Quatrième lettre.

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Maman.

Quand tu ne pleures pas, durant les nuits où la Lune argentée plane au dessus de notre jardin, tu parles.
Seule, au téléphone, tu murmures, tu hurles,
tu chantes et tu pardonnes.
Qui, je ne sais pas.
Quoi, non plus.

Maman.

Juste, s'il te plaît, j'aimerais te dire d'arrêter de crier, parce que je n'en peux plus de me réveiller en pleine nuit sous tes éclats de voix.
Mais au lieu de glisser cette lettre sous ta porte, je vais la brûler, comme toutes les autres.

Maman.

Je ne sais pas à qui tu parles, et sans doute je ne le saurai jamais.
Mais je suis jalouse.
De cette personne à qui tu chantes des comptines alors que mon enfance n'était qu'un long silence affectif.
De ces regards tendres que tu offres parfois au vide, dans les coins un peu sombres, alors que tes caresses me fuient.

Maman.

J'aimerais que tu m'aimes.

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