Maudite, En noir et blanc. [TOME 2]

Chapitre 12

— C'est inacceptable ! Vous m'avez vendu vos hommes comme étant les meilleurs, vous m'aviez promis que rien ne pourrait les déstabiliser, que mon école serait protégée ! Vous vous êtes bien foutu de moi ! Vous faire confiance a été une grossière erreur, monsieur Faradel, s'énerva Juliana, tournant en rond dans son bureau.

— Je... je suis navré, je ne comprends pas ce qui a bien pu... baragouina le pauvre homme.

— Assez ! Je ne veux plus vous entendre, depuis que vous êtes entré dans cette école, les catastrophes s'enchainent. Vous êtes le suspect numéro un pour traitrise, et ça, monsieur, ça, c'est très mauvais pour vous... Je devrais vous faire tuer ! Mais... par chance, je ne suis pas un monstre comme vous. Alors, partez ! Foutez le camp de mon école, et ne revenez jamais ! Jamais, vous m'entendez ? Si je vous recroise ici, je vous brulerai vif, croyez-moi !

Faradel ramassa sa sacoche et se dirigea vers la sortie d'un pas lent. Il attendit le dernier moment pour s'arrêter, et d'un air songeur, il fixa le sol.

— Vous savez Juliana, je vous ai toujours vu comme une femme sensée et dotée d'une belle intelligence. Mais, aujourd'hui, vous n'êtes qu'une idiote. Votre grossière erreur, c'est de me virer de l'école. La Rose n'appréciera pas cette décision, et, vous, croyez-moi quand je vous dis qu'elle vous le fera savoir.

Il ferma la porte derrière lui avant de quitter l'École des Pouvoirs, c'était fini pour lui, dorénavant, le ministre ne pourra plus se mêler des affaires de l'École des Pouvoirs. Juliana s'écroula sur sa chaise, voilà une bonne chose de faîte. Maintenant, il fallait qu'elle voie Fleure, Alice devait être leur priorité. Il fallait absolument la retrouver et la sauver avant qu'un de ces monstres ne lui fasse du mal. Elle appela alors le concierge de l'École, l'un des seuls hommes en qui elle avait confiance, lui demandant de convoquer dans son bureau Joe, Jason et Diego. Une discussion s'imposait.

***

Pendant ce temps, Jack et Fleure se dirigeaient au lieu de rendez-vous pour retrouver Joey, pour savoir comment s'était passée cette nuit. Ils s'envolèrent alors de la montagne, et partirent à la plage, à l'orée de la forêt, là où ils avaient mis en place leur plan trois jours plus tôt. Joey était là, assis sur un rocher, le tee-shirt déchiré, le visage ensanglanté. Son bras droit était en écharpe.

Inquiets, Fleure et Jack se précipitèrent vers lui, voulant s'assurer qu'il aille bien, lui posant un millier de questions.

— Ça suffit ! Je vais bien, d'accord ? On a plus urgent à régler, les coupa Joey.

— Que s'est-il passé ? l'interrogea Fleure, appréhendant sa réponse.

— Alice s'est fait enlever, je n'ai pas de nouvelle de Mélia, elle a disparu. Ce matin, Faradel était dans la forêt avec sa valise, il semblait quitter le domaine. Ah oui, et vous devez aller voir Juliana, tous les deux, les avertit Joey, accentuant bien la fin de sa phrase.

— Et toi ? Qu'est-ce que tu vas faire ? lui demanda Jack.

Le regard de son ami se porta sur Fleure.

— Je vais commencer par soigner mes plaies. Ensuite... j'irais rendre visite à un vieil ami, il pourra sûrement nous aider.

La rouquine ne quittait pas le frère de son amie des yeux. Cela n'annonçait rien de bon, elle avait peur pour la suite, le mal ne faisait que s'accroitre autour d'eux de jour en jour. La voyant déconnectée, Jack la prit par le bras, lui faisant signe de la suivre. Ils n'avaient pas le temps de réfléchir, il fallait agir.

Une fois dans l'établissement, ils se rendirent au bureau de leur directrice. Jason, Joe et Diego était devant, ils attendaient leur tour. Fleure allait leur demander la raison de leur venue quand la porte s'ouvrit, le concierge les faisant entrer à l'intérieur avant de soigneusement refermer la porte derrière lui.