Le père Noël Bleu ; partie première

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Nouvelle écrite par tommyleroux ; dédié à Phytine Maribus2000 JujuCorbi et aux 5Caballeros (éphèbes bien sûr compris).

Au coin du feu, au détour d'un couloir ne vous est-il jamais arrivé de voir vos parents déposer eux-mêmes des cadeaux en lieu et place du père Noël ? C'est généralement le moment où, chez bon nombre d'enfants, la magie de Noël s'évapore. Et si, contrairement à ce qu'on croyait il n'en était rien ?

Avez-vous déjà entendu parler du père Noël bleu ? Un petit bon d'homme, pas bien grand, pas bien grand et pas bien vieux n'ayant pas de traineau, mais un vieux bateau ?

Son histoire remonte déjà maintenant il y a bien longtemps. C'était la veille de Noël, la mer était calme, mais les cieux agités, il y a eu de l'électricité dans l'air, dans l'atmosphère et les mentalités, mais pas au pôle Nord puisqu'un ours avait opportunément fait une sieste dans la centrale électrique. Quelle ne fut pas la stupeur de la mère Noël, qui en ayant suivi ce désagréablement odeur de poil rôti, tomba nez à nez face à un ours et des fusibles grillés. Cela aurait pu n'être qu'un simple accident bon enfant, mais si tel avait été le cas, je ne serais pas là à vous conter mon histoire. Le pôle Nord était coupé de toute forme d'électricité. On avait bien prévenu l'administration qu'un générateur électrique de secours pourrait se montrer salvateur en cas de crise. Mais, une économie est une économie, tant pis. Il ne restait plus qu'à trouver une solution en moins de vingt-quatre heures pour rétablir le courant et recharger le traineau. Car oui, chose singulière à remarquer que le traineau du père Noël fonctionne maintenant à l'électricité depuis que des activistes écologistes ont rendu leur liberté aux rennes qui composait la meute du traineau. Leur liberté n'ayant duré que trois heures, cinquante-deux minutes et six secondes : des chasseurs avaient profité de l'occasion pour abattre ces rennes et revendre leurs peaux sur le marché noir pour une coquette somme. Nul doute que des femmes cupides se feront un plaisir de se pavaner avec des sacs à main en peau véritable de rennes du père Noël.

Nous étions donc sans meute de rennes ni traineau fonctionnel. Formidable Noël allait être une catastrophe. Des milliers de millions d'enfants allaient passer un Noël sans cadeau, sans magie, sans père Noël. Lui il fulminait et était aussi rouge que son manteau. Non ! On ne peut pas briser la magie de Noël à cause de choses aussi futiles. Noël devait être sauvé ! Par tous les moyens ! Et quitte à rentrer dans l'illégalité. Et ce fut alors le moment où la mère Noël qui est bien plus futée qu'on pourrait y croire au premier abord proposa son plan qu'on pourrait aisément qualifier de culoté.

Un lutin fut alors désigné. Pas le plus fort. Pas le plus grand. Pas le plus futé. Pas le plus vieux. Personne ici au pôle ne savait son nom. La seule chose qu'on connaissait de lui était son travail à la poste de Noël, section tri des courriers de réclamations. Entre nous, il se contentait de brûler ces lettres. Pas de service après-vente au pôle Nord on ne cesse de le rappeler, le père Noël donne toujours les bons jouets sauf quand il se trompe. Il était habillé de vert et de blanc comme tous les lutins sauf qu'il était le seul à avoir des chaussures mauves et non rouges. Ce lutin était le plus faible, le plus petit, le moins sage, le plus jeune. Et il allait sauver Noël sans le savoir.

Madame Noël le convoqua dans son bureau. Il y avait à la fois quelque chose de magique, mais aussi de stressant d'être convoqué par la marâtre en chef. Elle avait la réputation d'être une femme de poigne. Si Margaret Thatcher était la dame de fer, elle était la femme de glace. On entendait parfois des courants d'air qui chuchotaient qu'elle entretenait des liens avec les enfers, mais personne n'avait encore jamais osé vérifier la véracité de ces rumeurs. Personne ne voulait perdre sa place, ou sa tête. Les quelques rares opposants face à la mère Noël furent chacun découverts dans des états lamentables : tête découpée à la scie à bois, yeux crevés avec des sucres d'orge, piétinée par le dernier jouet robotique à la mode. Tous de regrettables, fâcheux et fortuits accidents bien sûr. Pour en revenir à notre jeune lutin, il n'en menait pas large face à une femme si imposante et suait des litres de sueurs, ce qui entre nous n'est pas une bonne idée depuis que l'eau se transformait en glace dans son bureau. Quand on vous dit qu'elle est une femme de glace, ce n'est ni une farce ni même une métaphore.

–Mon grand, enfin tout est relatif, hum Truc t'iras mieux.

–Je m'appelle Fred

— m'enfin fiche de ton nom crétin, si tu es ici ce n'est pas pour concourir à miss monde et te présenter en te dandinant comme une dinde. Cesse de bouger !

–Mais....

–La ferme j'ai dit. Tu vas m'écouter très attentivement, car je hais me répéter. Comme tu le sais, nous sommes proches de la catastrophe et je ne vois qu'un seul et unique moyen de tout sauver.

–Mais c'est super génial qu'attendons-nous pour..

–Chut ! Laisse-moi finir bon sang ! Ce moyen de sauver Noël n'est ni conventionnel, ni facile, ni même très catholique si tu vois ce que je veux dire.

–Euh... Non je ne vois pas madame.

–Pour toi ce sera patronne. Bon puisqu'il faut fait tout t'expliquer allons-y. Je veux que tu te rendes en enfer pour aller négocier avec Léonard un moyen de locomotion ultrarapide.

–On ne peut pas plutôt lui demander de tout réparer ici ?

–Duh merci captain obvious, mais premièrement il ne sortira pas de l'enfer et deuxièmement nous n'aurions pas le temps de recharger le traineau. Maintenant tu arrêtes de gâcher mon précieux temps et le tiens et tu pars en enfer.

Et ce fut ainsi que notre bien malchanceux Fred parti vers les enfers pour tenter de sauver Noël. Si on nous avait dit qu'on devrait la réussite de Noël aux enfers qui l'aurait cru ?



Dusty ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant