Sixième lettre.

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Maman.

J'aimerais tellement, même si je ressasse et répète mes mots comme une rengaine, te dire les mots que tu ne veux pas entendre.
Après quelques années à vivre à tes côtés, j'ai compris.
Que t'aimais pas trop quand on dit qu'on t'aime.

Maman.

Tu préfères que personne ne t'aime, jamais.
Ou toujours, parce que t'es désespérante d'attention.

Maman.

Je ne le connais pas, Papa. Encore un choix que tu m'imposes sans penser à ce que j'aurais pû en penser.
Je crois que c'est devenu comme une habitude chez toi, de ne plus me remarquer.

Maman.

Peut-être que tu m'as tellement ignoré que j'en suis devenue transparente.
Tu détruis tous mes espoirs, alors qu'ils ne sont que des foetus dans l'embryon de mon coeur.

Maman.

Dès que je cherche à me constuire, tu démontes une à une les pierres que j'ai posé.
Comme si, en me frappant d'indifférence, tu démolissais mon être.

Maman.

Je te hais d'amour.

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