Harcèlement

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J'ai assisté à des moqueries. A de l'harcèlement. Je crois que l'on peut dire que c'est de l'harcèlement. Je me sens sale rien que d'avoir lu, réagis intérieurement et n'avoir rien fait. On sait tous que le monde virtuel est dangereux. Je me sentais impuissante. Je savais que je n'aurais aucune influence sur ces gens n'ayant pas LA réputation qui calmerait tout le monde. J'avais peur... J'avais peur d'être seule aussi et que ça se retourne contre moi. Parce que je suis seule mais sans emmerdeurs dans ma vie. Je voulais pas rajouter de pression à ma solitude alors j'ai laissé quelqu'un à sa solitude. Je me sens affreuse de n'avoir rien et avoir eu peur pour moi. 

J'ai assisté à des moqueries. A de l'harcèlement. Sur le web. J'ai directement pensé aux informations le midi, le soir : un jeune lycéen s'est suicidé suite à de nombreuses pressions, suite à de l'harcèlement. Au fond de moi, j'espère que quelqu'un, comme moi, lira ce que j'ai lu et, contrairement à moi, réagira. Ca doit pas rester silencieux ce genre de truc. On en parle mais on a encore trop peur. Comme j'ai eu peur d'intervenir. J'ai vu des enfants qui jouaient avec quelqu'un. Ce jeu peut coûter la vie. Ca, les autres ne l'ont pas encore compris.

J'ai envie de pleurer, j'ai envie de hurler, j'ai envie de dénoncer. C'est horrible, c'est tout ce qui me vient à l'esprit. J'étais en train de rire avant mais j'ai plus envie à présent. «Faut se marrer dans la vie.», «Y a des gens sur qui tu peux te permettre». J'ai envie de pleurer. Les gens autour de nous pensent encore comme ça. C'est affreux, c'est horrible, il n'y a pas de mots. Il faut donc bien qu'il y ai un bouc émissaire pour se permettre de rire ? Il faut donc un bouc émissaire pour commettre un crime ? N'a-t-on toujours pas saisi que nous nous battons pour supprimer ça ? Je pensais que c'était plus rare. Je pensais que à seize ou dix-sept ans on était assez mature pour vivre sa vie et ignorer celle des autres. Il faut croire que non. Même adulte, ça existe. Et ça se dit «adulte».  J'ai rien fait. Je savais qu'intervenir ne changerait rien. Notamment sur le web. Quand on est con, on est con. Mais, j'eus envie que ça parvienne à des oreilles bienveillantes et importantes. 

Je pensais pas que le harcèlement m'entourait quotidiennement. Je pensais que c'était fini tout ça. Le fait d'en parler, l'avait diminué. Je pensais que ça se faisait ailleurs mais pas autour de moi. Pas chez moi. Vous savez, on dit être contre le harcèlement qu'il faut être débile pour faire ça à quelqu'un et j'ai toujours cru ceux qui le disaient. Ca ne les empêche pas d'agir et de goûter à ça. Je sais pas comment faire passer ce message et montrer l'absurdité des actes. Votre haine, votre manque de sûreté, votre besoin de supériorité, votre égo est-il plus important qu'une vie ? Vos rires et vos divertissements de quelques semaines, mois, années valent-ils UNE VIE ? Je vous le demande parce que je dois être trop débile pour croire que la vie des gens est plus importante que tout ce que j'ai énuméré et plus. 

Faites attention à vos mots. Un mot est une arme. Un mot est une motivation pour mettre fin à sa vie. Certains mots sont la mort de certains humains.

J'ai senti mon visage se décomposer. J'ai envie d'agir dès à présent. Je prends enfin tout ça au sérieux.

«C'était pour rire», «On pensait pas à mal». 

Ca ressort tous les jours ces excuses merdiques. Parce que vous justifier ramènera la vie ? Parce que vous culpabilisez ? Et bien culpabilisez à mort. Ce que je dis là n'est pas mieux mais j'imagine que c'est la nature humain. QUI ÊTES-VOUS POUR ÔTER LA VIE DE QUELQU'UN ? QUI ÊTES VOUS POUR POURRIR LA VIE DE QUELQU'UN ? Vous qu'une simple personne. Une parmi tant d'autres. 

On verra bien, un jour, si vous rirez quand on vous emmerdera. On vous verra bien.

S'il vous plaît, ne vous laisser surtout pas influencer par le mouvement de groupe, l'envie d'être reconnu, populaire et respecté de tout le monde. Ceci ne veut pas dire que vous êtes une bonne personne. Ce sont vos actes qui le disent. Vos actes disent si vous êtes respectable. 

Tout est un mot Où les histoires vivent. Découvrez maintenant