Deuxieme Partie : Quand la fin n'est que le début /Chap.15

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DEUXIEME partie : Quand la fin n'est que le début
Chap.15: L'encrier est presque vide
"Il n'y a pas de fin. Il n'y a pas de début . Il n'y a que la passion infinie de la vie." -Federico Fellini.
...Je ne sais pas comment j'ai fini les bras noués dans un camion avec des étrangers, mais je sais que j'étais terrorisée, je voulais crier mais un bandage camoufla le son. J'ai regardé autour de moi, Christ était dans le même état que moi, il m'observait . J'étais soulagée de le voir mais la tension était toujours présente. J'ignore si c'est la télépathie ou de la magie mais ses yeux me disaient : "Sois sans peur mon ange."
J'aurai aimé hurler : "Ton ange a les ailes brisées, prends moi dans tes bras."
Mais c'était impossible. Et l'inconnu me faisait encore plus peur, allaient-ils me tuer? Pensais-je en regardant les soldats anglais autour de nous.
Un d'eux me fixait, et quand nos yeux se rencontrèrent, un sourire machiavélique se forma sur son visage. Un sourire peint par un démon, un artiste démoniaque, le mal est sa peinture.
Il s'approcha de moi, la courte distance qui existait se dissipa, sa main toucha ma joue rouge et mouillée, et la colère se dessina sur le front de Christ.
Le soldat fit passer son doigt sur mes lèvres, murmurant: "Assez jolie la fille."
Les autres soldats rigolèrent, alors que les autres proies me contemplaient avec pitié.
Puis sa main fit le tour de mon cou, descendant vers ma poitrine, s'agrippant à mon sein comme si c'était le bord d'une haute falaise, mes dents se serraient à la force de sa main violente . Son autre main s'est invité, et je savais sans voir que ses doigts s'étaient empruntés à ma peau qui criait de honte et de douleur .
Christ grognait de colère, le soldat qui était à ses cotés, lui tira l'oreille: "Tu veux quoi toi? Une bite eh? Suck my dick then !" Il le gifla si fort que je sentais sa tête se détacher. Il lâcha d'autre sottises que je n'ai pas capté à cause de son accent anglais. Je n'étais pas trop susceptible de penser à lui, ma peine bombardait mon esprit.
Et brusquement l'engin s'arrêta, ses pattes firent révérence et il me promit une autre partie.
"On continuera ça plus-tard . "
Menottés, on nous fit sortir, et on nous bousculait comme des animaux. L'endroit était difficile à décrire, néanmoins il est nécessaire d'admettre qu'il est monstrueusement terrifiant. Des soldats anglais partout, certains jouaient aux cartes, d'autre nettoyaient des fusils, alors que quelques uns mangeaient dans de gros bols en métal. Il y avait plusieurs tentes, et quelques cabanes en bois, et pas un mètre sans armes. Une image bien sortie de mon livre d'histoire. À chaque instant, j'attendais la fin de ce cauchemar.
On nous divisa dans plusieurs tentes, heureusement que Christ et moi sommes tombés dans la même tente .
Nos bandages furent retirés, la parole nous est redonnée, sauf que même quand on le pouvait, on ne parlait pas. On avait tous trop peurs.
Un soldat s'approcha d'un homme qui était également terrorisé et entassé avec nous.
"Comment tu t'appelles ? Ton âge ? Où voyageais-tu? Et pourquoi? " Grogna le soldat en anglais.
"Cyril. 42 ans, chine, travailler " balbutia ce dernier.
Puis un autre soldat fit son apparition :" Ils nous ont tué un citoyen ! "
"Prends ce Cyril! Dans la fosse! Allez!"
Ses yeux s'agrandirent, comme un ballon gonflé, une femme au coin cria:" Laissez-le ! Je vous en supplie laissez-le! Il est innocent !"
"Oh c'est son épouse ! Prends-la aussi ! " ricana le soldat.
Je ne comprenais plus ce qui se passait, je n'entendais que des cris et des pleurs, ma vision n'était plus qu'un tourniquet .
"Et toi tu t'appelles comment?" Il s'adressa à moi.
Je n'arrivais pas à parler, mes lèvres ne bougeaient pas !
Il me gifla.
"Tu m'entends ou pas ?"
Je ne pouvais toujours pas parler.
"Elle s'appelle Natalya!" Aboya Christ de son coin, les veines emboitées .
"Oh son petit copain, et toi?"
"Christiano."
L'autre soldat sauta de surprise.
"Un problème Jericho?"
"Non, il y a encore la femme au coin , comment tu t'appelles?" son accent était moins anglais, soudainement Christ transpirait trop.
"Joanna, je suis cuisinière, j'allais en Amérique pour travailler dans un grand restaurant, j'avais ma carrière, s'il vous plait ne me tuez pas!"
"On ne va pas te tuer, tu vas servir de bonne cuisinière, prends-la, je garde les deux autres ."
De force, le soldat tira la pauvre femme, il ne restait plus que nous trois dans cette tente.
Jericho s'approcha de Christ, mit sa main sur son cou, et fit sortir le médaillon.
"Papa." Murmura Christ.
"Christiano! Mon fils!"
J'étais sûre et certaine que je ne comprenais plus rien.
"Mon enfant ! Un homme maintenant ."
Des larmes coulaient tant qu'ils s'enlaçaient fort.
"Que fais tu ici papa?"
"Quand je me suis échappé, il n'y avait que l'armée anglaise pour me cacher, je ne savais pas que ça allait se terminer comme ça, combattre mon propre pays ou même tuer mon fils !"
"Oh papa, tant je suis triste d'être là, tant je suis heureux de te voir, j'étais sur que tu n'es pas mort. "
"Comment va Destiny? Oh qu'elle me manque! La pauvre, j'ai laissé ma bien-aimée seule pendant des années."
"Papa, elle est morte, cancer papa, ce satané cancer papa."
Et un autre marathon de larmes se déclencha.
"Je ne pourrai jamais la revoir ! Jamais je ne pourrai lui dire que je l'aimais, que je l'aime et que l'aimerai à jamais, jamais je ne lui dirai comment mon coeur ne battait que pour elle pendant des années ! Jamais je ne lui dirai que je ne vivais que par un seul élan, l'élan qui me promettait de la revoir. Jamais je ne pourrais m'excuser assez, de l'avoir blessé, de l'avoir laissé, de l'avoir abandonné. Jamais je n'embrasserai ses douces lèvres qui depuis la séparation sont la seule chose que mon coeur crève. Jamais je ne la prendrai dans mes bras, jamais je ne lui donnerai ce qu'elle mérite, jamais son sourire illuminera ma vie de nouveau, jamais je ne pourrai la faire rire comme elle l'aimait, jamais je ne lui donnerai du plaisir, jamais je ne pourrai remplacer le temps perdu, jamais je ne ferai un retour dans le temps, jamais et jamais sa peau se mêlera à la mienne !"
J'intervenais: "Vos âmes si monsieur. Un jour vos âmes se rencontreront dans le vrai monde, le beau monde, le monde auquel nous aspirons. "
En sanglotant , Christ expliqua à son père ma personne.
"Père, c'est Natalya, je ne connais la béatitude qu'avec elle, et la douleur que sans elle, ou avec elle quand elle est en peine. Elle est le noyau de tous mes atomes, je ne vis que pour elle et qu'avec elle, je l'aime comme tu as aimé Destiny."
"Mais toi mon fils, tu donneras à cet amour ce qu'il mérite, contrairement à moi."
"Les conditions ne sont pas toujours faciles, des murs apparaissent sans qu'on s'en rende compte." Expliquais je.
"Il faut partir, fuguer sinon au revoir la liberté , des fois ils emprisonnent , des fois ils tuent. Tout dépend de l'humeur du commandant."
"Je ne partirai pas sans toi papa, on ira n'importe où mais loin de ce cauchemars, loin de ce brouillard toxique ! "
"Le soir, je prendrai un quad, on ira du coté de la forêt, je trouverai une distraction pour les gardes , et le reste est entre les mains de dieu !"
"Des pattes pas main! Uniquement une patte monstrueuse peut blesser des amoureux qui s'aiment vraiment ! Je le hais, qu'il existe ou pas! Je le hais."
Les mains toujours menottées, il embrassa mes lèvres très doucement, avant de jeter un baiser lent à mon oreille. Il me fixa droit dans les yeux, je voyais ce miel qui me calmait à chaque fois, mais je ne voulais pas le goutter, la tristesse s'est emparée de moi.
"Calme-toi mon ange, et fais attention à tes paroles, vois le bon côté des choses , il nous a aidé à surmonter un incendie, une avalanche, des bagarres, des disputes, et maintenant il nous aide à nous échapper. Comment peux-tu détester quelqu'un qui a fait qu'on se connaisse ?"
"Je ne sais pas ! Mais je sais que je le déteste, je ne sais pas Christ! Je suis triste! Cette amertume me domine, âme et corps! Je ne sais même plus si j'ai une âme! Qui sait ? C'est peut-être un terme créé par les poètes pour embellir ce qu'ils disent ! "
"Un poème! Tu as besoin d'extérioriser ce qu'il y a en toi, toute cette pression. Papa, as-tu une feuille à me prêter? "
Il fit sortir de son costume bien chargé, un petit cahier avec un stylo.
"Vous avez vraiment tout dans ce costume." Rigola Christ.
Je ne comprenais comment pouvait t-il être si optimiste, heureux d'avoir rencontré son père pensais-je.
"Allez! Ecris ! Vide ce bourdon, je veux voire tes yeux briller d'espoir."
Et d'une voie très douce, Christ commença à chanter .
Le stylo en main , le charleston prit place.

"Cette clef de sol , je la veux interminable
Je veux qu'elle tourne , je sais qu'elle en est capable
Je ne veux qu'entendre qu'elle et ne jouir que d'elle
Je veux qu'elle me fasse oublier les questions existentielles

L'ÉclipseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant