivation et sa rage devint calme. C'était le moment. Elle en était certaine, c'était aujourd'hui ou jamais. Elle enfila sa robe, et s'installa devant son miroir. Elle rassembla avec peine ses cheveux en une longue tresse et entoura sa tête d'un fin bandeau doré. Elle s'examina sous tous les angles, mimant la surprise, la joie et se parant de son sourire charmeur. Elle avait beau sourire, encore et encore, elle ne pouvait apprécier son image. Dans le miroir ne se reflétait qu'une enveloppe sans émotions. Tout sonnait faux, surtout ces yeux, vides, qui erraient de détail en détail. Maria ne se sentait pas capable d'affronter le monde mais elle le devait. Elle se releva prestement et saisi le flacon de parfum "Groseilles à maquereau et lilas". Elle s'en aspergea et se précipita dans la rue.

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Voilà enfin un nouveau chapitre, comme je l'ai dis précédemment je n'ai pas énormément de temps ni d'inspiration alors ne vous attendez pas à des sorties régulières 😉

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