Chapitre 7

102 6 0
                                    

Merde !

Derek était furieux en dépassant le tourniquet de l'hôtel cinq étoiles dans lequel il résidait. Il avait perdu son sang-froid à cause de Scott et était persuadé d'avoir grillé ses chances auprès de Lana. Sans oublier qu'il les avait plantés sans un mot alors qu'il avait prévu de les inviter dans un restaurant fastueux pour les impressionner. Il préparait déjà ses plans pour l'avenir. Avec lui, Lana et Bastian ne manqueraient de rien. Elle n'aurait plus à travailler et pourrait s'occuper de leur fils à plein temps.

Il avait besoin d'un verre ! Ingurgiter de l'alcool l'aiderait à oublier son dérapage. Il se dirigea vers le bar de l'hôtel. Il ne fréquentait que rarement ce genre d'endroit quand il était seul, préférant le room-service. Mais il ne pouvait pas attendre une seconde de plus.

La salle lambrissée dégageait une ambiance luxueuse et intime. Les notes d'une musique jazzy en sourdine s'échappaient des haut-parleurs placés dans les coins. Une femme blonde se tenait sur le siège d'un tabouret tendu de cuir bordeaux, son verre de Martini sur le comptoir. Pourquoi cette silhouette lui paraissait-elle familière ? Comme mue par un sixième sens, elle se tourna vers lui.

— Melany !

L'intéressée attrapa le pied ciselé de son verre et porta un toast silencieux.

Derek fondit sur elle et l'arracha pratiquement de son tabouret sous les yeux éberlués du barman. Prise en flagrant délit, elle eut la décence de ne pas protester et trottina tant bien que mal dans son sillage, juchée sur ses hauts talons. À vrai dire, elle ne l'attendait pas si tôt ! Peut-être était-ce mieux ainsi ? Elle allait pouvoir lui déballer tout ce qu'elle avait sur le cœur.

Derek claqua la porte de sa chambre.

— Qu'est-ce que tu fous ici ?

— Je t'ai suivi.

— Tu es cinglée ou quoi ? Mais pourquoi ?

Melany s'approcha de Derek et posa une main sur son torse.

— Parce que je t'aime encore.

— Tu dois être soule.

— Pas du tout, affirma-t-elle, dans un éclat de rire. Je trouve le destin ironique. Cet accident a bouleversé nos vies. Alors que je découvrais que mon amour pour toi n'était pas mort, toi, tu partais dans une autre direction pour retrouver ton ancienne petite amie. Tu m'avais caché que tu avais un fils !

— Je ne le savais pas moi-même il y a un mois.

— Tu l'aimes encore, cette fille ?

Derek hésita une fraction de seconde avant de répondre.

— Oui et je compte bien l'épouser. Nous allons former une famille.

— Ce n'est pas vrai ! s'écria Melany, blessée. Tu te mens à toi-même. Tu n'as jamais été « famille ». Chaque fois que j'évoquais la possibilité d'avoir un enfant, tu changeais aussitôt de sujet.

— J'ai mûri.

— Si tu veux un enfant, faisons-le. Je t'aime, Derek.

Melany se plaqua contre lui, attrapa son visage entre ses mains et captura sa bouche. Elle butina les lèvres de Derek avant d'insinuer sa langue entre leurs barrières. Elle haleta plus fort lorsqu'il approfondit leur baiser. Elle le désirait et ses doigts s'activèrent sur la fermeture de son pantalon. Tout à coup, elle se sentit violemment repoussée. Elle chancela et apposa une paume sur le mur. Leurs respirations lourdes emplirent la chambre.

— Non !

— Tu m'aimes aussi. Tu le sais. Rien n'est fini entre nous.

— Tu te trompes. Maintenant, va-t'en d'ici !

Son Premier AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant