Avalon

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Une fois rentrée du repas familial de Noël, j'enlace ma mère et je me dirige directement dans ma chambre. Mise en pyjama, je m'installe sous mes couvertures, un coussin dans les bras serré contre mon corps. Il est assez tard mais je n'arrive pas à dormir. Dani me hante. Ses yeux hazel, ses cheveux bruns, courts et bouclés, sa peau pâle, ses tatouages, ses lèvres pulpeuses et roses... Ses lèvres que j'ai aimé embrasser encore et encore. Je repense à la façon de réagir que son corps à eu lorsque je l'ai, enfin, touchée. Les soupirs qu'elle a lâchés, ses mains sur moi, son cœur affolé contre le mien, son regard brûlant sur moi...

Lors de notre première rencontre à la bibliothèque, lorsque je l'ai aperçue à la table de travail, elle m'intimidait. Habillée entièrement de noir, ses manches retroussées laissant apparaître plusieurs dessins à l'encre noire, ses cheveux foncés en bataille... Elle semblait tellement concentrée sur son travail que j'ai hésité avant d'aller la voir mais une fois face à elle, je n'ai rien regretté. Sa voix légèrement rauque, profonde et claire m'avait tout de suite plu. Assise devant elle, lorsqu'elle écrivait je ne sais quoi, tapant rapidement sur son clavier, j'en profitais pour l'observer et l'admirer. Je m'étais surprise plus d'une fois à me dire qu'elle était belle et je restais fixée sur son visage, ne baissant les yeux que lorsqu'elle relevait son regard vers moi. Me concentrer sur ma dissertation de philosophie était devenu d'un coup bien plus compliqué. Lorsqu'elle s'était levée pour commencer à ranger je l'ai aidée, je voulais partir avec elle. Seulement, ma timidité m'empêchait de trop parler et tout ce que je voulais lui dire ne sortait pas. Lorsque nous sommes sorties de l'établissement je voulais lui demander son numéro mais aucun mot n'est sorti. Lorsqu'elle à commencé à partir, j'ai juste réussi à lui demander son prénom. Et elle s'était retournée, marchant à mon opposée. Lorsqu'une fois dans ma chambre, un petit bout de papier était tombé de mon sac alors que je rangeais mes livres, je priais intérieurement pour que ce soit son numéro. Et ça n'avait pas rater. Je m'étais empressée de lui envoyer un message et j'avais directement eu une réponse, pour mon plus grand plaisir.

Notre deuxième entrevue n'était pas prévue. Je rentrais du lycée et j'avais décidé de passer par le centre ville. Je l'avais vue, là, recroquevillée, en détresse et je n'avais pas pu m'empêcher de vouloir l'aider. Je ne suis pas du genre à passer devant quelqu'un qui a besoin d'aide sans rien faire. Elle s'était calmée petit à petit, se concentrant sur ma voix. Mes mains sur ses cuisses tremblaient autant qu'elle. Puis nous sommes allées prendre un café. J'étais un peu plus à l'aise face à elle mais j'avais aussi énormément d'interrogations. Lorsqu'elle prenait nos commandes, je voyais bien comment le serveur la regardait et je n'avais aucun doutes sur ses intentions. Je me suis sentie bizarre. Puis elle est revenue vers moi, souriante et rassurante.Personne n'aurait pu se douter qu'une demie-heure plus tôt, elle était apeurée. Elle avait répondu à toutes les questions qui tournaient en boucle dans ma tête. Sous son pull, j'arrivais à apercevoir certains de ses tatouages, l'hirondelle sur son avant-bras gauche, les deux roses sur son épaule, les trois X à la suite sur sa main, son signe astrologique sur son poignet droit... Elle utilise son corps comme une toile et chaque dessin est aussi beau que le précédent. Elle a dû dépenser énormément d'argent pour remplir sa toile. Je lui demanderais la signification de ses tatouages plus tard. On avait à peu près les même goûts et la même passion pour la littérature.Emportées dans une conversation à propos du meilleur écrivain anglais, on avait pas vu le temps passer et notre bulle avait éclaté lorsque ma mère m'avait appelée me demandant de rentrer au plus vite. Je ne voulais pas la quitter mais je n'avais pas le choix.Finalement, lorsqu'elle avait proposé de me ramener, je n'avais pas pu retenir un sourire niais de fendre mon visage.

Notre troisième rencontre, je l'avais voulue. Je n'en pouvais plus d'attendre un message de sa part me demandant de la retrouver. Je voulais la voir, sentir son parfum, entendre sa voix, me perdre dans ses yeux... Mais elle n'avait pas l'air décidée à me contacter. J'avais finalement cédé, lui demandant de me retrouver au Starbuck et d'emmener son roman favori. J'avais pratiquement couru jusqu'au point de rendez-vous, impatiente de la revoir. Je ne comprenais absolument pas ce qui m'arrivait, je ne m'étais jamais sentie comme ça pour quelqu'un. Lorsque je l'ai vue, je me suis soudain sentie bien plus timide que je ne le suis en réalité. Son sourire lorsqu'elle m'avait aperçue avait fait battre mon cœur un peu plus vite. On avait discutées encore et encore, ne laissant aucun élément extérieur nous déranger, pas même le serveur de la dernière fois. Curieuse comme je suis je n'avais pas pu me retenir de la questionner sur ce qu'elle allait faire pour le réveillon. Je ne m'attendais absolument à la tournure que la discussion avait prise. J'avais éprouvé la haine envers ses parents. Une orientation sexuelle différente n'était pas une raison pour rejeter sa fille. Sans réfléchir je l'avais invité chez moi, pour Noël. Je savais que ça ne poserait aucun problème à ma mère, je devrais juste passer un interrogatoire d'une heure ou Maman me demanderait pourquoi je ne lui avais jamais parlé de Danielle. Pour la simple et bonne raison qu'elle est mon petit secret. Dani avait hésité à accepter mais pour mon plus grand plaisir, elle avait fini par accepter. Le soir,dans mon lit, je fixais mon plafond ressassant tout ce que j'avais appris sur mon amie ces derniers temps. Je me sentais inexplicablement attirée par elle, je ne savais pas comment le contrôler. Javais finalement décidé que ce qui devait arriver arrivera. Tant mieux si tout ce passait bien et sinon, et bien, tant pis.

Le soir du réveillon, elle était arrivée encore plus belle à mes yeux. Son petit côté tom-boy me plaisait énormément. Ma mère m'avait adressé un clin d'œil pour je ne sais qu'elle raison. Dani avait apporté un bouquet de fleurs, gagnant quelques points envers ma mère. Une fois à table, j'avais souhaiter disparaître plus que tout au monde, ma mère était en train de questionner Dani sur sa vie sentimentale, avec un copain. J'avais omis le fait qu'elle préférait les filles, estimant que ce n'était pas à moi de le faire. Je serrais doucement ma main sur la cuisse de Danielle,espérant que ça ne la dérangerait pas trop. Lorsque ma mère avait enfin compris la situation, elle avait réitérer sa question en changeant le genre du mot. Lorsque Dani avait déclarer être célibataire ma mère m'avait encore adressé un clin d'œil. Alors qu'elle débarrassait la table, Dani s'était penchée sur moi,chuchotant à mon oreille, me soutirant quelques frissons. J'étais fixée, ce soir je tenterais ma chance. Le repas s'était passé sans autre questions gênante, et heureusement. Minuit, et par addition les cadeaux, était arrivé. Ma mère nous avait offert deux bracelets similaires et je comprenais enfin pourquoi elle m'avait demandé la date de notre première rencontre. Dani lui avait trouvé un foulard et elle m'avait acheté le roman dont je parlais H24. Mon cadeau devait attendre un peu. Maman était partie faire du thé et je voulais être seule avec Danielle alors je l'avais emmenée dans mon refuge. Elle admirait les peintures et dessins pendant que moi, je l'admirais elle. Je m'étais approchée d'elle et je n'avais pas résisté, j'avais déposé mes lèvres sur les siennes. Je ne la sentais pas bouger ni même répondre à mon baiser, j'avais finalement peut-être fait une connerie. Alors que je reculais, elle m'avait saisie par le bras avant de me coller contre son corps chaud et de déposer ses lèvres pulpeuses sur les miennes, encore et encore, sans interruptions. Ses mains sur ma peau me donnait l'impression de chauffer, un feu avait prit place en moi. Dani seule était capable de le calmer. Après de longues minutes, nous avions du nous séparer sous peine de mourir asphyxiées. On avait du retourner dans la maison et environ deux heures plus tard, elle devait rentrer. Je l'avis embrassée une dernière fois sur le perron de la maison, caressant sa joue et savourant notre baiser. Je l'avais regardée partir avant de monter dans ma chambre et de repasser nos baisers en boucle dans ma tête, passant mes doigts sur mes lèvres.

Maintenant je ne souhaitais que la revoir, la serrer contre moi, dormir contre elle, sa chaleur envahissant mon corps. Je tourne encore et encore dans mon lit avant de regarder l'heure, il est plus de cinq heures du matin... Ça ne m'aide pas vraiment de l'avoir rencontrée mais finalement sans elle, les quelques mois que nous avons passés toutes les deux auraient étés bien moins distrayants seule. Je n'ai qu'une envie, revoir Dani, la prendre dans mes bras et l'embrasser. Putain, je suis accro...

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