Chap.13: Les facettes de l'amour

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Chap13: Les facettes de l'amour.
"Il n'y a pas d'autre mort que l'absence d'amour." -Alexandre Jardin
...Les portes du monde de lumière s'ouvrirent, me dévoilant la chambre désormais sombre, en scrutant le grand matelas je ressentis une piqure dans le coeur. Il me manquait déjà. Pouvais je imaginer ma vie sans lui? Il y a un jour je l'avais entre mes bras, et je me réveillais à son souffle, désormais j'étais en compagnie de mon désespoir et de mes rêves volatilisés. L'amour est méchant, méchant, et méchant. Il nous invite à une croisière, et on finit dans la barque des pirates qui vont nous jeter aux requins. On finit dévoré.
Je sentis ma joue se mouillée, et les larmes ne s'arrêtaient plus, je me suis levée en les essuyant. J'ai balayé mes pensées décevantes et mis en valeur mon arrogance .
Je me suis lavée le visage et mis en tête d'être la femme la plus séductrice ce jour ci . Si je n'ai pas pu le reprendre avec des émotions, je vais le reprendre avec mon physique .
J'ai pris soin de mes cheveux en me brossant la mèche, et en fouillant dans mes affaires j'ai pu dénicher un accoutrement extrêmement court , je ne savais même pas pourquoi j'avais ce genre de chose . Sans y penser, je l'ai enfilée, elle était courte mais jolie et de couleur rouge sang. Je pris des talons noires et me suis plantée devant le miroir, je ne me reconnaissais plus. Mais sûrement cela allait attirer l'attention de Christ. * je ressemblais à des catins ."
Je mis du mascara et du rouge à lèvre. Un dernier regard et je me suis dirigée vers la cuisine.
Mes longs talons faisaient un bruit agaçant tout au long du petit trajet qui me semblait interminable...La porte de la cuisine était ouverte, j'ai croisé les doigts et suis entrée.
Christ mangeait ses céréales et mamie cuisinait .
"Bonjour." Dis je avec détermination, malgré le faite que je suis timide du genre.
Seule mamie répondit à mon appel, Christ ne me regardait même pas, mais les cernes autour de ses beaux yeux bruns montraient qu'il avait pleurer et peu dormi , comme moi, sauf que moi, j'avais du maquillage pour les cacher .
Avec arrogance, je me suis assise face à lui, en prenant sa boite de céréales et en les versant dans mon lait chaud, sans montrer la faiblesse qui me rongeait l'âme.
Mamie Gloria quitta la pièce et nous étions seuls avec un silence insupportable et bruyant . Il me jetait uniquement quelques regards, ni plus, ni moins . Il me semblait que le jeu de la robe ne fonctionnait pas assez . Alors le Plan B était sous contrôle ; je me suis levée et me suis penchée sensiblement et avec sensualité près de l'évier lui donnant une belle vue, je mettais les assiettes dans le lave-Vaisselle lentement , en attendant que sa libido s'agite un peu.
J'ai tourné ma tête pour m'assurer qu'il m'observait et BINGO! Il avait les yeux grands ouverts, la bouche aussi.
Hélas, il ne m'adressa aucun mot. J'espérais que le plan C allait avoir un effet, car j'étais à cour d'idées.
"Je sors, dis à mamie que je suis partie . " annonçais je .
"Où vas tu? Demanda t-il en fronçant ses sourcils.
La jalousie, épée à deux lames, une lame plus douce que l'autre, et je tiens le doux coté, le coté gagnant.
"Je vais me déambuler, et gambader. Il fait beau dehors . Est ce qu'il y a un problème?" Taquinais je en levant un sourcil .
"Avec cette robe? N'y pense pas ! Tu restes ici!"
"Ah bon? Qui es tu pour me dire ce que je dois faire ?" Rétorquai je.
" Ton petit copain! Et je t'interdis de sortir avec ce chiffon ."
" Vraiment? Mon petit copain? N'avais pas tu dis que tout est fini ? Et cette robe que tu appelles chiffon, te plait , je le sais. Maintenant, je dois partir. À plus."
Et je me suis retournée pour ouvrir la porte, mais il s'est agrippé à mon bras.
"Lâches moi Christ."
Il ne bougea pas d'un poil . Alors je pris un sac de farine ouvert de la table la plus proche, et l'ai lancé sur la tête de Christiano .
Il commença à tousser et il ressemblait à un fantôme. Il accourut vers un autre coin de la cuisine et il trébucha à cause de quelques gouttes de lait, et sa tête se cogna au mur, laissant tomber sur son crâne un sac de riz qui était sur l'étagère, et il se déchira, les grains de riz se collèrent à la farine qui était sur lui. J'ai daigné en rire. Puis j'ai déclaré:" À plus!"
Immédiatement il renversa le bol de lait sur ma robe.
" Tu ne peux pas sortir avec une robe si propre ! " exclama t-il avec sarcasme .
Je grognai puis je l'ai bombardé de poires et d'oranges.
"Ay ! Ay! Saperlipopette! Natalya! Ay! Stop!" Gémissait il en essayant d'échapper à quelques fruits.
Et quand j'ai vidé le panier, il prit une tomate , et mon visage fut la cible.
Et le temps s'est arrêté, cet acte sera à jamais invincible
Et mon coeur a oublié comment battre.
Et ma respiration ne fut que le jeu d'un astre.
Ma joue mouillée me réveilla de cette paralysie ...
"Comme la première fois que je t'ai rencontré, j'ai reçu une tomate en pleine figure, je croyais que c'était des bombes tellement j'avais peur de toi, et en fin de compte, j'avais raison d'avoir peur de toi, tu as la capacité de me blesser, et tu m'as blessé . Mon coeur qui est ta maison, ton foyer est brisé, et ça fait mal ! Pour moi et pour toi, je suis vide de sens, et tu es au chômage. J'aurais mal jusqu'au jour où il arrêtera de battre. " sermonnais je .
"Veux tu traverser un nouveau chemin avec moi?" Murmura t-il en me prenant entre ses bras.
"On oublie les mauvais moments?"
"Oui, on continue à être heureux, sans soucis. "
Et on s'embrassa miraculeusement. Après la tempête il y a le beau temps, la façon dont nous nous sommes réconciliés est illogique et absurde, mais l'important c'est le résultat. Nous resterons à jamais de nouveaux amants, qui s'aiment avec passion. Passion, que j'aime ce mot.
"Prépares toi, je vais appeler Karim, on sort. "
Je souris et quitta la salle pour me préparer; un pull que Christ apprécie, et mon jean . Puis je reçus un appel de ma mère:
"Alo, bonjour maman" dis je en m'installant sur le bord du lit .
"Alo, tu viens aujourd'hui?" Demanda t-elle en mastiquant .
"Oui." Fut ma brève réponse, et elle acheva la conversation avec un au-revoir aussi sec qu'un désert, ou qu'un vin sec. Le vin comme les au-revoirs doit être doux, plein de sentiments et de sensations, un vin sec ne contient pas de douceur, tout comme l'au-revoir que ma mère m'a apprivoisé .
Je n'ai jamais compris cette marge, ce mur qu'il y a entre mes parents et moi, pourquoi sont ils si durs ? Même pas une trace d'affection. Je ne comprendrais jamais. Contrairement à ce que je pensais cet appel ne va pas me gâcher la journée, je vais en profiter à fond...
En sortant Karim nous attendait dans sa voiture, nous nous installâmes et un chemin joyeux nous attendait.
Après avoir subit la torture des blagues de Karim, Christ alluma la radio et laissa la musique remplir l'atmosphère, car honnêtement entendre :" Oh regardez le cerf-volant! Pensez vous qu'il y a des chats volants? Ou peut-être des ours! ... J'aime ma nouvelle voiture, parfois je l'appelle regardure... Voulez vous que j'ouvre les fenêtres ou les fenavoir? " Était un supplice scabreux que je ne souhaite à personne.
Croyez moi il a dit des sottises encore pire...
Arrivée à destination, je mis le pied droit sur une terre boueuse avec quelques traces de neige. C'était une forêt calme pleine de cèdres et d'oiseaux, et l'odeur du bois me faisait jouir de plaisir.
On marchait tranquillement, ma main avec celle de Christ, et derrière nous Karim s'amusait avec son nouvel appareil photo, avec son nouveau travail et l'argent qu'il gagne, il en profite .
Deux minutes plus-tard , nous sommes tombés devant une cabane extrêmement grinçante, avec une atmosphère étrange. Il y avait dans un coin, des bougies, dont la cire fondue tombait sur le sol plein de poussière. Et évidement les araignées s'amusaient bien. Au milieu, une table en acajous posait, sur elle il y avait deux bols, deux fourchettes et un vase rouillé, avec des fleurs naturelles, extrêmement belles et en vie, cela me perturba pour un moment. De l'autre coté il y avait un lit, sans matelas, juste deux draps épais avec un oreiller , et une pelle boueuse l'accompagnait.
Puis je scrutais un voltaire; un siège dont le dos est incliné, il semblait de bonne qualité. Et par terre, un dactylo reposait avec quelques feuilles de papyrus, et une jarre vide, sur laquelle, des traces de rouge à lèvre étaient collées. En levant ma tête, mon front s'est cognée sur une petite étagère , mes collèges ont rit un peu , avant d'ouvrir une boite, elle contenait un mouchoir, deux lettres étaient brodés, N et C. Mon coeur s'arrêta pour un instant, et mon regard s'échappa pour admirer un beau collier de perles, une carte géographique, deux pinceaux et deux tasses en argent.
Karim s'accroupit et fit sortir un gros coffre, en l'ouvrant nous avons vu des vêtements d'une femme, bien brodés et de différentes couleur, ils dataient des années 1980 au maximum. Et il y avait des tonnes de cartes postales, les dates étaient de 1950 ou 1970... D'une pochette j'ai tiré une boussole, un peignoir, des minuscules bouteilles d'alcool,un flacon d'arsenic et un miroir doré.
"Cela devait être une femme qui vivait ici. " exclamais je .
"Une femme qui aime la musique." Lâcha Christ en me montrant un tourne disque .
"Jolie lanterne... Oh et belle horloge." Cita le peintre en pointant du doigt les objets.
Christ s'accroupit et fit sortir de sous le lit, un fusil.
"Woah ! Une femme qui a un colt 1860? Je ne sais pas quoi penser."
Puis il tira une boite, en l'ouvrant il frôla une veste verte, celle d'un soldat, après il nous montra la bible , un canif, un livre d'Isaac Newton, et un harmonica.
"Je ne sais plus si c'est une fille ou un garçon. Et pourquoi vivre ici? " demandais je intriguée .
"Pour le savoir il faut lire les lettres qu'on a trouvé." Murmura Karim les sourcils froncés et une lettre entre les mains.
"Vas-y." Jeta Christiano.
"Celle ci vient de l'allemagne ." Et la lecture commença .
"Date: 27 juillet 1943.
Chère Noelle,
Hier on m'a battu, le sang coule toujours de mes jambes, j'ai chaud, et je n'ai pas bu depuis deux jours, on nous a promis l'accès au robinet le soir, j'ai hâte.
Au début je pensais qu'il nous ont dit cela pour nous rassurer mais en faite c'est pour nous torturer, on compte les minutes.
Il fait trop chaud, soit porter une longue veste qui nous étouffe soit rester nus, j'ai essayé de supporter la veste, mais au bout d'une heure, je me retrouve sans vêtements. Ils nous humilient , on bouge comme des chiens.
J'ai toujours en tête le son de ta voie qui me berce chaque soir, sans toi je serai déjà mort , je te remercie d'être ma source de pouvoir même à des milliards de KMs...
Il y a un mois, j'ai reçu ta lettre, saches que je t'aime toujours autant, même plus. Et malgré tout ce qu'ils veulent me faire subir pour gâcher mon bonheur, je resterai heureux car j'ai en tête l'idée de te revoir , j'ai en tête que j'ai une femme qui m'est loyale ,et j'ai en tête l'idée de te reprendre dans mes bras .
Je visualise ton corps, ton sourire, tes idées... Oh, nos souvenirs me hantent, et nos activités quotidiennes me manquent .
Ne t'en fais pas! Je resterai fort pour que tu m'aimes encore. Ton amour est la seule chose qui a une importance chez moi. L'idée de me suicider me vient des fois en tête tellement la vie est .... Je ne trouve pas le mot. Puis tu viens à mon esprit et comme le rossignol qu'on a aperçu près du lac , je vole , je chante. Des collègues me jalousent de mon optimisme, je leur dis c'est parce que je t'aime.
Tu m'as aussi renseigné que ma mère est morte, tuée même. Quand j'ai lu cette phrase, je rêvais de l'enfer, il semblait si beau et meilleur que notre monde. Un soldat osa se moquer de moi, de ma mère, exprès pour me tenter de commettre une erreur, j'ai essayé de l'ignorer mais la colère a gagné me laissant perdant. Je me suis jeté sur lui ce qui m'a causé 50 coups de fouet sur le dos, j'ai toujours les cicatrices qui me rendent fier, fier d'avoir défendu l'honneur de ma mère malgré ce qu'on m'a infligé ...
Te souviens tu de Jules ? Mon meilleur ami. Il est mort, tué.
Te souviens tu de John? Celui qui m'a donné de l'encre quand j'étais en manque? Il a 2 doigts encore. Qui a coupé ses 8 doigts? Moi, forcé. J'évite les détails qui pourraient faire mal à ton doux coeur.
Je n'ai plus d'encre, j'écris la fin de cette lettre avec du charbon . Je t'ordonne de m'écrire une lettre le plus tôt possible, tes mots m'embrassent quand tes lèvres sont absentes. Je sais que l'attente va être une torture, je suis impatient ou plutôt désespéré.
Prend soin de toi, ne te préoccupe pas de moi mais aime moi.
Christopher ."

L'ÉclipseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant