𝟬𝟭. 𝗨𝗡𝗘 𝗗𝗔𝗡𝗦𝗘 𝗔𝗩𝗘𝗖 𝗨𝗡 𝗦𝗢𝗟𝗗𝗔𝗧

4.9K 188 81
                                    





❝ 𝚃𝚊𝚕𝚔 𝚝𝚘 𝚖𝚎 𝚜𝚘𝚏𝚝𝚕𝚢

𝚃𝚑𝚎𝚛𝚎'𝚜 𝚜𝚘𝚖𝚎𝚝𝚑𝚒𝚗𝚐 𝚒𝚗 𝚢𝚘𝚞𝚛 𝚎𝚢𝚎𝚜

𝙳𝚘𝚗'𝚝 𝚑𝚊𝚗𝚐 𝚢𝚘𝚞𝚛 𝚑𝚎𝚊𝚍 𝚒𝚗 𝚜𝚘𝚛𝚛𝚘𝚠

𝙰𝚗𝚍 𝚙𝚕𝚎𝚊𝚜𝚎 𝚍𝚘𝚗'𝚝 𝚌𝚛𝚢  ❞

— Guns N'Roses

━━━━━━━━━━━━━━━


Quelques années plus tard

Washington, District of Columbia, cinq heures et demie du matin.

Malgré une nuit aussi brève que sa fatigue était grande, Elisabeth Stark ne pouvait que regarder le soleil se lever sur la ville. Le souffle court, le cœur serré et des perles de tristesse glissant le long de ses joues déjà humides, elle suffoquait. Ses lèvres, pressées l'une contre l'autre, retenaient péniblement la pression qu'effectuait le flot de douleur manquant de briser le silence douloureux de la chambre. Seuls les soubresauts de ses épaules et ses larmes brûlantes témoignaient de sa souffrance. Sa petite main tapotait contre sa poitrine comme si la peine allait soudainement s'envoler grâce à ce faible geste.

— Pourquoi ? Pourquoi ça fait si mal ? souffla-t-elle dans un murmure plaintif. 

De nombreux souvenirs se bousculaient dans sa tête. Ils avaient forcé son esprit, l'envahissant avec la même violence qu'un raz-de-marée qui submergeait tout sur son passage. Le flot de ses pensées la plongeait dans un tel état de détresse, qu'elle aurait souhaité taire celui-ci. Le temps passait mais les souvenirs restaient. Ils hantaient ses nuits les plus sombres, et donnaient l'impression qu'elle vivait entre un passé ravivé et un présent oublié. Son esprit tourmenté, reconstituait chaque moment heureux qu'elle avait vécu. Et elle suivait celui-ci sans même se rendre compte qu'il l'attirait au bord d'un précipice dans lequel il la poussait sans scrupule. Son cœur semblait peser une tonne et faisait de grands bonds dans sa poitrine. Dans un cri déchirant, Isa déversa sa peine.

Le silence, le calme, regagnèrent l'endroit en même temps que sa respiration lourde et saccadée s'apaisait et que ses battements de cœur incontrôlés faiblissaient. Seuls quelques reniflements occasionnels rompaient cette tranquillité. Ses paupières pâles se fermèrent pour ne plus laisser les larmes chaudes tracer des sillons sur ses joues rougies. Étendue dans le noir, elle semblait s'être de nouveau endormie.


Le soleil brillait à travers la grande fenêtre de la chambre lorsque l'insupportable sonnerie d'un téléphone retentit comme un coup de tonnerre. Les premières notes de Thunderstruck¹ résonnèrent fortement dans ses tympans et l'arrachèrent à son sommeil – qui se voulait réparateur - dans un sursaut. Isa, la tête entre ses mains, avait l'impression de n'avoir dormi que cinq petites minutes. Encore fatiguée, elle tentait de combattre l'envie de se recoucher et de ne plus bouger de toute la journée. Ce fut vain, car à peine une seconde plus tard, ses paupières se refermèrent et sa tête lourde tomba légèrement en avant. Aussitôt, le téléphone qui se faisait oublier se remit à sonner avec insistance. La musique paraissait bien plus forte que la première fois, comme si le son s'était amplifié tout seul. Cela réveilla pour de bon Isa.

Sans même jeter un coup d'œil à l'appareil, elle sut qui s'obstinait à l'appeler, choisissant de ne pas répondre. Elle finit par se lever du lit dans un bond pour se diriger d'un pas traînant en direction de la salle de bain. Isa était extrêmement pâle et avait l'air maladif de quelqu'un qui a passé une terrible nuit. Épuisée, le moral avoisinant le zéro, elle s'aspergea le visage d'eau froide à plusieurs reprises.

Une danse avec un soldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant