Chap.10: Nirvana Du Malheur.

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"La seule chose que nous apprend la mort, est qu'il est urgent d'aimer." ~Eric-Emmanuel Schmidt

Chap. 10: Nirvana du malheur .

...Je me suis réveillée ligoter dans un lit, mes mains au dessus de ma tête accrochées grâce à un ruban au bord du meuble, et mes pieds étaient collés grâce à une grosse corde.
J'aurai aimé ne pas ouvrir les yeux, Emile assis sur un tabouret, buvant son verre espionnait chaque partie de mon corps, et grâce à ses regards dévoreurs je pu remarquer que ma robe me manquait. Je paniquais, j'essayais de bouger et me remuer, mais c'était claire comme de l'eau de roche, je ne pouvais pas. Je me suis enterrée sous son regard qui absorbait une mer enragée . En effet, Je devais l'avouer ses yeux était majestueux. Mais ce n'est pas une raison pour le détester moins .
Sournoisement en ricanant il m'avertit du désastre qui allait suivre: "La princesse s'est réveillée? Il est peut être temps de passer à l'action."
"Non non non! Emile s'il te plait, nous pouvons négocier, s'il te plait arrête ." Pleurnichais-je .
Est ce que quelqu'un peut m'expliquer comment la meilleure nuit de votre vie peut se transformer en la pire? Et le comble c'est que Christ n'était pas avec moi, avec lui je pouvais traverser des océans, sans lui, même pas une rivière.
J'observais Emile enlever son costume, je me sentais si faible, ne pouvant rien faire. Tout ce que je pouvais faire était prier, un miracle est trop à demander?
"Il faut terminer ce qu'on a commencé ma jolie. " confirma t-il en se collant à moi et m'embrassant le cou. J'étais dégoûtée, un vrai crapaud baveux .
"Emile, je t'en supplie laisse moi!" Et mes larmes coulaient .
Sans exagérée, l'incendie, l'avalanche et l'inondation sont rien comparés à un viole . Mes cris étaient camouflés par la main d'Emile.
"Ne te fatigue pas, ils ne peuvent pas t'entendre ." Confia t-il.
"Si je le peux." Une voie s'écria, c'était celle de Christiano .
Je repris espoir, comme un matelot perdu qui aperçoit la lumière d'un phare . Christ est mon vrai soleil. Et brusquement il essayait de casser la porte; Emile accouru la fermer avec une chaise, mais il était trop lent, mon héros fut plus rapide et puissant, ils étaient face à face à se regarder comme des prédateurs, alors que moi j'étais inutile .
Et avec grande fureur, Christ se jeta sur Emile , et lui transmit quatre poings sur la figure avant que ce dernier le repousse vers le mur, la tête de mon bien-aimé cogna fort, mais pas assez pour l'arrêter, près de lui, il y avait quelques épées, il en retira une, l'escroc fit de même, leurs lames se frôlèrent,et au premier coup les deux armes se brisèrent. C'étaient des fosses, juste décorative. Comme moi, je ne faisais que crier et pleurer pendant que Christ était dans un duel dévastateur .
Les poings, les gifles et les cris se mélangeaient , je voulais que quelqu'un entende, mais avec la musique dans la salle, je doute qu'ils pourront. Christ saignait, son visage avait plusieurs taches de sang, et son oeil était bleu. Emile était presque dans le même état. Mais il battait Christ fort, beaucoup trop fort, je n'en pouvais plus, avec grande puissance je pu détacher le ruban de mes mains, il me restait les pieds, au dessous du lit, trainait un morceau de l'épée brisée, je la pris et elle m'aida à déchirer les cordes . Emile allait tuer Christ en le frappant trop, mon amour ne pouvait plus se défendre, je devais l'aider . En un grand saut je tombais sur le dos d'Émile, et je le tapais aussi brusquement que je pouvais, mais ce fut facile pour lui de me rejeter par terre. J'aperçus un objet sortir de sa poche, c'était un fusil, la peur me ligota plus que les cordes, il n'y avait plus qu'un petit espace entre la mort et moi. Je croyais qu'il allait tirer sur moi, mais en effet il voulait tirer sur Christ qui murmura à bout de souffle:"Traitre." .
Je ne devais pas laisser mes sentiments me dominaient, alors je me suis relevée courageuse et j'ai frapper avec mon pied le dos d'Emile, ce qui fit bouger son arme, et il tira sur le mur. Mais il n'était pas prêt à arrêter, manquer un tire une fois, ça arrive, mais deux pas vraiment. Avec son coude il me lança loin, ma tête cogna au mur, et à la seconde du deuxième tire, je lançais un pot de fleur qui traînait, sur sa tête, hélas cela n'a pas pratiquement marché, la cartouche était en Christ . Je ne pouvais plus penser, ni pleurer, ni respirer, je tombais dans les pommes, lâche que je suis, c'est ce que je fais de mieux...
Je me suis réveillée dans des draps blancs propres, j'étais dans un hôpital calme, je me sentais relaxée, jusqu'à ce que des Flashbacks brûlèrent ma conscience et mon coeur . J'avais perdu la raison, je ne savais plus où j'étais et qu'est ce qui s'est passé. Tout ce que j'ai pu faire est hurler pour une trentaine de secondes, mamie vint me calmer.
"Qu'est ce qu'il y a mon coeur? Tu es saine et sauve, ne t'en fais pas." Assura t-elle.
Je savais que j'étais toujours en vie, je me préoccupais de Christ, je n'arrivais à accepter l'idée qu'il est probablement mort . Je n'arrivais pas à parler, je pu juste murmurer "Ch-Christ."
Je tremblais de peur, les secondes que prit Gloria pour répondre semblaient durer des siècles.
"Il va bien, juste une blessure . Et Emile est au commissariat. " rassura ma douce grand-mère.
"Je veux voire Christ." Suppliais je les larmes aux yeux. C'étaient trop d'émotions pour moi en une seule nuit.
Mamie Gloria m'emmena dans une autre chambre, Christ était allongé dans un lit, et il fixait le mur, le regard rempli d'amertume .
J'étais soulagée de le voir vivant, je ne peux pas imaginer ma vie sans lui . J'accouru le prendre dans mes bras .
"Christ mon amour, tu es vivant!" Je balbutiais en touchant ses bras , descendant vers ses hanches bandées par un gros tissus blanc, j'ai pu prévoir qu'il avait une cicatrice assez grave.
"Oui je le suis ma chérie, mais ce traitre d'Emile ne le sera pas, il a tout prévu, je crois que c'est lui qui a mit les masques pour qu'il puisse nous reconnaitre . Sale traitre, mon meilleur ami voulait me tuer, et il voulait violer ma petite amie. Je le hais ."
"Je comprend, il a gâché notre soirée, un vrai traitre, les amis sont les traitres en puissance . Et il allait te tuer, je ne peux pas vivre sans toi Christ, l'idée de te voir mort, est un instrument des ténèbres. "
"Et l'idée de voire un homme te toucher, est les ténèbres. "
Au même moment mamie apparu.
"Gloria, où est ma mère? Est- ce qu'elle sait ce qui s'est passé?" Demanda Christiano intrigué.
"Oui, des policiers sont venus nous informer, et quand elle apprit qu'on a tiré sur toi, elle est tombée dans les pommes. " murmura mamie en tremblant.
Christ était plus qu'enragé, d'une voie firme il demanda:" Où est-elle maintenant? "
"Les docteurs l'ont emmené dans une salle d'opération, son cas était un peu dangereux ." Expliqua mamie à bout de souffle.
Mon regard a pu à peine le voire sauter du lit et quitter la pièce. Je le suivis aussi vite que je pu, malgré ma tête qui tournait encore, les soucis aggravaient mon cas.
Christiano s'acharna sur le premier docteur qu'il aperçu, le poussant à un mur brusquement: "Où est ma mère? S'il lui arrive malheur, je vous promet que vous allez perdre toutes vos dents, mais cela ne sera pas très grave puisque vous perdrai votre vie ."
"Monsieur, nous faisons notre possible, maintenant si vous permettez j'aimerai partir. " répondit le docteur déterminé mais terrifié .
Christ ne lâcha pas la prise, il le dévorait avec ses regards féroces, et je sentais qu'un moment à l'autre il l'avalerai comme un monstre .
Je mis ma main sur son épaule en lui chuchotant à l'oreille :" Ne t'en fais pas, tout se passera bien." Et il relâcha l'homme qui ne perdit pas de temps à fuir, en quelques secondes on ne pouvait plus l'apercevoir dans le long couloir de cet hôpital qui me faisait frissonner ...
Nous avons eu l'accès à la salle d'opération, j'aperçus Destiny allongée,elle semblait extrêmement fatiguée, le mot était peu. Christ embrassa son front, comme pour la première et dernière fois.
"Promets moi de ne pas me quitter, je t'en supplie, je ne veux pas penser à l'idée de te perdre."
En lui souriant et en mettant toutes ses forces elle dit:" Je te promets mon chéri, comme je te l'ai toujours promis , que je te protégerai à jamais, je serais toujours avec toi, même si chacun d'entre nous est dans un monde. Garde bien Natalya. Je t'aime. " En finissant sa phrase on nous fit sortir, les docteurs devaient continuer leur travail.
On s'assit sur un banc, je prenais mon soleil dans mes bras pour le calmer. En effet j'étais aussi triste que lui, je considérais Destiny comme ma mère et mon ange.
"Ne perds pas espoir mon amour, il y a un proverbe qui dit ne perd pas espoir, même quand le soleil se couche, les étoiles brillent."
Mais en y pensant, cette citation ne convenait pas à la situation.
"Ah vraiment? Dommage mon soleil n'est pas immortel, s'il se couche, il n'y aura qu'un méchant tonnerre qui m'empêchera de dormir pour des siècles . Tu imagines si ma mère meurt? C'est ma plus grande peur, peut être l'unique. J'ai toujours eu peur, qu'elle ferme les yeux et qu'elle ne les ouvre plus, chaque nuit mes prières vont à elle, la pire chose c'est de l'avoir un jour et le lendemain non. C'est elle ma vie, mon bonheur, ma raison de survivre. Pourquoi devrais-je vivre sans elle? Elle et toi sont mes seules raisons de vivre, mon but est de vous protéger mais j'ai échoué , tu allais te faire violer par un monstre, et ma mère se bat pour attraper une gorgée d'air . Je suis inutile, je ne cause que des malheurs . Fais toi en scénario dans ta tête, ta mère est morte, tu sentiras une minuscule partie de mon amertume." Dit -il en pleurant.
Je ne savais pas quoi dire, tout ce que je pouvais faire est chialer.
C'était 11:45, quinze minutes et nous allions passés à une nouvelle année, qui semblait commencer très mal. Christ s'écroula dans un sommeil, trop de choques pour lui, il devait être dans son lit,non accroupi dans un banc en bois. Sa blessure allait s'aggraver. Mais je comprenais ses actions, je priais au bon Dieu de nous sauver de ce pétrin .
...Le son de la montre qui tombait devant moi, jouait avec mes nerfs, le son des aiguilles jetaient des ondes sonores comme ceux des bombes qui terrifient le monde . J'essayais de distraire mon âme, car plus je pensais à la bonne Destiny, plus je me sentais mal et blessée.
Le temps passait trop lentement, toute ma vie passa plus rapidement que ces treize minutes. Soudain, un docteur sortit de la salle d'opération, j'accouru vers lui mais discrètement pour ne pas réveiller Christ.
"Docteur, comment va Destiny?"
"Est ce que vous faites partie de sa famille?" Demanda t-il en soupirant.
"Plus ou moins , comment va t-elle?" Crachais je d'un ton plus élevé, je ne contrôlais plus ma colère.
"Êtes vous proche de son fils?"
"Pouvez vous répondre à la place de demander?" Criais -je.
"Nous n'avons pas pu la sauver, la crise cardiaque était grave, quand elle su qu'on a tiré sur son fils, et puisque les policiers ne savaient pas son cas, ils ont cru qu'il allait mourir, et puisque sa santé est délicate elle n'a pas pu surmonter la nouvelle." Expliqua t-il avec un regard déçu et en bafouillant .
J'entendais tout ce qu'il dit mais je n'ai écouté que les huit premiers mots, mon corps, mon esprit, ma tête et mon âme étaient trop choqués .
"Savez vous comment vous allez lui annoncer la mauvaise nouvelle?"
Je n'u pas le temps de répondre, Christ le fit.
"Pas la peine." Il avait tout écouter, le pauvre, je sentais des sensations indescriptible sortir de son regard. Je pensais qu'il allait tomber à ses genoux et pleurer comme moi, mais il fit le contraire. L'horloge indiqua minuit, et les cris et les rires sortirent de partout, les gens étaient heureux de passer à une nouvelle année, nous ne l'étions pas.
Ainsi, plus rapide et dangereux qu'un léopard, Christ se jeta sur le docteur assez vieux et lui offrit quelques coups sur la figure "Menteur!" Répétait-il .Puis deux gardes l'empêchèrent de continuer . Désormais il cognait le mur, jusqu'à ce que ses deux mains saignaient. À une seconde je voulais que du sang tombe de mes yeux, les larmes n'étaient pas assez pour l'amertume qui me noyait. Il se redressa et en quelques pas il pénétra la salle d'opération, malgré les bruits autour de nous j'entendais chaque pas qu'il faisait comme une grande casserole qui tombait. Je le suis en me redressant, ce qui fut difficile, mes pieds tremblaient, tout comme mon corps.
Christ aperçu un infirmier couvrir le corps divin et mort de Destiny, méchamment il l'arrêta :" Ne pense pas à la toucher sale âne sans pudeur."
Il se mit à genoux, en caressant la joue de sa mère, en essayant de lui ouvrir les yeux. Il commença à lui parler d'une voie douce, comme celle d'un enfant:
"Maman, réveille toi, tu as assez dormi, je te préparerai ton petit déjeuner préféré, allez debout, tu dois prendre ton médicament pour que tu puisses survivre et que tu m'offres ton amour, pense au soleil, au soleil qui brille comme toi, et moi , ta lune qui brille pour éclaircir tes nuits, allez ma maman répond. Je t'aime, si tu m'aimes ouvres tes jolis yeux. Toi qui a surmonté des guerres de folies et de malheurs, tu peux gagner cette médiocre bataille maman, je t'en supplie . "
Un silence m'assourdit, mes yeux avaient mal de pleurer, ou ils n'aimaient pas ce qu'ils voyaient. Mon esprit me mordillait, je n'arrivais pas à compter jusqu'à trois sans que Destiny trouble mes pensées . C'était difficile à le croire, on ne pouvait plus jamais parler à Destiny, si seulement on pouvait le prévoir.
Une minute plus tard Christ se releva et gifla le visage de la femme décédée.
"Menteuse! Tu m'as toujours promis que tu restera avec moi à jamais, tu m'a avais dit que même si le ciel tombe et que la terre s'écrase, tu ne me lâcheras pas. Je te hais. À toi de bâtir un pont entre nous et le ciel. "
"Elle sera toujours avec toi, elle laissa son amour dans ton coeur, elle est dans un monde meilleur, les fleurs fanent mais elles laissent leur parfums ." Déclara mamie Gloria d'une voie tremblante, la main sur sa joue mouillée de larmes.
"Oh mon dieu, pourquoi es tu si cruel?! Qu'est ce que j'ai fait de mal pour mériter cela? Que j'aimerai que cela soit un cauchemar ! Que j'aimerai ne pas avoir existé ! Mourir est mieux que voire sa mère mourir! Donnez moi une raison d'exister? Pourquoi je respire toujours? Le monde est désormais toxique !" sanglotait-il.
Il avait raison, cette atmosphère était toxique, je voulais échapper à la tristesse mais je n'y arrivais pas. Je pensais à la nature, elle le reflet de l'âme, peut correspondre à chaque état d'âme, il faisait froid, mon esprit tremblait, il était difficile de penser à la chaleur de l'été, comme il était difficile de penser au bonheur dans un espace d'amertume.
On sortit de la salle, je suivais Christ, autour de nous les gens chantaient et fêtaient la nouvelle année, je les enviais, le bonheur me manquait déjà, j'avais presque oublier qu'est ce qu'on sentait quand on est heureux, aurais je la chance de revivre ce sentiment ignoré mais capitale ?
De loin, j'aperçus ma robe de bal, accrochée sur un mur, je l'ai frôlé et des flashbacks sautèrent dans ma tête, comment ma nuit préférée peut se transformer en la pire? Je la pris, et j'ai enlevé la robe d'hôpital blanche,je me sentais bien mieux en rouge.
Le pauvre Christ était dans un état pitoyable, perdu dans la misère. Je m'assis près de lui, il caressa ma robe étincelante.
"Je suis enterré dans une intervalle de," il s'arrêta pour un moment, puis il continua" Je ne sais pas le mot."
Mamie poursuit:" Désastre?Malheur? Moi je l'appelle douleur."
"Et moi je l'appelle calamité ." Murmurais-je
En ricanant Christ jeta:"Moi?Je n'ai pas besoin de l'appeler, il sait venir tout seul."
Le temps coulait, on fixait ce mur blanc et vide comme notre état. Christ se releva et hurla en basculant le lit, et il courra, je le suivis aussi vite que je pu.
Il sortit de l'établissement, désormais on marchait sur la neige froide avec de simples pantoufles qu'on nous a offert à l'hôpital. J'essayais de le calmer, mais il n'écoutait pas, j'étais harassée, à bout de souffle, et j'avais froid, des flocons tombaient sur moi, et mes cils avaient gelés. Après une quinzaine de minutes, nous étions à la maison. Il s'installa sur son canapé avec une dizaine de bouteilles de vin et de Vodka et des boites de cigarettes. Il n'a même pas pensé à chercher un verre, il buvait comme si sa vie en dépendait, je le suppliais d'arrêter, mais cela n'avait aucun effet sur lui.
"Calmes toi! Christ je t'en supplie calme toi!"
"Comment veux tu que je me calme? J'ai perdu ma seule raison de vivre! Je suis sans famille!"
Je lui ai cherché un crayon et un papier.
"Écris tes sentiments, cela t'aidera à te calmer." Proposais- je, j'espérais que cela aller marcher .
J'observais sa main virevolter sur la feuille.

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