5. Les feux de l'enfer

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Maria présenta maladroitement la chemise et le tabard tour à tour à Enoch

"C'est très beau, vous ne m'avez pas déçu ma belle Maria" dit il un en souriant, faussement satisfait.

"Je suis heureuse que ça vous plaise." murmura la jeune femme en rougissant.

"Puis-je les essayer ?" Demanda indiscrètement Enoch.

"Bien...Bien sur..."dit-elle en marquant une pause. "Excusez mon étonnement mais c'est très inhabituel."

"Je sais." rétorqua l'homme avec un sourire en coin.

Enoch enleva la lourde cape au col de fourrure qui trônait ses épaule, s'avança vers le miroir et la tendit à la jeune femme. Il desserra la ceinture qui faisait le tour de sa fine taille et saisi sa tunique par le bas.Maria posa la cape sur un coffre et en se retournant aperçu le dos nu et élancé du Seigneur. Ses longs cheveux bruns retombaient sur ses épaules vierges. Il se retourna et tendit sa tunique à Maria.Tout en le contemplant, elle saisit en tremblotant la tunique et se retourna vivement.

"Apportez moi la chemise, je vous prie." demanda Enoch d'un ton assuré.

La jeune tailleuse ne dit pas un mot et s'approcha de lui en tenant la chemise par le col.Elle remarqua sur la poitrine musclée d'Enoch une cicatrice qu'elle n'avait pas remarquée en prenant ses mensurations la semaine précédente. Elle ne pu s'empêcher d'approcher sa main et de suivre la cicatrice le long de son torse avec ses longs doigts fin.La main puissante d'Enoch saisi la jeune curieuse à la hanche et la rapprocha de lui pour qu'elle s'abandonne à ses caresses. Maria qui était comme hypnotisée, repris ses esprit et s'éloigna d'un grand pas, se débarrassant de l'étreinte de cet homme si étrange. Elle devint écarlate et tendit du bout des doigts la chemise à Enoch. Il la saisi en passant la main sur ses doigts et sourit graveleusement. Maria fit encore un pas en arrière pendant qu'il enfilait sa chemise. Son cœur battait la chamade, elle se sentait envahir d'une chaleur incontrôlable. Pendant qu' Enoch admirait fallacieusement sa chemise en la fixant du coin de l'œil, Maria saisi le tabard pour le lui apporter. Elle s'approchait en regardant le sol pavé de carreaux d'argiles, elle avait peur de croiser le regard d'Enoch car chaque fois qu'elle le faisait, son cœur était proche de l'explosion.

"Cette cicatrice m'a été offerte par un être que je considérai autrefois comme un ami, il y a quelques années." proclama Enoch.

La jeune femme sursauta, ne s'attendant pas à ce qu'il prenne la parole. Étrangement Maria croyait Enoch mais elle sentait que quelque chose sonnait faux. La cicatrice n'était pas présente la semaine dernière, elle en était  sure et personne ne pouvait cicatriser si vite. Elle laissa ses suspicions de coté et tendit le tabard au Seigneur.

"Merci, ma douce." murmura-t-il en esquissant un sourire.

Maria se tenait à la droite d'Enoch, les mains jointes contre le bas de son ventre, attendant des commentaires. L'homme se retourna et la complimenta.

"Tu as fait un travail remarquable, bien meilleur que la plupart des tailleurs reconnus dans les hautes sphères." admit Enoch.

"Cela me délivre Monseigneur," dit-elle en fixant toujours le sol " j'avais peur que cela ne vous satisfasse pas." avoua la jeune femme, dont le cœur palpitait de plus en plus.

"A dire vrai, je suis un homme simple à satisfaire." répondit Enoch en s'approchant lentement de sa proie.

Maria, le sentant se rapprocher, recula précipitamment mais se retrouva vite collée au mur, désemparée elle plongea ses yeux jades dans le regard satisfait de celui à qui elle songeait chaque jour. Enoch saisit l'épaule gauche de Maria d'une main et appuya l'autre à quelques centimètres du visage de la tailleuse. Il plongea son visage dans le cou de la jeune femme en fermant les yeux et susurra

"Lilas et groseille à maquereaux." très bon choix.

Elle sentait le souffle anormalement chaud du noble dans son cou et sentit son cœur sortir de sa poitrine. Une étrange odeur de souffre remontait à ses narines. Enoch lui baisa la nuque avec ardeur. Maria posa délicatement ses mains sur les bras de son amant, elle se sentait si bien, la chaleur presque insupportable qui la hantait depuis des jours devenait de plus en plus agréable. Enoch remontait son cou fin en la couvrant de baisers. Maria qui n'en pouvait plus d'attendre lâcha les bras du Seigneur, lui saisi le visage et embrassa ses fines lèvres. Enoch ouvrit grand les yeux et fixa le visage gracieux de la jeune fille, plus que surpris. Décidément, celle ci lui plaisait de plus en plus. Après plusieurs secondes intenses, Maria détacha ses lèvres de celles du noble en plaçant ses mains sur son  torse. Elle fut délivrée d'un poids terrible et plongea à nouveau son regard dans celui d' Enoch. Il sourit tendrement.

"Eh bien, quelle fougue" plaisanta Enoch "Le soleil est couché, vous devriez rentrer, votre famille risquerait de s'inquiéter."

Avant qu'elle ne puisse dire un mot, Enoch se délivra de son étreinte, empoigna sa vielle tunique et sa cape. Il posa nonchalamment une bourse de cuir, remplie de pièces sur le coffre qui se tenait devant la porte.

"A bientôt, Maria" murmura-t-il avant de passer le seuil de la porte, en souriant, l'air suffisant.


[Aventures] La tentation du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant