XII

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Une fois ma voiture garée je descend et Avalon m'imite. Je ferme à clé et fais le tour pour la rejoindre et mêler ses doigts avec les miens. Des gens pullulent dans tout les sens et je me sens légèrement étouffée.

- Ça va aller ? Elle me demande

- Oui, ne t'en fais pas.

Elle dépose ses lèvres sur ma joue et on avance vers l'entrée. Je paye les deux entrées au comptoir sous les exclamations d'Avalon qui refuse que je paye tout. Je pose ma main dans son dos et la pousse pour qu'elle avance et arrête de râler. Ce qu'elle fait dés qu'elle se retrouve devant une immense barbe à papa bleue. Je lui en paye une et elle proteste encore mais je lui réponds qu'en riant. J'accepte de la partager avec elle lorsqu'elle insiste et elle saisit ma main et emmêle ses doigts avec les miens. Son pouce caresse le miens et elle me regarde avec un immense sourire. On déambule dans la foule quelques temps avant qu'elle ne décide de s'arrêter devant une montagne russe.

- On y va ? Tu veux en faire ?

- Euh, j'ai un peu, voir même beaucoup, le vertige.

- S'il te plaît.

- Bon, d'accord..

Je regrette immédiatement ma réponse quand elle m'attire dans la queue. En attendant notre tour on entend les personnes dans les wagons crier et ça ne me rend que plus mal à l'aise. Je commence à énormément stresser et Avalon doit le sentir puisqu'elle serre ma main encore un peu plus fort. Les gens en redescendent aussi pâle qu'un mort et je déglutis difficilement. L'homme qui s'occupe de l'attraction nous ouvre les barrières et Avalon me tire à l'avant du wagon. Je m'installe à ses côtés et essaye de stabiliser les battements de mon cœur, un peu trop rapides à mon goût. Mes doigts sont crispés sur la barre de sécurité et deviennent blanc. Avalon pose sa main sur ma cuisse en effectuant une légère pression.

- Ça va aller. Tout va bien se passer. Elle chuchote.

- Si tu le dis.

Ma voix vacille et lorsque le mécanisme se met en route je me crispe encore plus. Je n'ose pas bouger et Avalon commence à rire. Le wagon monte lentement, trop lentement. Je regarde autour de moi et je vois les gens restés au sol devenir de plus en plus imperceptibles. La machine s'arrête en haut quelques secondes avant de tomber en avant d'un coup. Je serre la barre encore plus fort et je lâche un cri dont je ne suis absolument pas fière. Le rire d'Avalon est plus fort que toute à l'heure et je saisit sa main, la broyant sûrement mais elle ne me dis rien. Au bout de plusieurs minutes qui m'ont semblé interminables, le wagon s'immobilise et on descend tous. Je suis aussi blanche qu'un linge et Avalon se fout de moi gentiment.

- Tu aurais dû voir ta tête ! Tu as eu vraiment peur.

- Je te l'ai dit, j'ai le vertige.

Elle explose de rire et on avance dans la foule et entre les attractions. Je m'arrête devant les machines à pinces et entreprend de lui gagner un chaton en peluche. Elle pose son bras sur mon épaule et y pose sa tête tandis que j'attrape la peluche qui échappe du grappin à quelques centimètres du trou ou il faut la faire tomber. Avalon m'embrasse la joue et je remet une livre dans la machine pour retenter ma chance. Au bout de trois essais, le chaton tombe enfin et je me penche pour le récupérer. Je le tends à Avalon qui me sourit en l'acceptant et me serre dans ses bras. J'enfouis ma tête dans son cou, inspirant son odeur. Elle se sépare de moi quelques secondes plus tard et on refait quelques attractions avant de quitter l'endroit. On retourne dans mon Range Rover et je conduis jusqu'au centre de Londres. Je me gare devant un bar et je sors sous le regard interrogateur d'Avalon. Je fais le tour de la voiture et je lui ouvre en lui tendant la main.

- Mademoiselle.

Elle rigole et saisit ma main. Je ferme ma voiture à clé et la tire à ma suite dans les rues. La nuit commence à tomber et les étoiles apparaissent doucement. J'achète deux places pour London Eye et Avalon proteste à nouveau.

- Je peux payer tu sais.

- Je sais, mais pas aujourd'hui.

La roue est déserte et il n'y a aucune queue à faire. Je conduis Avalon à ma suite et on grimpe toute les deux, dans une cabine, seule. Avalon s'assoit sur le banc en bois en plein milieu de la capsule et me regarde tandis que je m'adosse aux parois.

- Je croyais que tu vais le vertige ?

- C'est vrai, mais j'avais vraiment envie de faire ça avec toi.

Elle rougit et baisse la tête avec un doux sourire accroché à ses lèvres. Je crois bien que c'est la première fois que je la vois rougir et je souris à mon tour. Avalon est une de ses filles qu'on ne doit jamais perdre, c'est une pierre précieuse dont on doit prendre soin, c'est une étoile des plus brillante. Elle se relève et je la regarde marcher vers moi. Elle passe ses bras autour de mon cou et me fixe dans les yeux. Je sens mes battements de mon cœur s'accélérer et elle doit le sentir aussi puisque je vois un sourire en coin apparaître sur son visage. Je pose ma main dans le bas de son dos et l'autre sur sa joue. Elle penche légèrement la tête pour s'appuyer sur ma main et ça me fait doucement sourire. Elle me regarde dans les yeux et mon cœur va de plus en plus vite.

- Je t'aime.

Mon souffle se coupe et mon cœur rate quelques battements avant que je ne réalise ce qu'elle vient de dire. Je fais glisser ma main de sa joue jusqu'à son cou et je pose mon front contre le sien.

- Je t'aime tout autant.

Elle sourit et je sens son souffle s'échouer sur mes lèvres entrouvertes. Elle se rapproche doucement de moi et elle comble la distance entre nous en déposant ses lèvres contre les miennes. Le baiser est doux et je sens qu'elle y fait passer tout ses sentiments envers moi à travers. Pour être honnête, je fais la même chose. Je commence à trembler et elle resserre sa prise autour de ma nuque. Sa langue caresse ma lèvre inférieure et je lui donne l'accès. Elle vient à la rencontre de ma langue avec la sienne et la caresse doucement. À bout de souffle, nous nous éloignons et je la fixe. Ses joues et ses lèvres sont rouges du précédent baiser et je ne la trouve que plus belle encore. Mes tremblements continuent et je sens une larme dévaler ma joue brûlante. Elle pose sa main sur ma joue et la chasse de son pouce avant de déposer un léger baiser sur mes lèvres à nouveau. La capsule s'ouvre et la femme qui ouvre les portes nous sourie. On se presse de descendre et je passe mon bras autour des hanches d'Avalon pendant qu'elle enfouie sa main dans la poche arrière de mon skinny. On fait le chemin en sens inverse et on retourne dans ma voiture. Je conduis jusqu'à chez moi et retourne dans mon appartement avant de nous laisser tomber sur mon lit.




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