XIII

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Avalon avait dû retourner chez elle le dimanche soir ayant cours le lendemain. Elle est en week-end dés ce soir finissant les cours le Jeudi. J'ai profité de ces quelques jours pour m'occuper de choses importantes et pour passer un peu de temps au garage avec Matt. J'ai pu ranger mon appartement et faire quelques courses. Tout est prêt pour ce soir, quand Avalon arrivera.

L'après-midi est déjà avancé et je me fais un thé avant de m'installer dans ma bibliothèque. J'allume une Marlboro et coince le tube de nicotine entre mes lèvres. Je m'assois au bureau et allume mon ordinateur portable avant de prendre mon carnet à la couverture de cuir et un stylo noir. Je n'écris qu'en noir dans mes carnets. Le bleu est réservé à mes cours ou mes romans, le noir est pour mes pensées. Je commence à écrire et les mots se posent sur le papier naturellement. Les lettres légèrement penchées et italiques qui sont les miennes mettent à plat mes émotions et mes ressentis de ces derniers jours. Tout le bonheur que je ressens pourrait être suffisant pour remplir tout ce carnet mais je me limite. Le temps passe, les pages se noircissent, mes pensées s'embrouillent.

Encore une fois, je ne fais pas attention à ce qui se passe autour de moi et lorsque je sens une main se poser sur mon épaule je sursaute et fait tomber mon stylo. Avalon me regarde les joues rouges et fini par exploser de rire avant de se laisser tomber sur mon canapé en cuir marron usé derrière elle.

- C'est ça, moques toi de moi.

- Ta tête ! Mon Dieu !

Je soupire et referme mon carnet en enroulant le lien de cuir autour de ses pages. Je vais ensuite m'asseoir à côté de ma petite-amie et l'embrasse sur son cou. Je la sens trembler et j'arbore un sourire en coin.

- Tu ne répondais pas quand j'ai frappé alors vu que la porte était ouverte, je suis rentrée.

- Ne t'en fais pas, tu es toujours la bienvenue chez toi ici.

Elle me fait un immense sourire et je lui réponds par un autre moi aussi. Elle pouffe et pose son doigt sur ma fossette droite (et l'unique) avant d'appuyer dessus. Ses doigts sont gelés et je les attrape entre les miens avant de les embrasser doucement. Elle rit encore et pose sa main sur ma cuisse saisissant doucement mon carnet. Elle l'ouvre et s'éclaircit la gorge.

- Vendredi 7avril : La pluie londonienne typique tombe contre mes vitres et ce son me rempli de joie. Ma vie serait triste sans cette mélodie offerte par la Terre pour nous, ses enfants. Il me permet de penser et de réfléchir au sens de cette vie dans laquelle je suis plongée corps et âme. Cette tonalité embrume mon esprit et me fait rêver. Il me transporte dans des lieux que je n'ai jamais visités et qui n'existent peut-être même pas. Mais je sais que chaque chemins me conduisent jusqu'à l'amour. Je sais que je ne suis pas perdue et qu'on me retrouvera toujours. Que je me retrouverai toujours. Je suis une vagabonde. Ça pourra prendre du temps mais à la fin, je serais libre. Et aimée.

Elle arrête sa lecture et me fixe les yeux humide avant d'enrouler les liens à son tour. Elle fait glisser ses doigts sur le cuir et fixe le carnet. Sa peau caresse mon prénom gravé dans un coin et elle relève son visage vers moi.

- C'est ton journal ?

- Oui.

- Je suis désolée, je n'aurais pas dû le lire.

- J'aurais pu te dire d'arrêter mais je ne l'ai pas fait.

Elle me sourit et saisit ma main. Elle regarde émerveillée tout autour d'elle et elle me fait penser à une enfant dans un magasin de peluches.

Je me relève et lui tends ma main qu'elle saisit. Je glisse mon carnet sous mon bras en le prenant délicatement d'entre ses doigts et elle avance jusqu'aux fenêtres.

- Je ne comprendrais jamais comment tu peux te payer un si bel appartement sans travail. Il est immense !

- Disons que je reçois de l'aide.

Elle fixe les personnes traversant la rue. Certaines sans but précis, d'autres déterminées. Elle suit du doigts une femme marchant rapidement vers un homme et se jetant dans ses bras avant de l'embrasser.

- Tu as lu tout les livres autour de nous ?

Elle se retourne vers moi et pose ses mains sur mes hanches avant de poser sa tête sur mon épaule. Ses lèvres frôlent la peau de mon cou à chaque mot qu'elle prononce et elles me soutirent quelques frissons.

- Pas encore, il doit m'en rester quatre ou cinq.

Je pose mon menton sur son crâne et je serre mes bras autour de son corps svelte. Au bout de quelques secondes elle relève sa tête vers moi. Ses lèvres sont proches des miennes et je sens sa respiration saccadée s'échouer contre ma peau. La mienne, de respiration, semble s'être arrêtée tout comme le temps.

- Danielle ?

- Hm ?

Elle comble l'espace entre nous lentement et finit par déposer ses lèvres rosées contre les miennes. Elle se décolle ensuite de moi et marche en faisant glisser ses doigts sur les reliures des romans.

- Tu écris Dani ?

- Beaucoup, j'essaye de faire en sorte que ce soit potable.

- Si tout ce que tu écris ressemble à ce que j'ai lu, crois moi, tu es une écrivaine.

- Non, je ne le suis pas.

- Bien sur que si.

- Je ne suis pas éditée, je n'ai pas de public.

- Une personne n'a pas besoin d'un public pour être reconnue écrivaine, elle a juste besoin de ses mots. Et d'y croire.

Elle se retourne vers moi gracieusement et me regarde profondément. J'ai l'impression de fondre sous son regard chaleureux. Elle est magnifique. Elle porte un t-shirt noir un peu trop grand pour elle qu'elle à rentré dans une jupe bordeaux en faisant bouffer le haut noir là ou il rencontre le bordeaux. À ses pieds, des Doc's noires vernies brillent sous l'influence de la lumière. Le soleil dans son dos, Avalon ressemble à un ange, mon ange gardien.

Je reprend sa main dans la mienne et je la tire en dehors de cette pièce et nous emmènes dans mon salon. Je prépare une salade que je dépose sur deux assiettes avant de les apporter là ou j'ai laissée Avalon, sur le canapé. Elle a allumée la télé et zappe quelques instants avant de trouver une rediffusion d'un concert Story Teller d'Ed Sheeran. On s'installe confortablement et nous mangeons tandis que le programme commence avec Don't. Lorsque Bloodstream commence je me rapproche d'elle et me colle à son corps. Elle rigole et passe son bras autour de ma nuque avant de s'allonger sur tout le canapé et de me tirer au dessus d'elle.

On fini la soirée ainsi, dans les bras l'une de l'autre, à s'embrasser sur les airs de guitare et la voix d'Ed Sheeran.

EndlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant