8. Désespoir

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Barthéo n'avait jamais été aussi triste, aussi loin qu'il s'en rappelle. Depuis que Maria l'avait rejeté il hésitait. Il doutait de lui même, il doutait  de sa vie, il doutait de tout. Tous les matins il doutait mais il recommençait sans cesse, il ne s'arrêtait jamais, c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour qu'une si belle jeune femme remarque un vieux garçon comme lui. Tous les matins, avant que le soleil n'atteigne son zénith il allait toquer à sa fenêtre pour lui offrir un gâteau qu'il avait confectionné, des heures avant.Maria ne prenait même plus la peine de lui ouvrir la fenêtre alors il déposait le panier devant la porte de son atelier. Il n'était pas sur que ce soit elle qui le ramassait. Peut être étaient-ce les villageois qui se moquaient tant de lui qui dévoraient son gâteau en le raillant par la même occasion. Il ne savait plus mais après tout, cela faisait-il une différence ? C'était clair dans son esprit désormais, Maria ne voudrait jamais de lui, même s'il la couvrait de cadeaux, toujours plus beaux. Seul un miracle pouvait le sauver.


Cela faisait un mois maintenant, un long mois qu'il n'était pas revenu, un long mois que ce « A bientôt » était resté en suspend. Elle commençait à désespérer. Tous les jours elle pensait à lui, il ne voulait jamais quitter ses pensées, il était comme un parasite dans son esprit. Maria, au prix d'un mois interminable, avait fini par réaliser cela. Elle, qui ne pensait jamais le revoir s'était entêtée à le mépriser. Chaque fois qu'elle songeait à lui, son cœur s'emballait et son esprit se remplissait de rancœur. Si jamais il osait revenir, elle lui cracherait au visage, du moins elle en était convaincue.


La forêt luxuriante pouvait offrir bien des charmes, dont certains donnaient son surnom à la sylve. Personne n'y habitait vraiment, les seuls téméraires qui avaient tenté d'y vivre avaient... assez mal fini. C'est pour cette raison qu'Enoch s'y rendait souvent. Il y avait quelques adeptes dévouées, corps et âmes.

"Dis moi, Aela, depuis combien de temps succombes-je à tes charmes ?"

"Il y a environ une semaine que nous n'avons pas quitté ce lit monseigneur" répondit-elle en gloussant, allongée, nue sur le torse d'Enoch.


"Une semaine... dit-il l'air pensif... Avec Lucci et Svena ça en fait deux ... Ah et avec Aezra trois plus... Plus Léone ça fait quatre..." réfléchit-il a haute voix, vexant au passage la jeune femme rousse qui se détacha de lui.

Semblant prit d'un éclair de génie Enoch s'écria:

"Un mois ! Putain, un mois !"

Il prit conscience que le jeu de la séduction qu'il avait mi en place durant de longues journées, plutôt de longues heures, en fait plutôt de longues minutes, était au bord de l'effondrement. Il pesta tout en se retournant vers Aela. Il saisi délicatement sa hanche voluptueuse et reçu pour toute réponse une tape sur la main.

"Hm. Fair." Répliqua-t-il, un peu déçu. Il se leva prestement du lit et posa ses pieds sur un tapis légèrement rugueux. Il jeta un regard en arrière et lu sur le visage d'Aela du mécontentement. Il claqua des doigts et se retrouva vêtu du tabard sombre de la jeune tailleuse. Il claqua des doigts une seconde fois, en créant quelques étincelles. Des cris surgirent dans son dos, des cris de douleur aigu.

"Unfair" lâcha-t-il, un sourire vicieux se dessinant sur son visage.

Il claqua une troisième fois des doigts et créa un portail vers Kernans. Sans se retourner pour voir le corps enflammé d'Aela, il s'avança dans le portail.


Des cris résonnèrent dans la forêt et une légère colonne de fumée fut remarquée par Lucci.

"C'est quoi ça ?" Questionna-t-elle.

"Oh... Sans doute un loup-garou" répondit Svena.

[Aventures] La tentation du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant